Canada : Celui qui faisait de belles rencontres à Chicoutimi
31 août 2016Jour 30 : mercredi 20/07/2016
Aujourd'hui, nous avions prévu de randonner dans un autre parc national, au nord du Saguenay, mais au réveil ce matin, Guigui à les jambes raides de courbatures et moi je souffre terriblement des pieds à cause de mes ampoules.
Du coup, la marche nous paraît compromise…
Tant pis ! Au lieu d'aller marcher dans la nature, nous prenons la route jusqu'à Chicoutimi, à 1h20 de trajet depuis le parc de la Pointe Taillon.
Chicoutimi est l'un des trois arrondissements de la ville de Saguenay, pris en sandwich entre les arrondissements Jonquière et La Baie, et principal centre urbain de la région Saguenay-Lac Saint-Jean.
Vu le couple handicapé que nous sommes aujourd'hui, nous ne faisons pas grand chose de la journée.
Après avoir pris les informations nécessaires auprès de l'Office de tourisme (où stationner pour la nuit, où se laver, etc…), nous commençons par manger un morceau au Café-Croissant, où nous dégustons pour la première fois ce qu'ils appellent ici un pâté. Le notre est végétarien, tandis que le plus populaire visiblement est le pâté chinois avec plein de viandes dedans.
En fait le pâté au Québec n’a rien à voir avec nos terrines françaises. C'est plutôt un plat de viandes ou de légumes (ou les deux), recouvert d'une pâte feuilletée.
C'est plutôt bon 😋.
Puis, nous allons faire un tour chez Les Bouquinistes, la grande librairie de la ville.
Nous sommes à la recherche d'un guide touristique pour obtenir des infos sur une autre province atlantique du Canada et que nous n'avons pas dans notre Routard 2009.
Évidemment, au rayon guides de voyage, nous nous laissons emporter par quelques lectures qui nous font rêver un peu plus.
Et nous trouvons notre bonheur 🙂.
Nous terminons la journée par un ravitaillement courses au supermarché IGA, pas le moins cher certes, mais dans lequel nous trouvons des produits qui nous conviennent mieux (le bio par exemple, et une variété de fruits et légumes en bon état).
C'est sur la parking du Walmart, une grande surface qui autorise les voyageurs à y passer la nuit, que nous stationnons pour une bonne nuit de sommeil.
Pas super sexy comme endroit pour dormir mais nous sommes au calme au fond du parking, éloignés de la route et des lampadaires, et avec les sanitaires du centre commercial à disposition.
Visiblement c'est le mieux qu'on puisse trouver en ville.
Jour 31 : jeudi 21/07/2016
Ça fait un mois aujourd'hui que nous avons mis les pieds au Canada. Déjà un mois ! Que le temps passe vite !
C'est sous un beau ciel bleu que nous nous réveillons en pleine forme et attaquons la journée.
Après un bref petit déj sur le parking, direction le Canadian Tire, un grand magasin pour la voiture et randonnée principalement.
Nous y prenons un rendez-vous pour 14h pour une vidange.
Au passage nous leur demandons de vérifier l'état des amortisseurs et des pneux, en espérant qu'il n'y ait rien besoin de changer immédiatement…
Pendant que le personnel s'occupe de vidanger notre voiture, nous patientons 45 minutes en salle d'attente avec les informations télévisées.
Évidemment les actualités parlent de l'attentat de Nice, une semaine après le drame, mais le scoop de la journée, visiblement bien plus inquiétant aux yeux des journalistes, c'est un employé de la poste canadienne qui, depuis plusieurs jours, est pris en flagrant délit en train de roupiller sur un parking pendant ses heures de travail.
Le journaliste, prévenu par les habitants du quartier qui trouvent cette attitude inadmissible, le réveille en direct car cela fait plus de 2h30 que cet employé dort pendant son temps de travail.
Nous voyons l'employé de la poste envoyer chier le journaliste qui lui rétorque que c'est inadmissible de profiter ainsi car ce sont les contribuables qui paient son salaire.
Bref, le sujet dure quand même un long moment et on se dit qu'au Québec, ils ont de sacrés problèmes 🙂.
Retour de la visite mécanique : la vidange est faite, les amortisseurs commencent à fatiguer mais peuvent encore durer (tant mieux parce que ça nous ferait de gros frais s'il fallait les changer de suite), et visiblement ils ont oublié de regarder l'état des pneus. Mais ça semble encore aller.
