Canada : Celui qui déménageait constamment
04 avr. 2017Cela fait 4 mois et demi que nous sommes posés au Saguenay et nous avons déjà habité dans 4 logements différents.
Pourquoi tant de mouvements ? Voici les explications.
Du 15 octobre 2016 au 07 janvier 2017 : celui qui ne voulait pas être le pigeon de service
Dès notre arrivée au Saguenay à l'automne dernier, nous avions eu la chance de trouver aussitôt une chambre chez Audrey, une fille que nous avions rencontrée l'été passé lors du barbecue de Bassirou.
Le contact était bien passé et nous nous étions entendus pour une colocation de courte durée jusqu'au printemps.
La colocation se passait relativement bien dans l'ensemble, et nous ne nous lassions pas d'admirer la vue sur le Saguenay depuis son salon.
Chaque jour, le paysage était différent selon la météo. Parfois, quand le temps était neigeux et brumeux, nous ne distinguions plus vraiment la rive nord de la rivière et sa ville Chicoutimi Nord, située juste en face.
Et puis quand le ciel était très dégagé, nous pouvions voir les belles montagnes du parc des Monts Valin.
Au fil des semaines, nous assistions même à la glaciation du Saguenay. Un spectacle de toute beauté 🙂.
Malgré cette superbe vue propice à la détente et à la relaxation, nous ne pouvions plus rester dans cet appartement.
En effet, la vie avec notre colocataire commençait à devenir une source de stress.
Premièrement, elle continuait de vivre comme si elle était seule dans l'appartement.
Elle cuisinait tard le soir vers 23h, en faisant du bruit avec les casseroles et les placards de cuisine, elle prenait sa douche à minuit alors que la salle de bain se situait pile entre nos deux chambres, elle claquait constamment les portes, surtout quand on dormait, elle parlait fort au téléphone avec sa porte de chambre ouverte alors qu'elle savait que Guigui dormait juste à côté après avoir travaillé toute la nuit. Bref, la fille n'avait aucun savoir vivre.
Deuxièmement, pour continuer dans le manque de savoir vivre de notre charmante colocataire, elle cédait à ses propres caprices, comme la fois où elle a ramené un chat du refuge sans même nous demander si on était d'accord. C'est vrai qu’elle était la détentrice du bail mais on payait quand même un loyer, et à ce titre, nous estimions avoir notre mot à dire.
D'après elle, il s'agissait d'un chat résidant au refuge depuis déjà 9 mois, et que s'il ne trouvait pas bientôt une famille d'accueil, le refuge allait devoir l’euthanasier (alors que ce n'était pas vrai du tout).
Donc elle voulait l’adopter mais le problème c'est que ça lui aurait coûté 150 $ d'adopter ce chat, sans compter toutes les dépenses qui vont autour (litière, gamelles, vaccins, carnet de santé, etc…). Et pour ça, bah ça l’emmerdait de dépenser des sous.
Alors elle avait trouvé une meilleure idée, celle d'être famille d'accueil de façon temporaire, ainsi elle ne payait rien à part la bouffe, et quand elle en aurait eu marre de ce chat, et bien elle le rapporterait au refuge.
Nan mais sans déconner ! C'est quoi ces caprices d'enfant gâtée ?!!!
On parle d'un chat, d'un être vivant, pas d'un jouet !
Enfin bref, le chat était arrivé et il ne faisait que miauler tout le temps, m'empêchant de dormir la nuit (Guigui travaillait donc il n'était pas dérangé) au point de m'avoir fait manquer ma journée de Noël avec mes collègues tellement que j'étais fatiguée de ne pas avoir dormi de la nuit.
Et le pire dans toute cette histoire, c'est que le propriétaire de l'appartement lui avait dit qu'il n'acceptait le chat qu'à condition qu'il soit dégriffé car il ne voulait pas que le parquet qu'il venait de rénover soit abîmé par des animaux.
Nous ayant fait part de cette condition, nous sentions un peu son hésitation à le faire, alors Guigui lui avait dit un truc du genre : “bah on fait pas dégriffer un chat enfin ! C'est comme si on demandait aux Hommes de s'arracher les ongles ?!”
Suite à cette remarque, elle faisait comme si il n'était pas question de faire dégriffer ce pauvre chat, mais bon, nous savions tous les deux qu'elle y avait quand même pensé.
D'ailleurs, cette pratique, apparemment interdite en France, serait très courante aux États-Unis et au Canada, pour le bien-être des canapés et autre mobilier.
