Canada - Celui qui pagayait sur la Yukon River (partie 2)

Jour 403 : dimanche 30/07/2017

5ème jour de canoë

70 km parcourus

6h45 de navigation

Nous ne sommes décidément pas du matin. Levés à 9h, nous quittons le camp à 10h45 mais ne pagayons qu'un petit quart d'heure jusqu'à Shipyard Island, pour voir une épave de bateau nommée Evelyn par les américains mais rebaptisée Norcom par les canadiens quand ils l'ont racheté.

Ce bateau, construit en 1908, ne s'est pas échoué sur la Yukon River comme tant d'autres.

Non, lui, était posé là pour des réparations qui n'ont pas été achevées par faute de moyens.

Toute la machinerie a été récupérée et réinstallée sur un autre bateau.

Malgré tout, la carcasse reste assez bien conservée pour un bateau qui a plus de 100 ans !

11h05, c'est notre deuxième départ de la journée, le vrai ce coup-ci .

Nous parcourons 30 km avant de nous arrêter pour la pause déjeuner à 13h45, sur une petite plage isolée.

Le soleil est là, la chaleur de ses rayons nous fait beaucoup de bien.

L'endroit est parfait pour faire une pause.

Nous repensons au trajet effectué ce matin, qui longeait principalement des forêts, parfois brûlées sur plusieurs kilomètres.

Durant cette première partie de parcours de la journée, nous avons la chance de voir une maman orignal avec son petit, en train de boire à la rivière.

Nous sommes sur la rive droite de la rivière quand tout à coup, Guigui les aperçoit.

Tranquillement, sans faire de bruit, nous traversons la rivière dans sa largeur pour nous rendre du côté gauche de la rive et les observer de plus près.

Il nous est impossible de retirer ce sourire accroché à nos lèvres tant nous sommes contents d'assister à ce spectacle que nous offre la nature .

14h30, nous quittons cette petite plage pour continuer notre périple vers le nord. Cette fois-ci, nous partons pour quatre heures de navigation et 40 km parcourus.
Une belle portion avec de splendides paysages.

Nous nous laissons pas mal porter par la rivière et nous autorisons même à nous allonger pour détendre nos jambes et profiter du soleil .

À 18h30, nous débarquons au kilomètre 375, au camp Gold Dredge, qui est plutôt bien aménagé pour faire du camping sauvage.

Un beau foyer pour le feu et Guigui s'empresse de nous trouver du bois qu'il scie lui-même en de beaux tronçons.

La tente posée au bord de l'eau, à côté du canoë, un bon repas pris au coin du feu, bref, la vie est belle !

Nous sommes de nouveau très satisfaits de notre journée. Nous avons parcouru 70 kms aujourd'hui avec en prime une belle météo.

Dodo vers 22h.

Jour 404 : lundi 31/07/2017

6ème jour de canoë

70 km parcourus

7h de navigation

À peine réveillés vers 9h et nous plongeons dans la rivière pour nous laver. Notre première véritable toilette de ce périple.

Certes, l'eau est très fraîche mais le temps est parfait pour un bain en rivière. Nous avons un grand ciel bleu, un soleil qui brille et qui réchauffe et surtout, pas un brin de vent .

Quand je pense qu'il y a encore quelques mois, je n'arrivais même pas à tremper ne serait-ce qu'un orteil dans un lac canadien, je réussis désormais à me baigner des pieds à la tête, à nager et je suis même capable de rester dix minutes dans l'eau. Je ne suis pas peu fière…

Après nous être séchés au soleil, nous remballons toutes nos affaires et quittons cette sympathique place à 11h10 précisément.

Aujourd'hui, nous ne pagayons pas beaucoup.

Le temps est tellement beau et chaud que nous préférons nous allonger et nous laisser porter par la rivière.

Sans trop pagayer, nous parcourons quand même 30 kms en 2h30 et à 13h45, nous prenons de nouveau notre pause déjeuner sur une charmante petite île.

La pause est plus longue que d'habitude car nous profitons au maximum de ce soleil et de cette chaleur qui nous avait tant manqué.

Nous prenons même notre deuxième bain de la journée afin de nous rafraîchir un peu.

Nous repartons de cette plage vers 15h30 et reprenons le farniente dans le canoë.

Cet après-midi, nous effectuons 40 kms sans trop forcer.

20h, nous débarquons sur une île, une autre, sur laquelle est installée un foyer pour le feu ainsi qu'un bel emplacement de sable pour la tente.

Nous faisons le bilan de la journée. En sept heures de navigation, nous avons effectué 70 kms au total, et sans trop pagayer. Nous sommes plutôt contents de nous.

Nous avions prévu une arrivée à Dawson le 11 août  au plus tard, afin de rendre le matériel à Max et Miléna le 12 août, mais il se pourrait bien que nous y arrivions avec deux jours d'avance, ce qui nous laisserait du temps pour visiter la ville de Dawson.

