Canada : Celui qui randonnait dans le Parc du Gros Morne
09 oct. 2016Jour 63 : lundi 22/08/2016
Ce matin, nous nous réveillons tôt à 7h30 car nous souhaitons randonner jusqu'au Gros Morne, le plus haut sommet du parc avec ses 806 mètres d'altitude. Cette rando de 16 km et 800 mètres de dénivelé positif est classée parmi les plus difficiles du parc.
Nous décollons donc de notre campement vers 9h et avant d'attaquer la randonnée, nous passons rapidement au centre de visiteurs pour remplir toutes nos gourdes car d'après le topo, il est important de ne pas manquer d'eau.
À les écouter, on croirait qu'on s'apprête à faire une randonnée de dingue ! Il faut faire attention aux ours, ne pas sortir des sentiers pour éviter la chute dans le ravin et apporter suffisamment d'eau car certains seraient morts de déshydratation…
Toutes ces mesures de précaution nous paraissent un tantinet exagérées pour une randonnée tout public…
Nos sacs semblent ne manquer de rien. Trois litres et demi d'eau pour nous deux, le casse-croûte de ce midi, les barres de céréales, les bananes, le pull en cas de vent frais au sommet et surtout la bombe à ours !
Nous sommes prêts 🙂.
Les quatre premiers kilomètres se font principalement en forêt, sur un sentier assez facile.
Puis nous arrivons au pied du ravin comme ils disent, c'est à dire au pied du Mont Gros Morne. Là, ce sont 400 mètres de dénivelé bien raide en plein dans de la caillasse, que nous devons monter jusqu'au sommet.
Un peu de monde sur le sentier mais ça reste correct. Ce qui est cool surtout, c'est qu'il ne fait pas trop chaud, ce qui est très appréciable pendant la montée 😉.
Le topo prévoit 1h pour arriver au sommet, et c'est le temps que nous prenons, en nous accordant même une courte pause au milieu de la montée pour refaire le plein d'énergie.
À chaque fois que nous regardons derrière nous, nous sommes époustouflés par ces paysages qui nous entourent.
Et puis nous arrivons au sommet. De là-haut, le paysage est à couper le souffle. Des montagnes tout autour (la chaîne des Monts Long Range), des lacs, des falaises...
Bref, de la pure beauté 🙂.
C'est tout en haut, un peu à l'abri du vent et quasiment au bord du précipice, que nous avalons notre casse-croûte. La vue y vraiment superbe. Un chouette endroit où prendre sa pause déjeuner 😉.
Après nous être ressourcés pendant près d'une demie heure, nous reprenons la randonnée et continuons la boucle de ce sentier en redescendant par des chemins toujours aussi caillouteux.
Là encore, de jolies vues sur des ruisseaux et des rivières qui finissent en cascades.
De belles clairières aussi alors nous regardons à tout hasard s'il n'y a pas un orignal ou un ours qui s'y promène… A priori, rien à signaler.
Nous cherchons encore un peu quand soudain, j'aperçois au loin, mais quand même assez proche de nous, l'orignal tant recherché.
J'en avertis aussitôt Guigui qui pense que je lui fais une blague. Bah oui, voilà ce qui arrive quand on passe son temps à faire des farces 😉.
Mon pti coeur essaie tant bien que mal de prendre la superbe bête en photo avec notre tout petit appareil quand tout à coup, j'en vois un deuxième beaucoup plus proche de nous, en train de manger dans la clairière. Caché par les arbres, il nous est difficile de le voir entièrement mais arrivons quand même à le distinguer.
Les deux individus que nous observons sont des mâles avec de beaux bois, et le premier que nous avons aperçu s'en va vers un groupe de marcheurs.
Nous continuons notre chemin jusqu'à le croiser en plein sur le sentier, à moins de dix mètres de nous ! 🙂
Ce qu'il est beau ! Et pas sauvage ! Il mange tranquillou, l'air de rien et continue son chemin. Il lui arrive de relever la tête parfois pour nous regarder mais poursuit toujours son chemin sans jamais vraiment se préoccuper de notre présence.
Nous restons un long moment à l'observer. De toute façon, il est sur notre chemin donc nous n'allons pas le déranger, mais plutôt attendre qu'il libère le sentier.
C'est avec le grand sourire aux lèvres que nous terminons la randonnée.
Le topo indiquait une durée de 6 à 8h de marche pour effectuer la boucle. Nous l'avons faite en 6h en prenant deux bonnes pauses pour manger et observer faune et paysages.
De retour à notre voiture, nous sommes toutefois fatigués et avons les jambes vidées. Pour nous féliciter d'avoir bien marché, nous nous offrons une glace bien méritée. Et puis, nous passons le reste de la journée à nous reposer, écrire, lire, manger, nous doucher, etc… Une bien belle journée qui se termine 🙂.