Bref ! Pas de griffes retirées pour ce chat certes, mais elle avait trouvé un autre moyen, le plus improbable qu'il soit, pour le ramener malgré tout à l'appartement : elle lui avait fait poser des protège-griffes.
Qu'est-ce que c'est ? Et bien ce sont un peu comme des faux ongles pour les femmes. Il en existe de plusieurs couleurs, ça se colle sur les griffes du chat et on les change à peu près toutes les 3 semaines.
Nous ne savions même pas que de telles accessoires existaient !
Voici en gros à quoi ça ressemble :
Guigui et moi étions malades de voir ce pauvre chat gratter le sol de toutes ses forces pour essayer de retirer ses protège-griffes.
Finalement, au bout de 2 jours, elle était fatiguée d'entendre ce chat miauler jour et nuit, et elle s'était aperçu en plus de ça qu'elle faisait une allergie.
Vraiment trop bête cette fille !
Résultat, elle a fait poser des protège-griffe pour rien à ce pauvre chat puisqu'elle l'a ramené au refuge au si vite qu'il était arrivé à l'appartement.
Troisièmement, nous n'étions pas vraiment d'accord avec la répartition des dépenses de l'appartement.
En effet, nous partagions le loyer en deux (elle + nous), mais elle nous faisait également payer les deux tiers de son assurance habitation (alors que nous n'avions absolument rien à nous dans l'appart) ainsi que les deux tiers de la facture d'électricité et de chauffage. Mais à part l'eau chaude, nous ne consommions pas plus qu'elle en chauffage ou électricité.
Alors très vite nous avions compris que cette fille cherchait simplement des pigeons pour lui payer son confort de vie.
En effet, elle avait choisi de ne travailler que sur appel et de surcroît de ne gagner qu'entre 500 et 800 $ par mois. Toutefois, elle voulait vivre seule dans un appartement à 550$/mois sans les charges.
Chose impossible quand on connaît le coût de la vie au Québec…
C'est pourquoi elle avait mis tout l'été la deuxième chambre de son appartement en location AirBnB à un prix assez cher selon nous, et que notre arrivée au Saguenay l'arrangeait bien.
Enfin, pour une fille qui prétendait avoir vécu 4 ans en Afrique, elle était un peu du genre maniaco.
Trois miettes de pain malencontreusement oubliées sur la table et c'était la catastrophe, il fallait nettoyer la salle de bain chaque semaine jusqu'à récurer les robinets, il fallait placer les couteaux dans un certain sens dans l'égouttoir à vaisselle, ranger les couvercles des Tupperware par ordre de grandeur mais surtout pas dans le même placard que les boîtes Tupperware, etc, etc…
C'est sûr que chez nous en France, nous ne sommes pas des fées du logis mais nous avons toujours veillé, par simple question de respect, à ne pas déranger ni mettre le bazar chez les autres.
Nous étions donc surpris d'un tel comportement venant d'une fille ayant voyagé longtemps en Afrique, car nous savons tous qu'il y a plein de pays dans le monde qui n'ont pas les mêmes “normes” d'hygiène que dans les pays occidentaux.
Nous l'avons notamment vécu lors de notre voyage en Asie.
Mais en approfondissant un peu les discussions avec notre charmante colocataire concernant son voyage en Afrique, nous avions découvert qu'elle voyageait en mode grand luxe, avec grosse baraque et domestiques.
Effectivement, elle était loin de notre mode de voyage.
Ceci expliquait donc cela…
L'ambiance devenant trop lourde et stressante dans cette colocation, nous avons décidé de déménager.
Du 07 janvier 2017 au 10 février 2017 : celui qui vivait avec des drogués débiles
Très rapidement après avoir pris la décision de déménager, nous avions trouvé une autre colocation en centre ville de Chicoutimi, chez deux jeunes hommes de 21 ans.
Le 07 janvier, nous étions installés dans notre notre nouvel chambre.
D'une manière générale, l'appart était plutôt sympa avec une jolie vue sur le jardin enneigé et situé dans un quartier calme.
En revanche, nous étions passés d'une maniaco dépressive à des jeunes dégueulasses.
En effet, l'un des colocataires, Jean-Philippe, était (et l'est sûrement encore…) un vrai crado.
Certes il ne restait pas longtemps dans l'appartement car il vivait plus ou moins chez sa copine, mais il était capable de saloper tout l'appart en moins d'une heure.
