Jour 56 : lundi 15/08/2016

Après avoir pris un bol d'air frais à l'Anse Amour, nous poursuivons notre route jusqu'à Blanc Sablons, petite ville située au Québec, à la frontière avec le Labrador.
De retour en terre québécoise, nous pouvons reparler le français 🙂.

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

Première chose que nous faisons en arrivant, nous allons au centre d'informations touristiques nous renseigner sur le traversier qui amène jusqu'à Terre-Neuve, notre prochaine destination.
Au passage, le mec du bureau nous informe que nous sommes de nouveau à l'heure du Québec, soit 1h30 de moins que notre horaire actuel qui est celui de Terre-Neuve et Labrador, et que nous allons retrouver dès demain. Trois changements d'heure en deux jours, ça commence à faire beaucoup…

Bref, concernant le traversier pour Terre-Neuve, selon le mec de l'information touristique, 75% des tickets de bateau se font sous réservation et 25% des tickets restent en vente libre pour les dernières minutes comme nous.
D'après lui, c'est mieux de réserver sauf qu'il ne s'agit pas vraiment d'une résa. En réalité il faut verser 10$ d'acompte mais pour autant nous ne sommes pas certains d'avoir notre place sur le bateau car si nous arrivons un peu tard à l'embarquement, nous perdons notre place et par la même occasion les 10$ d'acompte. Bref, nous n'avons pas tout compris de cette fausse réservation.
Toujours est-il que nous allons faire comme d'habitude, à savoir nous pointer le jour de l'embarquement avec dans la mesure du possible un peu d'avance et normalement nous devrions avoir nos places sans problème.
N'oublions pas que nous sommes toujours chanceux 😉

Après avoir obtenu les infos concernant les tarifs et jours de départ du traversier, nous suivons les conseils de ce sympathique monsieur et empruntons la route 138 jusqu'au bout du bout, jusqu'à Vieux-Fort.
Après quoi, il n'y plus de route, nous finissons à la flotte 🙂

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

En effet, sur la route 138 longue de 1850 km, qui commence aux États-Unis dans l'état de New York et se termine à Blanc Sablons sur la côte nord du Québec, il manque une portion entre les villages de Kegaska et Vieux-Fort, portion pourtant habitée par quelques villages majoritairement innus si nous avons tout bien compris.
Pourquoi ?
Simplement parce que c'est très compliqué et onéreux de construire une route à cet endroit tellement il y a de roches et de marais.
Compliqué mais pas impossible, car le village de Kegaska qui est aujourd'hui desservi par la route, ne l'était pas il y a sept ans, donc il y a bon espoir pour les autres villages d'être reliés par la route un jour ou l'autre. Il faut juste s'armer de patience.
En attendant, les quelques villages se déplacent comme ils l'ont toujours fait jusqu'à présent, à savoir en bateau en été ou en motoneige l'hiver. L'avion est également une possibilité, comme pour les villages inuits du nord du Labrador.
Finalement, il leur est plus facile de se déplacer l'hiver car en motoneige ils peuvent aller partout et le ravitaillement leur coûte moins cher qu'en bateau. Heureusement pour eux, l'hiver est long au Québec 🙂.

D'après le monsieur du centre d'informations touristiques, les 68 km qui longent la côte de Blanc Sablons jusqu'à la fin de la route à Vieux-Fort seraient la plus belle portion de la route 138.
N'ayant emprunté jusque là qu'une petite portion de cette route en début de road trip (de Berthierville à Trois-Rivières), nous ne pouvons le confirmer, mais c'est vrai que cette portion de la côte nord est vraiment très belle.

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

On fait même une halte près d'une jolie cascade en chemin.

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

Le seul bémol, ce sont encore et toujours ces fichues mouches noires. Une vraie plaie qui peut nous gâcher notre séjour si nous ne faisons pas preuve de patience.
A peine mettons-nous le nez dehors pour nous promener sur la plage et prendre quelques photos qu'elles se jettent par centaines sur nous pour nous dévorer.
Et puis elles ont le chic pour se fourrer dans les endroits vraiment désagréable comme les yeux ou les trous de nez. Grrr ! 😡

Alors effectivement, nous avons bien vu quelques locaux vêtus de vestes et cagoules moustiquaires pour ne pas être dérangés mais bon, ce n'est quand même pas génial de se promener avec une moustiquaire sur la tronche...et puis sur les photos, on aura l'air con 😏.

Après avoir fait le trajet de 68 km aller-retour, nous retournons à Blanc Sablons pour souper loin des bibittes qui finalement nous rattrapent si vite que nous terminons notre repas dans la voiture.

Nous avons tout de même le temps d'immortaliser cette belle lumière du soir.

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

Et pour dormir paisiblement et faire de beaux rêves, nous dénichons assez tard une superbe place, certes un peu au bord de la route mais qui nous offrira sûrement un beau panorama demain matin au réveil 😉.

 

Jour 57 : mardi 16/08/2016

Effectivement, non seulement nous avons très bien dormi bercés par les vagues, mais nous avons de quoi régaler nos yeux au réveil de ce matin.
D'ailleurs, le spectacle est tellement beau depuis nos fenêtres que nous traînons un peu au lit, le regard sur la mer et le ciel d'un bleu magnifique.

