Canada - Celui qui randonnait au Fjord du Saguenay
17 sept. 2016Jour 37 : mercredi 27/07/2016
Ce matin, nous commençons la journée tranquillement : petit déjeuner au pavillon des services, douche et nous nous occupons de quelques petites affaires administratives avec la France…
Nous quittons Chicoutimi vers 13h pour nous rendre à Baie-Eternité, petit village situé à 1h de route.
Là, nous sommes dans le parc national du fjord du Saguenay.
Ce parc, nous avons commencé à l'explorer il y a 7 ans lors de notre premier voyage au Québec. Cette année, nous comptons bien nous y promener plus longtemps, si la météo nous le permet…
Et ce n'est pas chose facile de prévoir le temps dans cette région !
Ce matin, il était prévu une journée plutôt clémente, du moins sans pluie.
Et d'ailleurs, nous sommes partis de Chicoutimi avec un soleil de plomb.
Mais une fois arrivés dans le parc du Saguenay, pourtant situé à seulement 75km de Chicoutimi, le ciel se noircit de plus en plus et une grosse averse orageuse nous tombe dessus. Il tombe même de la grêle !
Il pleut et grêle si fort que nous restons dans la voiture près de 20 minutes à attendre que ça se calme.
L'avantage de toute cette pluie, c'est que ça a nettoyé notre mini-van tout poussiéreux de notre escapade aux Monts Valin 🙂.
Nous profitons d'une accalmie pour sortir de la voiture et nous rendre rapidement au pavillon d'accueil, nous renseigner sur les activités et randonnées à faire dans le parc.
Une fois de plus, nous sommes forcés de rester au centre car il se met de nouveau à pleuvoir très fort.
En attendant que la pluie cesse, nous traînons dans la boutique cadeaux et souvenirs dont les vêtements, certes un peu chers, sont plutôt jolis.
Guigui en profite pour se racheter une casquette, la sienne n'ayant pas survécu à la dernière machine à laver…
En plus, avec notre carte annuelle Parcs Québec, nous avons une réduction de 15% sur les achats en boutique, ce qui signifie en gros qu'on ne paye pas les taxes. Alors profitons-en 🙂.
Une fois l'averse passée, nous quittons le parc à la recherche d'un endroit sympa où passer la nuit car nous n'avons pas le droit de dormir dans la voiture à l'intérieur du parc, autrement c'est une amende assurée d'après le personnel d'accueil.
C'est donc à la halte routière située juste à la sortie du parc, dans le village de Baie-Eternité, que nous passerons la nuit, un lieu très agréable en bord de rivière.
Pas de douche ni d'eau potable mais des toilettes, des tables de pique-nique et surtout des crèches grandeur nature pour veiller sur nous 😉.
Nous nous reposons un peu dans la voiture en fin d'après-midi avant de prendre notre souper.
Et c'est sur un magnifique coucher de soleil que notre journée s'achève et que nous nous endormons.
Jour 38 : jeudi 28/07/2016
Aujourd'hui, nous voulions faire du kayak dans le fjord et nous avions même réservé la balade de 3h prévue à 13h30.
Toutefois, après réflexion et observation du ciel qui ne semble pas se dégager, nous changeons nos plans et préférons reporter notre balade en kayak à demain 17h.
Certes, la balade est plus courte, seulement 2h, mais ces derniers jours ayant montré de beaux ciels dégagés en fin de journée, nous pensons que les lumières seront peut-être plus jolies à ce moment-là.
Et surtout, nous ne souhaitons pas faire du kayak dans les mêmes conditions qu'il y a 7 ans, à savoir, sous la pluie, dans le brouillard, à ramer à contre courant.
Et la balade du soir étant plus courte, elle est également moins chère 😉.
Du coup cet après-midi, nous allons faire la randonnée qui conduit jusqu'à la statue de la Vierge. Une balade de 7,6km en aller-retour qui se fait en 3-4h d'après le guide.
Cette rando, nous l'avions déjà faite en 2009 et en avons gardé un très bon souvenir, alors voyons si les choses ont changé en 7 ans…
C'est donc sous un ciel qui finalement se dégage de plus en plus que nous partons randonner, avec un Guigui tout content de porter sa nouvelle casquette 🙂.
Départ vers 12h15, nous arrivons un peu avant 14h à la statue.
Le sentier qui traverse quelques torrents et cascades laisse supposer une forte humidité mais reste toutefois assez bien aménagé dans l'ensemble, avec des pierres et des escaliers en bois pour éviter les endroits très boueux.