Une fois cette vidange effectuée pour 55$ (38€) et un coup d'aspirateur passé dans la voiture pour 2$ les 4 minutes (et oui, on fait quand même un peu de ménage en road trip 😉), nous partons en balade au parc de la Rivière du Moulin, un petit morceau de nature en plein milieu de la ville, qui offre plusieurs sentiers de randonnée en bord de rivière, tous très courts et sans difficulté.
Pas besoin de payer pour ce parc, il est gratuit et profite à tous ceux qui viennent y faire leur jogging.
En chemin, nous faisons la connaissance de Bassirou, l'employé de sécurité du parc sur le secteur de la plage.
Il était là, tranquille sur son siège face à la plage quand il nous a accosté pour nous proposer notamment de la pommade pour soulager nos piqûres de moustiques, car le parc étant un peu humide, nous sommes envahis par ces vilaines bestioles.
Bassirou est un homme de 40, originaire du Burkina Faso et venu s'installer au Canada il y a quatre ans, laissant sa femme et son fils de 13 ans au pays le temps d'effectuer les démarches administratives.
Et oui, c'est là que l'on se rend compte que c'est quand même une chance d'être français. Nous avons obtenu un visa pour deux ans, sans trop de difficulté à part le tirage au sort et recueilli la somme d'argent nécessaire assez rapidement (les 250€ de visa + les 1800€ d'économies demandés comme preuve de fond). C'est facile quand on est français car le coût de la vie est assez similaire à celui du Canada.
Au pays, Bassirou était enseignant dans la fonction publique, donc une très bonne place pour un pays comme le Burkina Faso.
Toutefois, pour enseigner au Canada, il doit repasser un diplôme mais ce n'est pas ce qu'il souhaite faire car enseigner à des “enfants rois” comme il dit, c'est au-dessus de ses forces, et ça franchement, nous le comprenons parfaitement (au risque de nous faire des ennemis…). Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on laisse les enfants dire et faire ce qu'ils veulent sans aucune limite, et ce, principalement dans les pays occidentaux ou pays qui se sont rapidement développés comme la Chine par exemple.
Enfin bref, nous n'allons pas épiloguer sur le sujet…
À défaut d'enseigner au Canada, Bassirou exerce d'autres métiers tels que mécaniciens ou agents de sécurité, et cela lui convient très bien.
Il y a deux ans, le 24 juillet 2014 exactement, sa femme et son fils avaient enfin obtenu les papiers et devaient le rejoindre au Canada afin de vivre tous les trois une nouvelle aventure, dans un pays complètement différent.
Malheureusement, ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment.
Ils ont pris le vol AH 5017 de Air Algérie qui s'est écrasé dans le centre du Mali et qui a fait 116 victimes. La femme de Bassirou et son fils de 13 ans en font partie.
Avec Guigui, nous sommes profondément touchés et bouleversés par son histoire, forte en émotion, et ne savons que dire face à une telle tragédie.
Malgré tout, Bassirou a le contact facile et nous raconte son histoire, les premiers temps qui lui ont été difficiles, quand il était complètement dévasté (comment ne pas l'être quand on perd, son jeune fils et sa femme avec qui on vit un amour très fort depuis 14 ans, et dans de telles conditions en plus !), et la manière dont il a réussi à remonter la pente grâce à une thérapie et un suivi psychologique.
Parler et s'ouvrir aux autres doit très certainement faire partie de sa thérapie autrement il ne se confierait pas si facilement. Et nous sentons que ça lui fait du bien de nous parler alors nous l'écoutons car il n'y a rien d'autre que nous puissions faire pour lui venir en aide.
Également très croyant, la religion l'a beaucoup aidé à surmonter ce drame.
Désormais, il reprend goût à la vie et se concentre sur la fondation Bouba et Kadi qu'il a créé pour venir en aide aux veuves et aux orphelins burkinabés.
Cette aide passe notamment par la collecte de vêtements et de fournitures scolaires entre autres, qu'il envoie ou apporte directement sur place.
Pour en savoir plus sur l'idée de sa fondation : http://atmjonquiere.com/la-pige/2015-2016/pige-du-jour/fondation-bouba-et-kadi-a-aide-des-veuves-et-des-orphelins
Si vous souhaitez d'une manière ou d'une autre apporter votre aide à cette fondation (dons financiers, matériels, vestimentaires, etc…), n'hésitez pas à nous contacter et nous ferons le lien avec Bassirou 😉.
Le contact étant bien passé, nous nous échangeons nos facebook et Bassirou nous invite même à venir au barbecue qu'il organise ce week-end en l’honneur et à la mémoire de sa femme et de son fils.
Nous ne savons pas encore si nous serons présents, cela va dépendre de nos plans de route...
