Jour 79 : mercredi 07/09/2016

De retour à Fortune vers 17h, nous prenons aussitôt la route avec Peter comme passager, en direction d'une autre province maritime. 
Un voyage de 950 km jusqu'au port de Channel-Port-aux-Basques, d'où nous prendrons un bateau pour nous rendre jusqu'en Nouvelle-Écosse.

Comme il est déjà tard, c'est un trajet de 340 km que nous effectuons dans un premier temps jusqu'à l'aire de repos Joey’s Lookout près du parc de Terra Nova, où nous nous étions arrêtés après notre étape au Gros Morne.
L'emplacement est certes près de la route mais c'est le seul endroit que nous trouvons sur le chemin où il est relativement facile pour Peter de planter la tente.
Un souper et dodo.

Et la vue est un peu plus dégagée que la dernière fois.
Et la vue est un peu plus dégagée que la dernière fois.

Et la vue est un peu plus dégagée que la dernière fois.

Jour 80 : jeudi 08/09/2016

Au réveil ce matin, nous prenons le petit-déjeuner rapidement et vers 10h nous sommes prêts à reprendre la route.
Mais faux départ ! Impossible de redémarrer la voiture, la batterie est à plat ! Nous avons sûrement laissé le plafonnier allumé trop longtemps hier soir…
Bref, nous sommes obligés d'attendre que des voitures s'arrêtent sur l'aire de repos pour leur demander des pinces.
Heureusement, nous n'attendons pas longtemps. À peine 15 minutes s'écoulent et c'est un couple équipé de câbles qui nous vient en aide.
10h20, la voiture redémarre à nouveau. C'est parti pour une journée de route avec au total 610 km à parcourir 🙂.
Quelques pauses, notamment près de Corner Brook pour que Peter puisse se racheter du gaz pour cuisiner.
Je laisse les garçons aller magasiner tandis que je reste en voiture.
Tels deux gamins, ils reviennent tout sourire avec l'air de s'être bien amusés. En effet, le magasin proposant des articles pour tout type d'activité comme la chasse par exemple, ils ont porté des cagoules de camouflage juste pour le fun 🙂.

Nous faisons tout le trajet sous la pluie ou un ciel très chargé.
 

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Arrivés à Port-aux-Basques vers 20h30, nous avons le sentiment qu'il nous sera difficile de trouver un endroit sympa où passer la nuit, surtout pour Peter qui dort en tente. 
Du coup, nous décidons de prendre le ferry de nuit pour la Nouvelle-Écosse.
Départ prévu à 23h45, nous avons le temps de cuisiner un petit repas avant d'embarquer.
Mais c'était sans compter les péripéties qui suivent…
En effet, après avoir passé les caisses, une femme de la sécurité sanitaire souhaite contrôler notre coffre et nous demande si nous avons des patates et des carottes dans le véhicule.
Très honnêtes (et surtout très cons), nous répondons par l'affirmative car il nous reste à peu près 5 kg de pommes de terre et Peter à une carotte dans ses affaires.
Mais pourquoi avons-nous répondu oui ?
La nana nous informe que nous ne pouvons pas voyager avec nos patates car la galle verruqueuse provoquée par des parasites (des vers) à été dépistée sur l'île de Terre-Neuve. Et pour empêcher la propagation, l'agence canadienne d'inspection des aliments a mis en œuvre des mesures réglementaires, interdisant de déplacer les légumes de terre en dehors de l'île.
Très embêtés qu'elle nous confisque nos patates (nous n'avons rien d'autre à manger pour ce soir…), nous tentons une négociation.
D'une part, nous lui expliquons que ces patates ont été achetées au Québec mais elle ne veut rien savoir. Ces patates ne peuvent pas sortir de l'île.
Du coup, je tente une autre approche en lui demandant s'il est possible d'en garder 5 ou 6 pour le repas de ce soir car nous n'avons rien à manger et nous avons faim.
Elle s'en va demander à son supérieur et revient avec une proposition 🙂.
Nous pouvons peler quelques pommes de terre sur le côté des caisses et lui laisser les pelures et le reste du filet.
Franchement, c'est super sympa de sa part d'avoir trouvé un compromis.
Aussitôt, Peter et moi commençons à éplucher les patates tandis que Guigui cherche un moyen de les conserver crues une fois pelées.
Très rapidement, mon pti coeur trouve une solution. On va les couper en morceaux et les mettre dans notre bidon d'eau de 4 litres.
Ainsi, elles ne s'oxyderont pas et le bidon pouvant se fermer, il n'y aura dégât dans la voiture.

