Canada - Celui qui croisait un ours noir en se promenant près de l'hôpital
30 déc. 2018Jour 699 : samedi 30/06/2018
Aujourd'hui, nous emmenons Jazz courir sur un sentier menant à Long Lake, un lac que nous avions découvert cet hiver lors de notre expérience de volontariat.
Une balade d'environ trois heures qui prend son départ dans le quartier de Riverdale, près de l'hôpital de Whitehorse.
La rando commence direct par une courte montée assez raide et en quelques minutes, nous voici sur une crête offrant déjà une belle vue sur la ville et l'arrière-pays de Whitehorse.
Quand on est en hauteur comme ça, on se rend mieux compte que Whitehorse est une petite ville encaissée dans les montagnes. La nature est omniprésente ici.
Nous suivons cette crête qui petit à petit fait place à un sentier en forêt.
Et puis, tout à coup, Guigui dit en pointant du doigt : “oh putain ! Y'a un ours ! Juste là !”
Effectivement, il y a un ours noir allongé sous les arbres, en train de roupiller juste devant nous. Il est à deux mètres plus à gauche du sentier mais peut-être à dix mètres de nous à tout casser.
Aussitôt, nous rappelons Jazz qui s'avance gentiment vers Winnie et ne se trouve désormais plus qu'à cinq mètres de lui.
Mais pas sûre que cette dernière ait compris qu'il s'agisse d'un ours. Elle continue d'avancer vers lui en le flairant, sans aboyer.
Autant la fois dernière, j'ai eu très peur pour Chimay et Molson, que là, pour la première fois depuis que nous vivons au Yukon, j'ai surtout peur pour nous. Faut dire que cet ours est vraiment très très près de nous.
Faisons en sorte qu'il ne se sente pas agressé et tout ira bien.
Nous rappelons Jazz, de façon plus autoritaire cette fois-ci. Elle s'arrête, nous regarde , regarde l'ours, nous regarde à nouveau. Elle semble hésiter mais finit par revenir à nous, sans agitation.
Cette chienne est extraordinaire. Se trouvant à moins de dix mètres d'un ours noir, pas une seule fois pour autant elle n'a aboyé ou essayé de montrer les crocs. Elle est vraiment gentille.
De notre côté, nous ne comprenons pas vraiment le comportement si nonchalant de cet ours noir. Nous avons beaucoup crié pour faire revenir Jazz à nos côtés. Toutefois, il ne semble pas du tout effrayé et au lieu de s'imposer pour nous faire peur ou bien de prendre la fuite, il continue de se lécher les pattes et de flemmarder sous son arbre.
Une fois Jazz remise en laisse, Guigui propose de contourner le sentier pour nous éloigner un peu de l'ours, tout en le gardant dans notre champ de vision. En effet, passer sur le sentier même semble dangereux car cela signifie se retrouver à une enjambée de cette grosse bête. Disons que nous ne tenons pas tant à lui serrer la patte...
Alors que quelques minutes plus tôt nos cris ne l'ont pas du tout effrayé, c'est le craquement d'une branche sous les pieds de Guigui qui lui fiche la frousse et le fait déguerpir en deux secondes, heureusement dans la direction opposée à la nôtre.
Moi aussi j'ai flippé de ce craquement de branche car, au même moment, Guigui, qui gardait toujours un œil sur l'ours noir, se met soudainement à dire : “oh le con, il s'lève !”
Soit disant qu'il faut se montrer bruyant pour effrayer les ours, bah nous confirmons que ça ne marche pas à tous les coups… Disons que nous venons de rencontrer un ours absolument pas farouche
Plus de peur que de mal au final mais cette anecdote restera encrée dans nos têtes à vie, ça c'est certain !
C'est quand même fou de rencontrer des ours si proche de la ville ! Nous venions à peine de dépasser l'hôpital lorsque nous avons rencontré celui-ci…
Prudence et vigilance sont les mots d'ordre dans ce territoire sauvage où la Nature est clairement reine.
Cet incident derrière nous, nous poursuivons notre balade, Jazz tenue en laisse le temps de passer la zone de danger potentiel, et en gardant toujours un œil derrière nous, des fois que l'ours noir serait curieux de faire plus ample connaissance .
La portion de la rando qui nous est la plus pénible est celle qui fait le tour du lac, non pas qu'elle soit difficile, bien au contraire mais nous nous faisons littéralement attaquer, cette fois-ci par les moustiques.
Guigui reçoit près de cinquante piqûres sur ses deux jambes !
Si ces maudits vampires n'étaient pas là, nous pourrions mieux apprécier la balade, d'autant que le lac est joli. On y voit des gens en canoë.
De retour sur les hauteurs, on se pose pour apprécier la vue sur la ville.
Une balade riche en émotions aujourd'hui. C'est ça la vie au Yukon. On ne s'ennuie jamais, même sur des petites balades qui n'ont l'air de rien .
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