En chemin, quelques points de vue sur le fjord du Saguenay et au cours de la balade, des balançoires pour nous amuser et un refuge aménagé principalement pour l'hiver dans lequel il est bien agréable de se reposer après une grosse montée dans les bois.
Une fois au pied de la Vierge, une vue splendide sur le fjord, sous un soleil radieux 🙂.
Nous restons près de 2h sur la colline à profiter de la vue et du soleil.
Autant, nous avons le souvenir d'avoir été seuls il y a 7 ans, autant aujourd'hui il y a pas mal de monde qui emprunte le sentier.
Là-haut, nous observons un écureuil à la recherche de nourriture.
Visiblement il préfère les chips tombées par mégarde par les marcheurs que notre trognon de pomme biologique…
Guigui aime beaucoup observer les petits insectes qui traînent dans le coin, comme ce scarabée qui lui a atterri dessus soudainement, ou cette fourmi en train de faire la bagarre avec une araignée.
Et c'est la fourmi qui gagne !
Pendant ces 2h passées sur la colline, nous bavardons avec plusieurs personnes.
Il y a d'abord ce vieux monsieur français, originaire de Palavas, venu voir sa fille qui vit au Québec. Âgé de 80 ans, il court des marathons et est soit disant monté jusqu’à la statue en courant. Un tantinet arrogant, il nous fatigue vite…
Nous discutons aussi avec un jeune québécois de notre âge au sujet du drone que son ami fait survoler au-dessus du fjord, à la recherche de belles images à capturer.
Enfin, nous conversons un long moment avec Sydney et Stéphanie, un sympathique couple québécois originaire de Montréal, venu pour leurs vacances.
Là-haut, nous apercevons trois ou quatre bélugas, ces baleines reconnaissables à leur couleur blanche. Malheureusement, nous sommes trop loin pour prendre une belle photo.
Mais c'est juste super chouette d'être là et de contempler un paysage si fantastique et d'y voir quelques baleines, même si c'est de loin.
Quand on pense qu'il y a 18 000 ans, ce fjord n'était rien d'autre qu'un glacier qui dépassait les actuelles roches de 400 mètres de plus de 8 kilomètres.
Et puis, suite à un réchauffement climatique, ce glacier à fondu, devenant une mer qui atteignait le haut des roches.
À présent, le paysage est complètement différent.
C'est quand même fou ce que Mère Nature est capable de faire…!
Un peu avant 16h, nous nous décidons à quitter la colline.
Il nous faut 1h pour tout redescendre, sans difficulté.
Vers 17h, nous voyons un ciel se charger davantage en nuages. Nous espérons que le temps sera clair demain soir pour notre sortie en kayak…
De retour au centre d'accueil, nous nous reposons un peu les pieds et quand nous allons vers la voiture, nous restons un moment à observer une marmotte vraiment pas sauvage.
Que d'animaux nous rencontrons dans ce parc ! 🙂
Nous passons ensuite une partie de la soirée à squatter le camping du parc dans le secteur de la Baie-Eternité pour nous doucher et nous préparer à manger.
Nous essayons tant bien que mal d'adopter le rythme local en essayant de souper vers 18h, mais ce n'est pas toujours évident…
Et puis nous retournons à notre halte routière pour la nuit, car l'endroit est quand même plutôt sympa et calme pour dormir.
Jour 39 : vendredi 29/07/2016
Levés vers 9h30 ce matin, le ciel est très très gris.
Nous craignons un peu pour notre sortie kayak de ce soir… Mais nous verrons bien.
Ici le temps change très vite.
En attendant que le ciel se découvre, nous restons au centre d'accueil à recharger nos téléphones et à étudier les différentes randos du parc.
Et vers 15h, le ciel s'éclaircit alors la sortie kayak étant prévue à 17h, nous décidons de faire la petite promenade de 1,6km au départ du centre d'accueil.
La balade qui longe une partie de la rivière est assez agréable.
Devant nos yeux, des paysages de marécages et le fjord en arrière plan.
Côté faune, nous voyons comme bien souvent, un tamia, ce petit écureuil roux, mais aussi une marmotte encore et une poule d'eau accompagnée de ses trois petits.
La balade terminée un peu avant 16h, nous nous reposons dans la voiture avant d'aller à notre sortie kayak.
Telle une petite grand-mère, je fais même une mini sieste de 15 minutes 🙂.
17h, c'est en compagnie de Kévin notre guide super sympa, et d'une gentille famille française que nous faisons notre balade en kayak.