Et alors que je suis lancée dans l'épluchage de toutes les patates, Peter me rappelle que le deal c'était de ne peler que QUELQUES patates, et non tout le filet.
Mais moi je m'en fiche du deal, il n'est pas question de gaspiller de la nourriture.
Mais voyant que nous sommes en train d'éplucher toutes nos patates, la nana de la sécurité revient nous voir et nous demande de nous dépêcher pour embarquer sur le bateau, en nous rappelant au passage que le deal ne concernait que quelques légumes.
Ce à quoi je lui réponds : “Ne vous inquiétez pas Madame, nous sommes les rois de l'épluchage, on pèle super vite”.
À entendre mon culot, Peter explose de rire. Même la nana de la sécurité se marre de voir que nous ne lâcherons pas une patate 🙂.
 

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Le travail terminé, nous remballons notre bidon de patates et allons nous stationner à l'endroit indiqué avant d'embarquer.
Il est 21h et nous n'avons toujours pas manger !
Qu'à cela ne tienne, le départ du bateau étant prévu pour 23h45, nous nous installons à une table de pique-nique tout près de l'embarquement, équipé de notre réchaud et matériel de cuisine. C'est parti pour la préparation de nos patates sautées au chorizo.
Mais à peine avons-nous mis les pommes de terre dans la poêle qu'une annonce invite tous les passagers à regagner leur véhicule et se préparer à embarquer.
Mais il est encore super tôt pourtant ! Il reste quasiment 3h avant le départ…
Guigui s'en va se renseigner auprès de l'équipage, qui lui dit que la rangée dans laquelle nous sommes stationnés est la dernière à embarquer et que nous avons encore environ 1h devant nous. 
On est large !, comme dirait mon pti coeur.
Ce n'est pas la peine de mettre la pression en répétant l'annonce quatre fois de suite ! 
En tout cas, les gens sont disciplinés et s'exécutent tous à retourner dans leur voiture. Il y a même un type qui nous regarde avec le sourire en nous disant que nous n'aurons pas le temps de tout cuisiner.
Franchement, c'est mal nous connaître 🙂.
Les patates commencent à cuire, je rajoute le chorizo, un peu de sel, du poivre et des œufs, quand Peter explose à nouveau de rire.
Cette situation le fait vraiment marrer et il nous dit même : “oui, là je me rends compte que je suis bien avec des français quand je vous vois cuisiner avec précision tous ces ingrédients. Il n'y a que des français pour vouloir à tout prix manger comme ça !”. 
Et merde, c'est vrai que nous sommes comme ça 🙂.

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Nous nous empressons d'avaler ce très bon repas car les voitures situées dans les rangées à côté de notre stationnement commencent à avancer.
Il se met à pleuvoir, c'est parfait. Nous pouvons faire un brin de vaisselle avec un mouchoir et l'eau de pluie 😉.
À nous trois, nous formons une belle équipe. Timing parfait puisque de retour à notre voiture, c'est justement à notre tour d'embarquer 🙂.

Nous voici enfin sur le bateau. Il reste encore 1h30 environ à patienter avant le départ.
Nous prenons place dans les confortables fauteuils et à minuit, c'est parti pour une nuit de traversée.
Un petit dodo en musique, Guigui assis dans le fauteuil, Peter et moi couchés sur la moquette, enfermés dans nos sacs de couchage 🙂.