En tout cas, Bassirou à été une bien belle rencontre au hasard d'une promenade 🙂.
Au retour de notre balade, nous décidons de passer la nuit sur le parking de ce parc car c'est ici le meilleur endroit où se poser à Chicoutimi quand on est sans domicile fixe.
En effet, le centre d'accueil du parc, ouvert de 9h à 21h et un peu éloigné des gros axes routiers, possède une cuisine équipée d'un frigo et congélateur dans lequel nous y mettons nos blocs réfrigérant. Nous pouvons y préparer aisément nos repas et nous installer à l'une des nombreuses tables pour manger tranquillement, au chaud le soir et à l'abri du vent ou de la pluie.
De plus, les sanitaires composés de toilette et de douches sont gratuites et l'eau y est super chaude 🙂.
Et en plus, il y a internet et on peut brancher nos appareils pour les recharger.
Avec de telles prestations, nous pensons séjourner plusieurs jours à cet emplacement, d'autant que le gardien de nuit du parc nous autorise à y rester sans problème.
Il nous conseille même une meilleure place pour ne pas être embêtés le matin.
Si vous souhaitez d'une manière ou d'une autre apporter votre aide à cette fondation (dons financiers, matériels, vestimentaires, etc…), n'hésitez pas à nous contacter et nous ferons le lien avec Bassirou 😉.
Le contact étant bien passé, nous nous échangeons nos facebook et Bassirou nous invite même à venir au barbecue qu'il organise ce week-end en l’honneur et à la mémoire de sa femme et de son fils. Nous ne savons pas encore si nous serons présents, cela va dépendre de nos plans de route... En tout cas, Bassirou à été une bien belle rencontre au hasard d'une promenade 🙂.
Au retour de notre balade, nous décidons de passer la nuit sur le parking de ce parc car c'est ici le meilleur endroit où se poser à Chicoutimi quand on est sans domicile fixe.
En effet, le centre d'accueil du parc, ouvert de 9h à 21h et un peu éloigné des gros axes routiers, possède une cuisine équipée d'un frigo et congélateur dans lequel nous y mettons nos blocs réfrigérant. Nous pouvons y préparer aisément nos repas et nous installer à l'une des nombreuses tables pour manger tranquillement, au chaud le soir et à l'abri du vent ou de la pluie.
De plus, les sanitaires composés de toilette et de douches sont gratuites et l'eau y est super chaude 🙂.
Et en plus, il y a internet et on peut brancher nos appareils pour les recharger.
Avec de telles prestations, nous pensons séjourner plusieurs jours à cet emplacement, d'autant que le gardien de nuit du parc nous autorise à y rester sans problème.
Il nous conseille même une meilleure place pour ne pas être embêtés le matin.
Il est drôle ce gardien ! Comme il doit s'ennuyer un peu tout seul dans son auto, au fin fond du parc, il nous raconte un peu sa vie.
Agé de 64 ans , il a été policier et officier dans l'armée pendant cinq ans.
Après quoi, il a répondu au bon vieux cliché du québécois et à été bûcheron.
Il dit que c'est le bois qui lui a sauvé la vie, psychologiquement d'une part après avoir été sur les terrains de guerre, et surtout le bois lui a offert du travail et un revenu.
Il lui a également permis de voyager en France une année où les français ont eu besoin de l'aide québécoise pour replanter des arbres après un violent incendie.
C'est lors de ce fameux voyage en France qu'il a découvert que les françaises étaient “chaudes” selon lui.
Ah la la, il m'a bien fait rire ! 😊.
Jour 32 : vendredi 22/07/2016
À cause de la météo pluvieuse, la nuit à été difficile et courte.
C'est bien tombé et la pluie sur le toit d'une voiture, ça fait un sacré boucan !
Le temps étant moche une bonne partie de la journée, nous passons la quasi-totalité de notre temps à notre nouveau camp de base (le centre d'accueil du parc de la Rivière du Moulin) à lire, écrire et rédiger un article pour le blog (car certains attendent de nos nouvelles avec impatience…).
Puis nous profitons d'une petite accalmie pour aller nous promener sur le port de Chicoutimi, plutôt agréable quand il fait beau avec ses jardins en bordure du Saguenay.
Et puis c'est aussi le festival des bières du monde alors forcément Guigui voulait y faire un tour 😉.
Cela nous fait du bien de prendre l'air mais le soleil laisse place une nouvelle fois à un ciel menaçant alors nous rentrons vite à la voiture et retournons chez nous , sur le parking du parc pour une soirée tranquillou en voiture 😉.
Jour 33 : samedi 23/07/2016
Sans précipitation, la nuit à été bien meilleure que la précédente.