Chanceux que nous sommes, la météo est bien meilleure qu'il y a 7 ans avec un beau ciel dégagé, un soleil pas totalement couché et donc de belles lumières.
Et surtout, pas de vent 😉.
Un paysage splendide tel qu'on peut le voir dans les photographies d'un livre de voyage.
La balade terminée un peu après 19h a certes, été trop courte pour nous mais a vraiment été extra.
Nous filons ensuite rapidement au camping de Baie-Eternité pour la douche et le souper.
Retour à notre belle halte routière vers 22h, quand il fait bien nuit, en manquant de peu d'écraser un porc-épic.
Jour 40 : samedi 30/07/2016
Aujourd'hui, nous quittons le secteur de Baie-Eternité vers 10h, pour aller explorer une autre partie du parc du fjord du Saguenay.
Nous prenons donc la route pour 20 petites minutes jusqu'au village de l’Anse Saint Jean.
De là, nous souhaitons faire le Sentier des Chutes, qui n'est autre qu'une partie du Sentier des Caps, une longue randonnée de trois jours qui longe la rive sud du Saguenay.
Nous nous contentons d'effectuer la portion des chutes, une balade de 13km aller-retour, 6 à 7h de marches selon le guide du parc, menant à la montagne blanche, le plus haut sommet du Saguenay avec ses 565 mètres d'altitude.
Depuis le début de ce voyage, elle est pour le moment notre plus belle randonnée car malgré l’aller-retour que nous n'aimons pas trop faire habituellement, la balade est très variée, tant en paysages qu'en niveaux de difficulté.
Nous commençons d'entrée de jeu par une courte montée abrupte qui nous mène en forêt.
Nous poursuivons ensuite sur un sentier relativement plat.
Un peu de boue mais rien comparé à ce qu'on a pu connaître dans nos randonnées précédentes.
Une première chute nommée “la grosse chute” et nous comprenons pourquoi. En effet, elle part de très haut et est juste magnifique.
Puis, nous longeons la rivière et rencontrons d'autres chutes, plus petites mais tout aussi belles, jusqu'à arriver au lac Mort.
Un drôle de nom pour un lac, pourtant très beau et apaisant.
Ici règne le silence.
En chemin, de drôles de champignons, vraiment jolis.
Et puis plus nous avançons, plus nous prenons de la hauteur et commençons à voir le fjord.
Nous ne sommes pas encore arrivés jusqu'en haut mais le paysage et la vue nous inspirent déjà quelques photos de saut, suivies d'une bonne rigolade quand on regarde les clichés 🙂.
Et pour terminer la balade, du moins l'aller, une montée bien raide de 1,5km.
Cette côte semble interminable et nous casse radicalement les jambes, mais une fois là-haut, le paysage vaut vraiment la peine de se faire un peu de mal.
Un paysage complètement dégagé sur le fjord et ses montagnes.
Comme il y a beaucoup de vent, il y a peu d'arbres.
C'est vraiment superbe et incroyable de penser qu'à une époque, il y avait un glacier à la place de l'eau, et qui plus est, montait jusqu'au dessus des montagnes.
C'est donc au sommet de cette montagne blanche que nous faisons notre pause casse-croûte. Nous restons près d’une heure et demie au sommet à contempler la vue, en compagnie de Sydney et Stéphanie, le couple montréalais que nous avons rencontré il y a deux jours au pied de la Vierge.
Nous faisons tout le trajet retour avec eux et soupons même en leur compagnie au seul restaurant du village de l’Anse Saint-Jean, qu'ils nous recommandent vivement.
Au menu, nachos gratinés en entrée, burger de cerf au plat. Un vrai régal et une bien bonne soirée passée en leur compagnie 😋.
Après le repas, nous nous séparons de Sydney et Stéphanie et allons voir le coucher de soleil sur le fjord sur le tout petit sentier de l'Anse de Tabatière.
Nous arrivons un peu tard pour le coucher mais les couleurs encore présentes restent toutefois vraiment belles.
Et pour terminer la journée, nous reprenons la route pendant 20 minutes jusqu'au Petit Saguenay, un village d'où part la randonnée que nous aimerions faire demain.
Jour 41 : dimanche 31/07/2016
Levés à 8h ce matin, c'est encore une belle journée ensoleillée qui s'annonce 🙂.
Petit déj au bord de l'eau, à la table de pique-nique située juste en face du centre d'informations touristiques où nous avons passé la nuit.
Une fois le ventre bien rempli, c'est avec plein d'énergie que nous entreprenons le sentier des Pinèdes, une randonnée facile de 8km aller-retour qui se fait en 3h.
