Canada : Celui qui obtenait sa nationalité canadienne
21 déc. 2016Jour 129 : jeudi 27/10/2016
Aujourd'hui, nous assistons à un grand jour pour Bassirou, ce burkinabè avec qui nous avons beaucoup sympathisé cet été.
En effet, malgré toutes les épreuves difficiles qu'il a dû surmonter suite au décès tragique de sa femme et son fils dans le crash d'avion de 2014, Bassi n'a pas abandonné la vie pour autant et a travaillé très dur pour obtenir sa citoyenneté canadienne et commencer une nouvelle vie, sur cette terre d'accueil.
Quand nous arrivons sur les lieux, Bassi est tout excité et heureux à la fois d'avoir réussi ses examens, et il semble content de nous voir, ce qui nous fait vraiment plaisir.
Nous assistons à la cérémonie d'assermentation et aux signatures.
C'est vraiment bien fait ! Et le pays étant officiellement bilingue, toute la cérémonie s'effectue en francais et en anglais.
La juge, qui garde un sourire parfaitement figé du début à la fin, connait son texte par cœur.
Pas de prompteur, pas de papier, ni d'oreillette (j'ai vraiment bien regardé 😉).
Elle emploie exactement le même ton en français comme en anglais.
Elle est vraiment impressionnante !
S'en suit le serment et le chant de l'hymne national, une première partie en français, la seconde en anglais.
Bassirou est tellement heureux d'obtenir cette citoyenneté entre ses doigts que son bonheur fait plaisir à voir.
Ce bout de papier n'a l'air de rien comme ça, mais pour un immigrant il signifie beaucoup de choses.
Ce bout de papier représente de nombreuses heures de travail, des découvertes culturelles et culinaires parfois troublantes voire perturbantes, ainsi que les nombreux sacrifices effectués pour commencer une nouvelle vie dans ce pays si différent de son pays d'origine.
Pour Bassirou qui a quitté son Afrique, le changement n'a pas été sans mal.
D'un métier d'enseignant, il a dû effectué différents petits boulots au Québec pour joindre les deux bouts car la vie ici coûte vraiment très cher, et son diplôme d'enseignement n'est pas reconnu au Canada.
Pour réaliser son rêve d'offrir une vie plus confortable à sa famille, il a dû laisser sa femme et son fils au pays afin de découvrir les lieux et obtenir au plus vite les papiers qui autorisent ses proches à le rejoindre. Leur disparition n'était pas prévue au programme…
Enfin, on croirait pas comme ça, mais le climat rigoureux du Québec est également difficile à vivre quand on est habitué à vivre dans un pays chaud.
Bassirou en est à son quatrième hiver québécois et il est toujours en vie et en un seul morceau ! Bravo à lui 😉.
Nous sommes contents d'avoir assisté à la remise d'une citoyenneté, et encore plus à celle de Bassirou, qui est l'exemple même qu'il ne faut pas avoir peur de l'étranger.
La Terre appartient à tout le monde et à personne à la fois.
Chacun est libre d'aller où bon lui semble car nous sommes avant tout citoyens du monde, mais il est de notre devoir à tous de respecter notre habitat car personne ne possède notre si belle planète 🙂.
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