Jour 64 : mardi 23/08/2016
Aujourd'hui, le temps est super moche. De la pluie et du vent, alors nous ne faisons absolument rien de la journée si ce n'est rester au centre de visiteurs et utiliser internet pour nous occuper du blog et étudier la suite de notre itinéraire.
Comme d'habitude, nous avançons lentement dans notre périple.
Le mois d'août touche déjà à sa fin et si l'on s'en tient à notre plan de départ, il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Ici, les températures fraîches peuvent vite arriver donc nous devons faire des choix sur nos prochaines destinations car nous ne sommes pas équipés pour passer l'hiver dans la voiture.
Puis, en début de soirée, le temps étant toujours très maussade et venteux, nous décidons de manger une nouvelle fois au resto pour éviter de nous galérer à faire à manger dans la voiture.
Au menu, burger d'orignal. Ça fait un peu bizarre de manger de l'orignal alors qu'on vient d'en voir un, mais c'est bon quand même ☺.
Au dessert : un brownie et une tarte au citron meringuée, un tantinet différente de chez nous, tout ça face à un superbe coucher de soleil.
Et puis, nous prenons la route de nuit pour vingt petits kilomètres afin de dormir au plus proche du départ de la randonnée que nous avons prévue de faire demain.
Beaucoup de vent ce soir qui a permis de chasser les nuages, laissant place à des milliers d'étoiles. La photo ne rend rien avec notre appareil, c'est bien dommage.
Tant pis, je me contente de prendre une photo mentale 😉.
Nous guettons l'aurore boréale mais rien ne se passe. Juste une étoile filante, c'est déjà pas mal 🙂.
C'est la tête dans les étoiles que nous nous endormons.
Jour 65 : mercredi 24/08/2016
La météo prévue pour la journée étant plutôt changeante et incertaine, c'est un peu avant 7h que nous nous réveillons afin de profiter au maximum du beau temps pour effectuer plusieurs petites randonnées.
Et nous faisons bien car au réveil, nous avons droit à un super ciel bleu. Vite vite, nous nous habillons.
Et qui c'est qu'on voit arrêtés au milieu de la route, juste avant de prendre notre petit déjeuner ? Une maman orignal et son petit 🙂. Ils traversent la route puis un bout de forêt pour se rendre dans la clairière, au départ de notre balade, où je les retrouve.
Quelques photos et beaucoup d'observation, notamment avec la longue vue qui me permet de voir les détails de ces belles bêtes. Pendant ce temps, Guigui vaque à son occupation du matin (je ne rentrerai pas dans les détails…) et rate cette superbe une scène de vie animale.
Bref, ces deux grosses bêtes sont toute proches de moi et je ne me lasse pas de les regarder. La journée commence plutôt bien 🙂.
C'est donc tout sourire et sous un ciel déjà plus chargé en nuages, que nous partons en balade sur le sentier de Western Brook, un ancien fjord formé par les glaciers il y a 15 000 ans.
Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un lac car il n'y a plus du tout d'eau salée.
D'ailleurs, ce serait ici l'eau la plus pure que l'on puisse trouver sur la planète.
Mais pour combien de temps ?
En effet, le lac reste fragile car il est profond de 165 mètres et très froid (16℃ en été en surface mais pas plus de 5℃ en profondeur).
Il y a donc peu de vie végétale et animale dans les eaux du lac, et surtout, depuis un peu plus de 50 ans, la présence humaine ne lui fait pas du bien.
Dans les années 50, l'Homme allait pêcher en barque, puis dans les années 70, il utilisait une petite barque à moteur et aujourd'hui, des tours en bateau à 60$ sont organisés dans le fjord.
Ce qui est “drôle”, c'est qu'il est écrit sur les panneaux d'interprétation que le lac est fragile et qu'il faut absolument le préserver, mais ça ne les empêche pas d'organiser leur tour en bateau alors que l'on pourrait tout aussi bien explorer le lac en kayak.
Ce serait plus écolo et moins cher, mais c'est sûr que ça demanderait un peu plus d'effort physique.
Enfin bref, comme dirait la chanson, “c'est la monnaie qui dirige le monde…”.
En tout cas, nous avons bien fait de nous lever tôt car le temps change très vite ici.
Nous voyons les nuages gentiment s'amonceler et s'accrocher aux montagnes.
Est-ce qu'on va se la prendre ? Et oui !
Mais heureusement, nous sommes abrités dans le chalet billetterie quand la grosse averse nous tombe dessus, où d'ailleurs, une foule surgit soudainement de nulle part, prête à prendre le bateau.