À chaque fois que le gars se préparait à manger, on retrouvait aussitôt après, sa vaisselle pas lavée, ses pelures d'avocat derrière la poubelle, des grains de riz plein le comptoir et plein le sol, et à fortiori sur nos chaussette, ou encore des tâches de sauce ketchup un peu partout dans le frigo, sur les chaises, la table ou le plancher.
Quand il chiait, ça ne le dérangeait pas de laisser des traces de pneu dans la cuvette.
Nan mais franchement ! Qui se comporte ainsi quand on vit à plusieurs sous le même toit ?!!!
Bref ! Et ce gars-là était (et l'est sûrement encore aujourd'hui) vraiment trop con !
Lors de la grosse tempête de neige du 08 février, j'ai dû déneiger l'entrée et l'escalier de l'appartement tellement la neige s'était accumulée. J'étais déjà bien fatiguée de ma matinée car j'avais donné des cours et j'avais aussi pelleter l'entrée du centre de fitness.
J'étais là, la pelle à la main, à bout de force, quand cet abruti est rentré à l'appart, m’a regardé avec un grand sourire de con et m’a dit : “j’ai vraiment pô les bons souliers pour ce temps !”.
Nan ! Sans blague ! C'est sûr que les tennis Nike n’ont jamais été des plus adaptées aux tempêtes de neige…
Bref, il m’avait sorti sa connerie et était rentré à l'appart se préparer à manger, sans même proposer de me relayer sur le pelletage !
Quand j'en ai parlé à des collègues, elles m'ont toutes répondu que j'aurai dû soit le pousser dans l'escalier, soit lui mettre ma pelle dans la yeule 🙂.
Ce coup-là, il me l'avait refait la fois où je me cassais la tête à passer l'aspirateur dans l'appart.
Pour éviter de glisser dans les escaliers, Guigui avait mis du sel sur les marches, et évidemment, il en était rentré un peu dans l'appartement.
J'étais donc accroupie en train d'essayer d’aspirer tant bien que mal les cristaux de sel au simple tuyau d'aspirateur, quand ce gros con est venu s'accroupir devant moi pour me demander ce que c'était que ces grains bleutés. Un peu étonnée par sa question et par le fait qu'il s'accroupisse devant moi pour me demander ça, je lui ai répondu que c'était là du gros sel.
Ce à quoi il m’a répondu : “ah !!! Ok, c’est du sel !”. Et là, il s'est relevé et à repris le cours de sa vie, me laissant là comme la boniche de service en train de passer l'aspirateur.
J'étais sur le cul !!!
Nan mais franchement, je n'avais jamais vu un débile pareil !
Faut dire que la protéine qu'il prend pour être super musclé et le cannabis qu'il consomme régulièrement, ne doivent pas aider à développer son cerveau…
Donc lui, c'était Jean-Philippe, l'un de nos colocataires.
L'autre, c'était Mathieu “le défoncé”.
Agé de 21 ans, il fumait (et doit sûrement fumer encore) près de 10 bang par jour ! Nous n'avions jamais vu un gars tousser autant, surtout aussi jeune. Il lui arrivait parfois de cracher du sang à force de tousser.
Mathieu, lui, contrairement à son acolyte, était relativement propre.
Mais il n'en restait pas moins débile.
Un vrai gogole doublé d'aucun savoir vivre.
Le gars invitait ses amis à l'appart vers minuit et ils se défonçaient la tête jusqu'à 3-4h du matin.
Et évidemment, comme ils étaient défoncés, ils faisaient beaucoup de bruit : rigolades, cris, musique, claquage de porte, etc…
Sans parler de l'odeur qui se répandait dans tout l'appart. Ça sentait le cannabis partout !
Une nuit, alors que Guigui était parti travailler, je ne savais plus quoi faire pour leur faire taire leur grande gueule.
À trois reprises je leur avais demandé de faire moins de bruit parce que je devais me lever tôt le lendemain matin. Mais ils n'ont rien voulu entendre !
Alors ne sachant plus quoi faire, je me suis levée, j'ai bourriné à la porte de chambre de Mathieu, je suis rentrée de force et je les ai menacé d'appeler la police si ses copains ne quittaient pas l'appart dans les 10 minutes.
Là ils se sont tous regardés, un peu paniqués par l'idée que la police puisse venir (pas étonnant avec toute la drogue qui trainait dans la chambre), et après s'être fâché contre moi, les copains de Mathieu ont fini par partir car je suis capable de crier bien plus fort que tout le monde et de me montrer bien convaincante.