Une balade vraiment agréable et reposante comparé à celle que nous avons effectuée à la montagne blanche.
Quand nous arrivons au premier point de vue à l'anse des rochers, après environ 45 minutes de marche, nous scrutons l'horizon à la recherche de bélugas mais malheureusement nous n'en voyons pas…
Tant pis, nous en verrons peut-être au retour.
Nous poursuivons notre balade en forêt et croisons un gros porc-épic en plein milieu du sentier.
C'est trop drôle comme il se dandine quand il se déplace.
Ce n'est pas très rapide mais si l'on s'approche de trop près, il peut nous envoyer des épines pour se défendre, donc nous préférons rester sur nos gardes et ne pas l'effrayer en nous approchant de trop près.
Nous essayons tant bien que mal de capturer ce moment en photo mais ce n'est pas évident avec le tout petit appareil que nous avons (le réflexe étant trop lourd et encombrant, nous l'avons laissé en France). C'est dommage d'autant qu'il prend une position assez rigolote dressé sur une marche en bois, en train de nous regarder.
En continuant notre marche dans la forêt, nous faisons la connaissance d’Anthony, le garde-parc chargé notamment de contrôler les entrées au parc des randonneurs.
Au cours de notre discussion, il nous vante les éloges de la région du Saguenay et les avantages pour nous à venir travailler vers Chicoutimi.
Décidément ! Ça fait réfléchir….
À la fin de la balade, du moins l'aller, un autre point de vue sur le fjord vu de haut.
Toujours pas de bélugas à l'horizon mais faut dire que nous sommes peut-être un peu trop loin pour les distinguer.
Toutefois, ils ne doivent pas être bien loin car Anthony le garde-parc, nous a dit qu'il en avait vus ce matin, très tôt…
Sur le chemin du retour, une petite boucle traversant la pinède et qui nous fait découvrir beaucoup beaucoup de crottes.
Mais quel animal chie autant dans cette forêt ? 🙂
Un porc-épic ? Un orignal ? Un ours ?
Nous le saurons pas car durant tout le trajet retour, nous ne croisons aucun animal. Et puis nous ne sommes pas des experts en identification de crottes…
Au retour, nous nous arrêtons de nouveau à l’anse aux rochers pour observer l'horizon et guetter les bélugas.
Et notre patience finit par payer car nous en apercevons deux au loin 🙂.
Nous restons encore un peu sur les rochers et croisons une nouvelle fois Sydney et Stéphanie, partis eux aussi pour faire la même balade.
Ils restent avec nous une bonne heure sur les rochers et ensemble nous voyons à deux reprises, des bélugas au loin (ce sont les grosses tâches blanches sur les photos 😉).
Alors que Sydney et Stéphanie repartent à leur randonnée, nous restons encore près d'une heure posés sur les rochers et apercevons encore des bélugas mais de beaucoup plus loin cette fois-ci.
C'est donc très contents que nous quittons ce superbe lieu pour retourner à la voiture et continuer vers le quai du Petit Saguenay. Là, l'endroit est une fois de plus, vraiment superbe. Une vue dégagée sur le fjord, et à un endroit, il y a même une île qui s'est formée.
Nous restons un moment à marcher autour du quai et à prendre de belles photos souvenirs.
Après avoir souper à la même table de pique-nique que ce matin, et pris notre douche au camping situé non loin, nous reprenons la route vers 20h45 en direction de Tadoussac, à 90km et 1h30 de trajet.
Nous arrivons vers 22h à la Baie Sainte Catherine, où nous attendons 20 bonnes minutes pour prendre le traversier (gratuit) qui nous amène en 10 minutes jusqu'à Tadoussac, de l'autre côté de la rive.
Pendant la traversée, je sors prendre l'air et le vent sur le bateau et contemple le ciel rempli d'étoiles.
Arrivés à Tadoussac, le village ressemble un peu à Disneyland avec tous ses restaurants aux noms amérindiens.
De plus, il n'y a nulle part où stationner. Tout est limité à quelques minutes par jour.
Nous tournons pendant un long moment et finissons par nous mettre à la halte municipale, juste à côté du commissariat de police. Il est écrit ”interdit de camper” mais sur le panneau c'est une tente qui est dessinée.
Et nous, bah nous dormons dans la voiture alors nous considérons que cela ne nous concerne pas 🙂.
Il est 23h30 quand nous arrêtons enfin la voiture et nous couchons. Nous sommes pas mal fatigués.
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