Au début, nous pensions que le tour en bateau à 60$ n'attirait pas beaucoup de monde à cause de son prix relativement élevé mais visiblement, il brasse pas mal de monde.
Et il y aurait même 3 départs par jour ! Alors ils nous font bien rire avec leur leçon d'écologie !
Une fois l'averse passée, nous retournons à la voiture et prenons la route pour le sud du parc, direction Woody Point à 100 km, pour y faire une ou deux autres petites randonnées, selon la météo.
Mais avant d'attaquer une nouvelle marche, nous nous arrêtons à nouveau dans un petit resto à la déco super sympa, pour manger un morceau et reprendre de l'énergie car le trajet en voiture m'a semblé interminable et je ressens comme une baisse d'énergie.
Et au menu de ce midi, je tente la spécialité du coin à savoir la morue gratinée, un généreux morceau de poisson gratiné avec du fromage dessus.
C'est vraiment bon mais le seul bémol, c'est que c'est servi avec du pain de mie aux céréales. Je trouve ça bizarre car ce serait tellement meilleur avec du riz ou des légumes…
Mais nous avons remarqué que c'était compliqué de manger des légumes à Terre-Neuve.
Nous n'en trouvons pas où très peu en magasin.
Enfin bref, ils ont de drôles de mélanges dans leur cuisine, ce qui explique sûrement la raison de l'obésité dans cette province.
Guigui, lui, choisi le célèbre fish and chips, du poisson légèrement pané avec des frites (parce que sinon il faut payer un supplément pour remplacer les frites par de la salade).
Après un si bon repas, nous partons nous aventurer aux Tablelands, des montagnes à la couleur orange surprenante, se démarquant ainsi des autres montagnes alentours.
Si ces montagnes sont si différentes des autres c'est parce qu'en réalité, il s'agit du manteau terrestre qui est sorti de la Terre il y a plusieurs milliers d'années.
Très peu de végétation mais beaucoup de cailloux.
S'aventurer aux Tablelands c'est vite dit car en réalité, la balade ne fait que 2 km aller, en grande partie sur une passerelle en bois.
Nous sommes un peu déçus que la balade se termine soudainement au bord de la rivière.
Nous aurions aimé nous enfoncer davantage dans la montagne.
Et bien c'est ce que nous faisons 🙂.
Nous quittons le sentier pour réellement nous aventurer plus loin dans ce somptueux paysage.
Il y a énormément de vent qui nous arrive en pleine face et c'est vraiment difficile d’avancer.
On ne s'entend même plus parler tellement que le vent souffle fort.
Les cheveux de Guigui prennent une drôle de coiffure.
Bref, tout ce vent, ça nous fait bien marrer 🙂.
Le retour vers le sentier n'est pas évident avec tout ce vent qui cette fois-ci nous arrive par derrière, nous propulsant parfois violemment vers l'avant.
Nous faisons extrêmement attention où nous mettons les pieds car par moment, nous nous faisons emporter rapidement.
Un peu avant de retrouver le sentier, nous apercevons quelques rivières et cascades au loin que j'aimerais prendre en photo.
J'essaie de me caler comme je peux à cause du vent qui peut m'emporter rapidement, ce qui me fait prendre une position particulièrement “élégante” que Guigui s'empresse de photographier car évidemment, dès qu'il a une occasion de se moquer de moi, le pti coeur ne s'en prive pas 😉.
De retour à la voiture, ça fait du bien de retrouver le calme.
Une balade dans les Tablelands, ça décoiffe ! 🙂
Nous récupérons un peu de cette randonnée mouvementée et partons ensuite effectuer notre troisième et dernière balade de la journée.
Il n'est que 16h et nous souhaitons profiter au maximum du soleil pour randonner dans le parc.
Cette dernière randonnée nommée “Lookout” est une boucle de 5 km avec 350 mètres de dénivelé, prévue en 2-3h.
Au départ de la rando, un panneau qui indique la présence d'ours à proximité.
Peut-être verrons-nous enfin la grosse bête ?!!!
Mais pas de panique, nous avons notre bombe à ours et avons bien retenu les comportements à adopter en cas d'attaque 😉.
Nous commençons la rando par une jolie montée dans les bois que nous effectuons à un bon rythme puisque nous mettons seulement 30 minutes pour effectuer l'ascension de 350 mètres.
Là-haut, nous attendent les deux fauteuils rouges de Parcs Canada dans lesquels nous nous posons pour admirer la vue incroyable sur les montagnes, le Gros Morne, les Tablelands et la Bonne Baie qui fait son petit bonhomme de chemin dans les crevasses des montagnes.