C'est un super moment de rigolade que nous venons de vivre ce soir, et qui restera gravé dans nos mémoires pour un long moment.


Jour 81 : vendredi 09/09/2016

La nuit à été courte sur le bateau car nous n'avons pas super bien dormi.
Nous débarquons vers 7h30 à Sydney en Nouvelle-Écosse.
 

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Nous débarquons vers 7h30 à Sydney en Nouvelle-Écosse.

À peine sortis du bateau que Guigui se met à crier au volant : “on a des patates !”. Peter et moi sommes morts de rire de la crise que Guigui vient de se taper 😁.

La première chose que nous faisons dans cette nouvelle province, c'est prendre notre petit-déjeuner chez Tim Hortons.
Une fois posés et le ventre plein, nous réfléchissons tous les trois à ce que nous allons faire en Nouvelle-Écosse.
Cela signifie étudier la météo des prochains jours par région, étudier les cartes et le guide du Routard.
Par rapport à notre situation géographique, il serait plus judicieux de commencer par explorer l'île du Cap-Breton et profiter de la belle météo des prochains jours pour randonner.
Les projets de Peter étant relativement similaires aux nôtres, nous allons continuer ce bout de voyage ensemble.
D'après le Routard, l'île du Cap-Breton serait un incontournable en Nouvelle-Écosse.

La météo d'aujourd'hui étant plutôt maussade, nous allons commencer par visiter la forteresse de Louisbourg, une sorte de musée en plein air.
Louisbourg était un village français acadien construit en 1713, et qui comptait près de 2000 habitants en 1744.
Habitée principalement par des pêcheurs au tout début, les femmes ont rejoint la forteresse, créant ainsi des familles.
Une fois encore, les français ont dû se battre contre les anglais qui souhaitaient reprendre le marché de la pêche à la morue, un marché plus fructueux que celui de la fourrure.
Pendant 40 jours, les français ont défendu sans relâche leur forteresse mais ont fini par perdre le territoire et ont été contraints d'abandonner l'ensemble des terres qu'ils détenaient au Canada, comme à Terre-Neuve par exemple.
Après leur victoire, les anglais ont totalement rasé la forteresse de Louisbourg et chassé les habitants acadiens vers d'autres terres, principalement vers la France.

C'est seulement en 1980 que le Canada a entrepris de reconstruire la forteresse à l'identique, en s'inspirant des fouilles archéologiques.
Une reconstruction qui aura coûté 25 millions de dollars. Le résultat est plutôt bon. En saison, il y a même des comédiens costumés qui côtoient les visiteurs, répondant à leurs questions comme s'ils vivaient encore au 18e siècle. D'après certains échos, on s'y croirait !

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Peu de comédiens en cette saison, mais il y a toutefois la boulangerie où nous achetons une miche de pain, certainement le meilleur que nous ayons mangé depuis que nous sommes au Canada.
Rien de très étonnant puisqu'il s'agit d'un pain français traditionnel cuit au four à pain.
 

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Une visite agréable et certainement très intéressante, mais nous sommes crevés du voyage que nous avons fait ces deux derniers jours depuis Saint-Pierre-et-Miquelon.
Du coup, à chaque fois que nous voyons des lits dans le musée, nous n'avons qu'une seule envie, nous coucher dedans pour taper un roupillon 🙂.

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Et quand nous sommes fatigués comme nous pouvons l'être aujourd'hui, nous avons tendance à faire n'importe quoi. De vrais gamins ! 🙂

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Après la balade de Louisbourg, Guigui se sent capable de reprendre la route malgré la fatigue alors nous roulons en direction de l'île du Cap-Breton, et nous arrêtons à 35 km avant l'entrée du parc national.
Nous trouvons un endroit sympa où passer la nuit, sur le bord d'une plage.

Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates
Canada : Celui qui ne voulait pas abandonner ses patates

Un souper et dodo de très bonne heure à 21h30 car nous sommes vraiment très très fatigués.
On ne s'est jamais couché si tôt 🙂.

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