Canada : Celui qui cherchait l'orignal
29 août 2016Jour 29 : mardi 19/07/2016
C'est donc au parc de la Pointe Taillon que nous nous réveillons ce matin, à l'entrée secondaire du parc.
Seuls sur le stationnement, au beau milieu de la forêt, nous n'avons pas été dérangés, mais nous n'avons pas super bien dormi pour autant.
En effet, la journée farniente sur la plage de Saint Prime il y a deux jours nous a vallu quelques coups de soleil et cette nuit, ça nous a pas mal gratté…🤔
Bref, après un petit déj rapido, nous sommes obligés de nous rendre jusqu'à l'entrée principale du parc, à 10 minutes de voiture, pour y acheter nos cartes annuelles de Parcs Québec, la guérite de l'entrée secondaire où nous avons passé la nuit n'étant pas habilitée à les vendre.
Entre la route, la vaisselle, le brossage de dents et l'achat des cartes, nous n’attaquons la balade qu'un peu après 10h30.
Le parc national de la Pointe Taillon couvre 45 km de piste qui longent le lac Saint-Jean et la rivière Péribonka.
Cette piste, interdite aux voitures, fait partie de la véloroute des bleuets, un circuit à vélo qui fait tout le tour du lac Saint-Jean. Donc seuls les piétons et les cyclistes sont autorisés à emprunter ce sentier.
Nous, ce qu'on veut, c'est voir des grosses bêtes comme l'orignal et le castor, à priori très présents dans le parc.
C'est donc tout excités que nous partons à la recherche des grosses bêtes 🙂.
Très vite, nous quittons le sentier pour nous rendre à un point de vue donnant sur la tourbière et ses plantes carnivores.
Les originaux adorent se balader dans les tourbières car ils y trouvent de savoureuses plantes à déguster.
Nous scrutons l'horizon mais ne voyons pas encore la bête.
Tant pis, nous continuons notre chemin. La balade ne fait que commencer 🙂
Le chemin nous fait ensuite passer tout près des habitats de castors.
En effet, nous apercevons au loin plusieurs cabanes en bois construites dans l'eau, mais aussi et surtout, nous voyons ce qu'ils sont capable de faire pour se loger et se nourrir.
Avec leurs deux grandes dents de devant, ils arrivent à couper des arbres entiers. Ça peut quand même faire de sérieux dégâts…
Des rondins de bois, des arbres tranchés, mais pas de castor en vue, en pleine action… 🙁
En revanche nous voyons de beaux paysages de plages et d'étangs.
Arrivés au kilomètre 20, nous n'avons vu aucune bête ! Pas un orignal, pas un castor, pas d'ours, même pas une libellule.
Nous sommes un peu déçus.
Arrivés à l'embranchement du kilomètre 20, trois possibilités s'offrent à nous. La première c'est qu’on peut prendre le traversier qui nous amène de l'autre côté de la rive, à Péribonka. Mais ça veut dire faire du stop pour rentrer à la voiture.
La deuxième possibilité est qu'on peut faire les mêmes 20 kilomètres dans l'autre sens.
Enfin, on peut aussi décider de continuer la balade jusqu'au bout, ce qui signifie encore 25 km mais avec peut-être des paysages différents et surtout encore une chance d'observer les bêtes tant recherchées.
Nous optons pour ce dernier choix et restons confiants pour la suite de la balade 😉.
Dans cette deuxième partie de sentier, nous marchons souvent sur d'interminables lignes droites où on ne voit pas le bout.
Les quelques bestioles que nous rencontrons sont un écureuil et aussi une espèce de perdrix.
Au sol nous voyons bien les traces de pas de l'orignal mais visiblement il se cache…
Heureusement que nous avons de beaux paysages pour nous divertir.
Des forêts colorées tantôt orangés, tantôt blancs, un banc de sable qui sépare le lac en deux, la rivière Péribonka et une jolie clairière.
Au kilomètre 29, nous commençons sérieusement à désespérer et la fatigue commence à se faire ressentir.
On se dit même qu'il n'y a peut-être pas d'orignal dans ce parc, que c'est juste un mythe pour faire venir les gens.
Théorie du complot quand tu nous tiens…. 🙂
Et puis, au bout de 34 km de marche, j'aperçois tout près de nous une grosse masse noire remuer et passer de l'autre côté des fourrés.
Ce sera le seul morceau d'orignal que j'aurais vu dans la journée.
Ça s'est passé si rapidement que Guigui n'a même pas eu le temps de l'apercevoir.
Et au 40eme kilomètre, nous voyons enfin un castor qui égaye notre journée bien décevante.
Très silencieux, nous le voyons nager discrètement.
Avant de faire cette balade, nous avons appris qu'un castor pouvait nager jusqu'à 15 minutes sous l'eau. Incroyable !
Dans l'ensemble nous avons été déçus de la balade car nous nous attendions trop à rencontrer l'une des bêtes mythiques du Canada.
Toutefois nous y avons vu de très beaux paysages et surtout nous avons battu notre record de marche en une journée.
Nous avons marché 45 kilomètres en 9h !
Sur du plat et du gravier certes, mais 45 kilomètres quand même.
Les ampoules que j'ai sous les pieds peuvent en témoigner.
Nous n'avions jamais marché autant auparavant dans une même journée.
Il y avait bien eu les 30 kilomètres en Chine et les 31 kilomètres au Népal mais jamais au-delà.
C'est donc les jambes complètement en vrac que nous arrivons à notre point de départ.
Il est déjà 20h quand nous nous installons sur la terrasse du centre d'accueil pour nous préparer à manger.
Et alors que nous sommes hyper crevés d'une telle balade, nous nous faisons littéralement agressés par…. les moustiques pardi !
Ils sont tellement violents que nous finissons par nous mettre à l'abri dans le bloc sanitaire des femmes pour manger tranquille.
L'avantage, c'est que nous sommes sur place pour faire la vaisselle et nous laver 😉.
Comme il ne nous est pas permis de passer la nuit sur la parking de l'entrée principale du parc (au risque d'une amende), nous retournons au petit parking totalement désert, de l'entrée secondaire pour y faire un dodo bien mérité.
Prochaine étape, on explore le Saguenay 🙂.
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