Quelques photos et nous continuons la boucle qui redescend jusqu'au parking.
Le chemin retour se pratique principalement sur une passerelle en bois, aménagée pour protéger la tourbière.
Puis nous continuons dans la forêt comme à l'aller. Aucun ours n'a été aperçu… 🙁
Trois balades effectuées aujourd'hui, pas loin de 20 km parcourus au total avec pas mal de vent tout au long de la journée, mais aussi une météo assez clémente dans l'ensemble.
Nous sommes contents de notre journée mais aussi bien crevés.
Maintenant, c'est direction le camping d'à côté pour y prendre une douche et nous nous rendons en voiture jusqu'au départ de la prochaine rando prévue pour demain.
En soirée, il y a toujours autant de vent qui fait même bouger la voiture.
Nous espérons passer une bonne nuit…
Jour 66 : jeudi 25/08/2016
7h : le réveil sonne. Nous avions prévu de partir tôt ce matin pour randonner mais la nuit ayant été pas mal agitée à cause du vent, nous sommes un peu fatigués.
De plus, le ciel est très chargé.
Les nuages semblent rester accrochés à la montagne, que nous ne voyons même plus à cause du brouillard.
Encore beaucoup de vent également.
Bref, nous poursuivons notre nuit jusqu'à 9h30.
Là, le ciel semble se dégager et le vent souffler moins fort.
Le temps d’emmerger, de manger et de nous préparer tranquillement à marcher, et nous commençons la randonnée des Green Gardens un peu après 10h30.
Ce parcours de 9 km aller-retour se fait en 3h, mais nous choisissons d'effectuer la boucle entière de 15,5 km, en rejoignant le sentier Ruisseau Wallace, un peu plus difficile.
La randonnée commence par un chemin caillouteux sans trop de difficultés.
Le sentier monte très légèrement et tranquillement.
Puis, tout le reste de la balade ne fait que monter et descendre à travers la forêt, jusqu'à retrouver la côte.
Le sentier qui se poursuit en balcon le long de la mer nous est bien agréable, mais attention à ne pas trop nous approcher du bord…
Au bout de cette première partie de randonnée, nous attendent deux sièges rouges Parcs Canada marquant la fin du parcours des Green Gardens.
Nous nous y reposons quelques minutes avant d'emprunter l'escalier tout penché qui descend jusqu'à la plage de graviers.
De là, nous continuons notre chemin sur les cailloux qui nous mènent jusqu'à une grotte.
Le paysage est assez sauvage par ici, et il y a plein de vie sur les rochers.
Des algues et des moules en quantité !
Après avoir effectué ce petit détour, nous remontons jusqu'aux fauteuils rouges de Parcs Canada, d'où se poursuit la randonnée sur le sentier de la Rivière Wallace, la plus grosse portion de cette boucle.
Et pas la plus facile ! Au début, le chemin en balcon qui longe la côte est plutôt agréable.
En effet, il nous laisse entrevoir les fameux éperons rocheux, ces rochers isolés de la côte à cause de l'érosion.
Avec les moutons en train de paître en premier plan, c'est assez sympa.
Sur le chemin, beaucoup de fleurs des champs mais aussi des chardons.
Heureusement que nous ne sommes pas en short car le chemin n'étant pas toujours débroussaillé, ces fleurs réussissent à nous piquer les jambes à travers le pantalon…
Les herbes sont si hautes par moment que l'on pourrait s'y cacher 😉.
En chemin, nous découvrons certainement les toilettes les plus originales que nous n'ayons jamais vues.
Pratiques, on peut y cueillir des framboises en même temps que l'on fait son affaire 😉.
Et puis, la rando se gâte.
Le sentier est beaucoup moins entretenu et devient tout de suite moins intéressant.
En effet, beaucoup de forêts humides aux sentiers étroits très touffus et boueux.
Tout ce que je déteste ! On n'y voit rien du paysage… 🙁
Heureusement, pour égayer cette portion de balade peu intéressante, nous devons traverser deux fois la rivière à gué.
Pas d'autre choix que de nous rafraîchir les petons pour passer de l'autre côté de la rivière.
Ces deux traversées de rivière nous ont vraiment permis de retrouver le sourire car nous commençions à en avoir assez de marcher dans la boue.
Fatigués physiquement, la fin de la rando est un peu difficile mais nous retrouvons la voiture 6h15 après l'avoir quittée ce matin.
De retour un peu après 17h, nous filons aussitôt au camping prendre une douche bien nécessaire.
Et vers 19h, nous quittons le parc du Gros Morne et nous dirigeons vers l'Est de l'île de Terre-Neuve, pour de nouvelles explorations 🙂.
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