Pour le petit déjeuner, une table de pique-nique nous attend. Quel paysage de fou ! 🙂

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

Étant stationnés sur le départ d'un sentier, Guigui propose d'effectuer cette balade de moins de 2 km en bord de mer, histoire de bien commencer la journée.
Et quelle idée merveilleuse il a eu mon pti coeur ! 🙂

En effet, arrivés quasiment au bout de la balade, nous apercevons au loin quelques souffles de baleines.
Et nous arrivons pile au bon moment pour utiliser la jumelle longue vue mise à disposition et les observer de plus près.
A en croire les différents souffles et ailerons, il y aurait là un groupe de 4-5 rorquals.
Tout à coup, nous sommes envahis par l'excitation et la joie de revoir des baleines si proches 😊.
Et en plus ce sont des baleines à bosses ! Nous n'en avions pas encore vues jusqu'à présent.
Nous les reconnaissons aux espèces de petites verrues qu'elles ont sur le dos et au fait qu'elles montrent la queue quand elles plongent.
Nous assistons là à un très beau spectacle de si bon matin 🙂.

Et alors que ce groupe s'éloigne de plus en plus, nous en apercevons une autre encore plus proche du rivage.
Nous ne nous lassons pas de les observer.

Et bien que nous ne puissions prendre de jolies photos avec nos appareils peu performants, nous tentons malgré tout de capter ces instants en prenant des photos directement depuis la jumelle longue vue.
Cela ne prend pas des photos de grande qualité, c'est sûr, mais au moins nous aurons un souvenir de ce moment, car il y a sept ans, lors de notre observation des baleines en bateau, nous avions eu la chance de voir beaucoup d'espèces différentes mais Guigui, étourdi comme il est, avait oublié de mettre la batterie dans l'appareil photo.
Résultat : aucune photo de prise ce jour-là, et pourtant il y en avait de belles à prendre...

En tout cas ce matin, nous prenons bien le temps d'observer ces beautés de la mer et restons plus d'une demie heure suspendus à la jumelle.

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

Guigui ne quitte pas la longue vue, son téléphone collé dessus, prêt à prendre de belles photos souvenirs.
Pendant un instant, c'est même la panique !
Il est aux aguets et ne peux plus bouger, au risque de perdre son point de vue. Et d'un coup, il s'écrie :

Guigui : “Là là !”
Moi : “où ça ?” Je cherche partout un souffle ou un aileron mais je ne vois rien…
Guigui (qui ne bouge pas d'un pouce) : sur mon oreille, ya une bibitte ! Enlève-la !”
Moi : un peu déçue car je pensais qu'il m’indiquait une baleine. Je regarde son oreille droite…
Guigui : “nan, l'autre ! Enlève-la !”

Bref, je suis morte de rire de le voir paniquer pour une bibitte posée sur son oreille et surtout de ne pas le voir bouger d'un poil pour ne pas perdre son point de vue et la mise au point de son téléphone dans la jumelle 😂.
Dommage que je n'ai pas amené mon appareil photo à cette promenade car sa position était à mourir de rire !

Après ce moment délicat où la petite bibitte à failli manger la grosse, nous voyons de nouveau deux baleines se rapprocher du rivage.
Là, on se regarde et on se dit que ce serait peut-être une bonne idée de lâcher la longue vue et de nous poser sur les rochers au bord de l'eau pour les observer de plus près.
Ok, mais faisons vite avant qu'elles ne s'éloignent.
Et c'est parti pour un sprint à travers la prairie de mousses !
Une fois sur les rochers, nous les voyons toujours mais elles commencent déjà à s’éloigner vers le large.
Nous restons un moment posés sur les rochers, à guetter les baleines et à contempler le paysage.

Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138
Canada : Celui qui allait jusqu'au bout de la route 138

Voilà maintenant près d'une heure que nous observons la mer et ses habitants.
Il est temps de retourner à la voiture car il est déjà 12h30 et nous devons être au port pour 13h30 si nous voulons avoir toutes nos chances d’embarquer sur le bateau pour Terre-Neuve.
Petit passage chez l'épicier avant de partir et nous arrivons au port à 13h30.
Là, la nana de la billetterie qui n'est ni aimable ni francophone (nous sommes pourtant au Québec…) nest pas capable de nous dire s'il y a assez de place pour nous embarquer, le bateau ne prenant que 50 véhicules selon leur gabarit.
Du coup, elle nous donne le ticket d'attente n°21 et nous demande de patienter jusqu'à 14h30, heure de vérification et d'ouverture des caisses.

L'heure de vérité arrive. Allons-nous embarquer aujourd'hui pour Terre-Neuve ?
Alors que je reste en voiture dans la file d'attente, Guigui s'en va s'informer à la billetterie. C'est un peu long mais il finit par revenir, nos deux billets d'embarquement à la main 🙂.
Quand je disais que nous étions chanceux !
Tellement chanceux que nous faisons partie des quatre derniers véhicules à pouvoir monter à bord 😉.

Le bateau part pile à l'heure, à 15h30. C'est parti pour 1h30 de traversée jusqu'à Saint Barbe sur l'île de Terre-Neuve, une autre province canadienne, la 3e depuis le début de notre voyage (même si en réalité, elle n'est que notre deuxième province, le Labrador et Terre-Neuve ne formant qu'une seule et même province, celle de Terre-Neuve et Labrador).

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