Jour 405 : mardi 01/08/2017

7ème jour de canoë

65 km parcourus

7h30 de navigation

Levés à 8h45 ce matin, nous embarquons dans le canoë à 10h20, direction Carmacks aujourd'hui, un village d'environ 500 habitants, principalement habité par des peuples issus des Premières Nations, situé à 180 km de Whitehorse et 360 km de Dawson, par la route.

Nous sommes vraiment chanceux avec la météo qui nous gâte de soleil. Avec 28 degrés indiqués au thermomètre, nous avons même un peu chaud !

Nous pagayons quelques minutes mais très vite nous nous laissons porter par la rivière. Il fait trop chaud pour ramer !

À 13h30, nous approchons du pont de Carmacks et nous y voici arrivés, après un débarquement difficile à gérer lié au courant assez rapide à cet endroit précis.

Nous faisons une longue pause dans ce village.

Nous y faisons quelques courses à l'épicerie, de quoi nous ravitailler en petit déjeuner et en eau, qui, à priori, serait beaucoup moins propre et clair sur une grosse portion de la rivière avant d'arriver à Dawson.

Un petit plaisir gourmand pour ce midi ne nous fait pas de mal non plus et nous change de nos collations à base d'amandes, pistaches et raisins secs .

Nous repartons de Carmacks à 16h45 pour quelques heures de navigation.

La recherche d'un campement pour la nuit est plus longue que d'habitude car beaucoup de places indiquées dans le guide sont difficiles d'accès.

Nous trouvons bien cette belle place qu'est Five Fingers Mining mais il y a déjà un groupe de touristes allemands installés là. Nous préférerions être seuls sur le campement alors nous continuons d'avancer et de chercher un endroit sympa où nous poser pour la nuit.

En recherchant une autre place, nous passons par une portion de rivière beaucoup plus calme, entre deux îles. Nous y voyons deux castors .

Nous finissons par trouver refuge sur une toute petite île difficile d'accès car elle se situe en plein dans le courant et il nous faut accoster sur une plage de galets. En général, nous n'aimons pas tant les galets, de peur d'abîmer le dessous du canoë. Ce n'est pas le nôtre alors nous y faisons très attention…

Cette petite île est parfaite pour camper. Il y a le foyer pour le feu et une mini place cachée dans les arbres où poser la tente. Il est déjà 21h.

Bilan de la journée : nous avons navigué durant 7h30 et parcouru 65 kms. Encore une belle étape de faite.

Demain, nous devrons affronter les rapides que l'on nomme Five Fingers, l'une des difficultés majeures du parcours. Nous avons hâte de les découvrir !

Jour 406 : mercredi 02/08/2017

8ème jour de canoë

50 km parcourus

5h30 de navigation

Après avoir fait une bonne grâce matinée, nous embarquons à midi dans le canoë, prêts à affronter les rapides des Five Fingers situées à seulement 3 kms de notre campement.

Nous ramons pendant environ 20 minutes et arrivons dans cet endroit superbe, parsemé de rochers,'ayant pour conséquences justement ces fameux rapides.

Dans le guide, il est indiqué qu'il faut prendre le chenal de droite, celui de gauche ayant un courant beaucoup plus fort sur une plus longue distance, et des rochers très gênants pour le passage du canoë.

Nous serrons donc notre droite et une fois en plein dans les rapides, nous connaissons effectivement de grosses vagues et beaucoup de remous.

Pas de quoi s'affoler, ce passage intense est de très courte durée. Mais c'est quand même bien cool et bien amusant .

Ensuite, nous parcourons environ 10 kms avant de passer les Rink Rapides, assez ridicules comparés aux Five Fingers.

Ces deux rapides effectués, nous cessons de pagayer et flottons au rythme de la rivière.

Au loin, le cri d'un animal nous sort de nos pensées. En effet, nous apercevons sur une île, un petit ours noir. On dirait qu'il pleure, coincé sur son île.

Guigui et moi pagayons comme des fous pour tenter de nous rapprocher et une fois plus ou moins accrochés à l'île, à la branche d'un arbre, nous attendons cinq minutes dans le canoë. Mais le petit ours ne revient pas… Tant pis, nous repartons.

De toutes façons, s'il s'agissait bien d'un petit, sa maman ne doit pas être bien loin alors autant déguerpir.

En après-midi, le décor commence à changer, les forêts faisant place à plein de petites îles ici et là sur la rivière. C'est vraiment beau !

Ce qui nous fascine le plus, c'est de voir de temps à autre, une petite maison installée au milieu de nulle part. Il y a quand même des gens qui ont fait le choix de vivre, à l'année où en partie, au beau milieu de la nature, avec le minimum de confort.

Nous commençons à ressentir la fatigue de ces sept jours d'expédition alors nous ne pagayons pas de tout l'après-midi, et faisons même la sieste à bord du canoë.

L'unique coup de pagaie que nous donnons est pour accoster à 18h30 sur une île.

Nous sommes trop fatigués pour continuer le trajet jusqu'à Minto, notre objectif de la journée, mais restons malgré tout satisfaits des 50 kms parcourus aujourd'hui. C'est moins que les jours précédents mais nous sommes toujours en avance sur notre programme de départ .