En fin de matinée, nous retournons dans la zone portuaire de Chicoutimi mais cette fois-ci, ce sont aux Halles que nous nous égarons.
Et que voyons-nous, posés sur une belle étagère en bois ?
Plusieurs boîtes de chocolat des Pères Trappistes.
Toutes les variétés y sont. Et comme nous ne sommes que de faibles individus face à ces délicieuses confiseries, nous craquons et achetons deux boîtes de ces merveilleux chocolats : les bleuets enrobés de chocolat noir car parce que nous les avions vraiment aimés très beaucoup, mais nous choisissons de goûter également aux canneberges séchées enrobées de chocolat noir.
Hummmm ! Nous avons hâte d'être à ce soir pour goûter à ces douceurs 😋.
Et bien que nous avions planifié de nous rendre au parc national des Monts Valin aujourd'hui, nous décidons de passer voir rapidement Bassirou au barbecue qu'il organise au chalet d'un ami, en banlieue de Chicoutimi.
Le lieu est tout simplement superbe. Un petit chalet en bord de lac, à seulement 25 minutes en voiture de la ville.
Très vite, notre visite rapide se transforme en une foire aux belles rencontres.
Nous faisons la connaissance de Charles et Thérèse, deux retraités avec qui Bassirou s'est lié d'amitié quand il est arrivé au Saguenay et qu'il considère comme ses parents adoptifs depuis le drame car ils lui ont été d'un véritable soutien.
Nous discutons également avec Claire, elle aussi retraitée et trésorière de la fondation Bouba et Kadi, qui a accompagné Bassirou au Burkina Faso quand il a enterré sa famille. Claire connaît bien le Burkina Faso car elle y a effectué plusieurs séjours humanitaires.
Parmi les chouettes rencontres de l'après midi, il y a la belle Aminata, 50 ans mais qui semble avoir dix années de moins. Quelle beauté cette femme !
Ami (de son petit nom) est originaire du Mali et est arrivée au Canada il y a 27 ans ! Voilà qui explique son accent si particulier, à la fois africain et québécois 🙂.
Nous sympathisons beaucoup avec Aude, une gabonaise de 27 ans, venue au Canada avec une bourse d'étude il y a 9 ans, toute seule, sans famille, et si jeune ! Une fille incroyable 🙂.
Il y a aussi Audrey, une québécoise qui vit à Chicoutimi et qui a passé plusieurs années en Afrique de l'ouest.
Sans oublier Emmanuel, un haïtien très drôle et très sympa qui nous a beaucoup appris sur l'île d'Haïti.
Il est arrivé au Canada il y a cinq ans suite au tremblement de terre qui a fait d'énormes dégâts. Mais il compte bien passer ses vieux jours sur son île 🙂.
Au début, nous pensions rester qu’une heure ou deux au barbecue mais nous nous sentons si bien auprès de toutes ces bonnes personnes que nous quittons les lieux à 20h.
Et une fois tous les invités partis, Bassirou nous demande de le suivre chez lui pour que l'on puisse prendre une douche.
Qu'il est gentil cet homme !
Nous acceptons et aussitôt lavés, nous retournons à la voiture afin de ne pas le déranger davantage.
Il est 22h30 quand nous quittons l'appartement de Bassirou.
Guigui, chaud comme la braise, propose que l'on roule immédiatement jusqu'au parc national des Monts Valin, à 45 minutes de route. Ainsi, nous ne perdrons pas de temps demain pour aller randonner. Son argument se tient alors roulez jeunesse ! 🙂
Arrivés vers 23h15 aux Monts Valin, rien indique qu'il est interdit de stationner sur le parking alors c'est ici, au milieu des bois, que nous passons la nuit, émerveillés par ces nombreuses étoiles qui brillent dans le ciel.
Cela promet une belle journée rando pour demain 🙂.
Bilan de la journée très positif.
Nous avons rencontré plein de bonnes personnes, intéressantes, sympathiques et d'une gentillesse incroyable.
En apprenant la raison de notre séjour au Canada (voyage et travail), beaucoup de ces personnes nous ont vanté les mérites du Saguenay.
Selon elles, je n'aurai aucun mal à trouver du travail dans une gym comme ils disent (un club de remise en forme) et comme Guigui n'est pas arrêté sur un job, ce ne serait pas un problème non plus. Visiblement il y aurait du travail dans la région.
Et puis des tas d'activités sympas à faire, été comme hiver.
Bref, ils nous auraient presque convaincus de venir poser nos sacs au Saguenay.
Et pourquoi pas ? À méditer…. 🙂
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