Là c'en était trop pour Guigui et moi. Nous n'étions plus capable de supporter le manque de respect de ces petits cons, qui, soit dit en passant, nous faisaient payer le loyer un peu plus cher sous prétexte que nous étions deux.
Du coup, le vendredi 10 février, à 20h30, alors que nous devions leur payer le loyer du mois de février (nous avions déjà 3 jours de retard), et bien que Guigui soit crevé de ses 31h de boulot en deux jours, nous avons profité que ces deux gogoles ne soient pas là, pour quitter l'appartement comme des voleurs, sans payer, et en leur mettant un gros FUCK comme on dit 🙂.
Du 11 février au 17 février 2017 : celui qui trouvait refuge chez une âme charitable
Donc le 10 février à 21h30, nous n'habitions plus chez ces deux drogués crados, et avions trouvé refuge chez Shannon, une amie de Marie-Michèle, notre amie québécoise partie en Belgique pour un stage.
Shannon a vraiment été super sympa avec nous.
Elle nous a accueilli en urgence dans l'appart de Marie-Michèle qu'elle loue en son absence, et nous a logés pendant une semaine, le temps pour nous de rebondir sur autre chose.
La première nuit, nous l'avons passée dans le salon, sur un matelas pneumatique, comme quand Marie-Michèle et Jérôme nous avaient hébergé en couchsurfing cet automne, lors de notre arrivée au Saguenay 🙂.
Puis, nous avons dormi le reste de la semaine dans leur lit qu'ils ont entreposé dans la petite chambre.
Malgré le manque de place dans cette chambre, ce séjour en compagnie de Shannon nous fait beaucoup de bien.
Moins de stress et plus d'échanges, ça fait vraiment plaisir 🙂.
Nous ne remercierons jamais assez Shannon de nous avoir hébergé en ces temps difficiles pour nous. Cette marque de gentillesse dont elle a fait preuve nous a rendu un gros service.
Encore merci Shannon ! Et merci aussi à Marie-Michèle et Jérôme, qui, à distance, ont accepté cette colocation d'une semaine. 🙂
Du vendredi 17 février 2017 au samedi 04 mars 2017 : celui qui vivait chez sa patronne
Notre semaine chez Shannon s'achevait et il nous fallait trouver un autre hébergement.
Notre décision était prise, nous allions donner un autre tournant à notre voyage, à savoir arrêter de travailler et faire du volontariat.
En effet, le travail n'étant pas très payant, nous ne pouvions pas nous offrir un logement rien que pour nous deux. C'est pourquoi nous nous tournions toujours vers la colocation mais malheureusement, ça n’a pas fonctionné.
Pour nous, le but de travailler n'était pas de taper dans nos économies pour vivre, autrement nous serions restés en France.
Et puis, il faut être honnête, pelleter de la neige n'a jamais été le boulot de rêve de Guigui.
Une belle et amusante expérience certes, mais pas trop longtemps.
Alors plutôt que de vivre une situation stressante que nous n'avons jamais souhaité, autant en sortir et tenter une nouvelle aventure : celle du volontariat 🙂. (Nous y reviendrons dans un prochain article).
Face à ma démission et à notre situation d'une manière générale, ma patronne, Marie-Josée, s'est montrée très compréhensive et nous a tendu la main.
Elle nous a proposé de nous héberger temporairement dans son studio de fitness en sous-sol, le temps pour nous de trouver du volontariat.
Elle ne nous demandait pas de loyer mais en échange, elle souhaitait que je continue mon travail au moins jusqu'au 24 février, le temps pour elle de se former en yoga à Québec.
Marché conclu ! Et en échange d'une deuxième semaine d'hébergement, j'ai formé deux de mes collègues sur le voile fitness. Ce fut un échange de bon procédé comme on dit puisque tout le monde y a trouvé son intérêt 🙂.
Une fois encore, nous ne remercierons jamais assez Marie-Josée et son mari Benoît de nous avoir hébergé pendant deux semaines.
Ce fut une très belle expérience chez cette famille de 6 enfants, que nous raconterons dans un prochain article 😉
Moralité : pourquoi bougeons-nous tout le temps même quand nous sommes supposés vivre une période sédentaire ?
Telle est la question que nous nous posons parfois Guigui et moi.
En effet, depuis notre retour de voyage en 2014, nous ne tenons pas en place.
Nous avons vécu dans trois appartements différents en deux ans dans le sud de la France, et nous venons de vivre dans quatre logements différents en 4 mois et demi au Québec.
Sommes-nous condamnés à vivre comme des nomades ? 🙂
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