Canada - Celui qui se promenait dans la région des Grands Lacs (partie 2)
25 juil. 2017Jour 318 : samedi 06/05/2017
La journée ne commence pas dans la joie et la bonne humeur.
En effet, après avoir roulé environ 40km jusqu'à la ville de Sault Sainte-Marie (nommée “The Soo” par les anglophones), nous passons la matinée à la banque à cause d'un problème technique avec le distributeur.
Alors que je suis scrupuleusement tout le processus de retrait d'argent indiqué par le distributeur, la machine ne me donne ni billets ni reçu, alors qu'il était écrit que mon argent était en préparation.
Pas de panique, on va régler ça vite fait bien fait.
Guigui m'attend dans la voiture mais je vais essayer de me débrouiller sans lui, comme une grande, et en anglais.
Échec total ! J'ai beau essayer d'expliquer ce qu'il vient de se passer à la dame du guichet, elle me comprend certes, mais moi je ne capte pas un mot de ce qu'elle me dit !
Le barrage de la langue c'est quand même terrible !
N'arrivant pas à me sortir de cette situation toute seule, j’appelle Guigui à la rescousse.
Il s'agit quand même d'un retrait de 1000$, soit 660€ qui m'ont peut-être été débités sur le compte alors que je n'ai pas vu à la couleur de l'argent…
Là, nous restons 2h à l'agence pour tenter de récupérer notre fric.
Nous passons ¾ d'heure à discuter avec la guichetière, qui, évidemment ne peut rien faire.
Alors nous attendons le responsable de l'agence pendant plus d’½ heure.
Quand il arrive enfin, il nous annonce que seuls deux superviseurs sont habilités à vérifier la machine, et qu'ils ne viendront pas avant lundi ou mardi.
Guigui a beau expliquer au gars qu'il connaît ce genre de machine, qu'il a déjà travaillé dessus et qu'il sait comment faire pour vérifier si l'argent a été décompté ou pas, rien y fait !
Nous n'avons pas d'autre choix que d'attendre jusqu'à lundi ou mardi.
Ou alors, nous pouvons contacter l'agence française pour savoir ce qui a été fait, mais cet appel est à nos frais, et en plein weekend du 8 mai, c'est pas gagné de parler à un conseiller...
Je ne suis peut-être pas bonne en anglais mais je réussis quand même à baragouiner quelques mots pour lui exprimer mon mécontentement.
Nous repartons donc vers 14h, bredouille, sans argent, sans reçu, mais avec un gros stress de ne pas savoir si mon retrait de 660€ a été pris en compte ou pas.
J'ai les nerfs gonflés à bloc !
Du coup, pour nous changer les idées, nous faisons une petite balade au canal de Sault Sainte Marie, une ville d'environ 75 000 habitants qui règne paisiblement sur les étroits rapides situés entre le lac Huron et le lac Supérieur.
Sault Sainte-Marie qui, autrefois, servait de site de rassemblement traditionnel des Ojibwés, reste chère aux membres des Premières Nations (appelés aussi les autochtones).
Environ 3 km de marche sur le sentier Attikamek, plutôt agréable dans ce parc silencieux rempli de verdure et pourtant situé en pleine ville.
Nous passons en-dessous du pont international qui relie le Canada aux États-Unis.
De l'autre côté du pont, c'est l'état du Michigan .
Nous voyons beaucoup de pêcheurs dans ce canal situé entre le lac Huron et le lac Supérieur.
Beaucoup d'écureuils également, et sûrement des castors à en croire les arbres coupés et les maisons construites ici et là.
Après cette balade de près d'une heure, nous sommes plus détendus, et décidons de ne pas rester dans cette ville jusqu'en début de semaine prochaine, à attendre que la banque se décide à vérifier si mon argent a été débité ou non.
Nous préférons continuer notre route, quitte à faire un aller-retour s'il le faut.
Une douche dans un centre sportif communautaire et c'est reparti pour une quarantaine de kilomètres plus à l'ouest, nous menant jusqu'à Harmony Beach.
Cette plage serait très populaire l'été mais à cette époque-ci de l'année, en ce début de printemps, c'est relativement calme.
Il est écrit partout devant la plage qu'il est interdit de camper mais c'est quand même ici que nous nous installons pour le souper et la nuit, dans un petit recoin à l'abri des regards.
Nous espérons ne pas nous faire virer en pleine nuit par la police car pour le moment, l'Ontario semble bien plus stricte sur les stationnements et les campements comparé à l’Est du Canada que nous avons exploré l'été dernier.
C'est avec ce beau coucher de soleil sur la jetée que s'achève cette journée qui avait pourtant mal commencé.
Jour 319 : dimanche 07/05/2017
Pas de trouble cette nuit si ce n'est des jeunes mettant de la musique à fond et que Guigui a entendu vers 1h du matin.
Moi j'ai dormi comme un bébé, mais nous avons quand même bien fait de nous mettre dans ce petit recoin près de la jetée .
Nous poursuivons notre route aujourd'hui jusqu'aux Chippewa Falls, à une dizaine de kilomètres d’Harmony Beach.
Il paraît que ces chutes prennent toute leur ampleur au printemps lorsque le dégel leur donne un puissant volume sonore et visuel.
Effectivement, ça fait du bruit par ici !
Et il doit y avoir plein de poissons à en croire tous ces pêcheurs .
Et quand nous empruntons ce petit sentier de rando qui nous amène au plus près des chutes, nous constatons qu'elles sont pas mal impressionnantes. De belles photos à prendre.
La journée se poursuit sur la superbe et longue route transcanadienne, une portion de 90 km qui longe le lac Supérieur, plus grand lac d'eau douce de la planète (82100 km²).
Les paysages y sont vraiment beaux et rendent le trajet très agréable.
Nous y faisons une pause casse-croûte, à Alona Bay exactement.
Des œufs au plat sur tranche de pain grillé, avec la vue sur le lac. La vie est vraiment faite de petits bonheurs .
Nous poursuivons la longue traversée du parc provincial du Lac-Supérieur, jusqu'à un nouvel arrêt à la plage Katerine Cove.
En principe, pour pouvoir randonner dans ce parc Provincial du Lac-Supérieur, nous devons payer un permis de 14$ par jour et par véhicule.
Nous trouvons ce tarif bien trop élevé comparé aux parcs du Québec ou des provinces maritimes, d'autant que la saison n'est pas réellement commencée. Il y a plein de sentiers fermés ou pas entretenus. Il n'y a d'ailleurs aucun garde ou employé à l'entrée du parc.
C'est pourquoi nous faisons nos rebelles, le temps d'une courte balade de 1,5 km, nommée Trappers Trail, que nous faisons tranquillement en 1h, et gratuitement .
Ici, on dirait que le temps s'est arrêté. Tout est quiétude et beauté.
Nous essayons de voir des castors et des loutres, mais nous ne verrons que leur habitat, dans ce superbe lac si paisible.
Une belle interruption en cette journée de route .
Nous roulons ensuite jusqu'à Wawa, une petite ville nommée ainsi en raison des milliers d’oies sauvages qui faisaient escale ici dans les années 1720, sur les rives du lac Wawa.
Wawa signifie “oie sauvage” en langue ojibwé, la langue autochtone de la région.
Située à la sortie du parc provincial du Lac-Supérieur, il n'y a absolument rien à faire ni à voir dans cette ville, si ce n'est ces trois oies géantes représentatives de la ville.
Une pause souper à White River, une autre petite ville complètement morte, et nous cherchons un endroit sympa où passer la nuit.
Et c'est dans ce camping d'été à l'abandon, appartenant à une communauté des Premières Nations que nous décidons de passer la nuit. L'ambiance y est un peu étrange mais c'est ça qui nous plaît justement.
Encore une fois, nous sommes au milieu de nulle part, en pleine nature, avec sûrement des bêtes sauvages pas très loin. C'est génial ! .
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