Canada - Celui qui ne payait pas de loyer (Partie 7)
08 déc. 2018Du 20 mai au 16 juin
Notre septième housesitting
De retour de notre weekend à Skagway sur la route des chercheurs d'or et alors que nous pensions retourner vivre dans notre mini-van après le housesitting que nous avons fait chez Hilary, Hélène, une copine de nos amis Max et Miléna, me contacte pour me demander si cela nous intéresserait de garder les deux chiens de ses copines Stéphanie et Marie-Alexis, pour une durée de deux semaines.
En terme de dates, ce serait parfait. Ce housesit nous permettrait de vivre confortablement deux semaines supplémentaires jusqu'à début juin, tout en continuant de travailler en parallèle jusqu'au terme de notre PVT le 20 juin.
En revanche, depuis notre expérience avec Dozer et Cookie, les deux premiers chiens que nous avons gardés en échange d'un hébergement en janvier et février dernier, nous ne sommes plus vraiment motivés pour garder à nouveau les chiens des autres. C'est bien trop de responsabilités selon nous.
Après mûre réflexion, l'expérience n'étant prévue que pour deux semaines (nous serions vraiment malchanceux qu'il arrive quoi que ce soit…) et les chiens appartenant à deux françaises (c'est bête à dire mais jusqu'à présent, les canadiens qui nous ont confié leurs bêtes le temps de leurs vacances étaient pas mal bizarres voire excessifs avec leurs animaux domestiques considérés comme des rois), nous espérons que ces filles ont adopté un bon dressage auprès de leurs chiens et que cette nouvelle expérience sera meilleure que la précédente…
Avant de partir en vacances pour la France, Stéphanie et Marie-Alexis nous invitent chez elles pour un bon repas “à la française” et nous présentent leurs deux monstres qu'elles ont baptisés de façon peu surprenante quand on connaît un temps soit peu ces deux amatrices de bières.
Chimay et Molson, deux frère et sœur âgés de deux ans et demi et absolument adorables seront donc sous notre responsabilité ces quinze prochains jours.
En effectuant ce housesitting, nous découvrons également le quartier de Whistlebend, à moins de dix minutes au nord de Whitehorse, situé tout près du quartier de Porter Creek où nous avons séjourné trois mois et demi durant l'hiver.
Le quartier familial est récent avec tout plein de nouvelles maisons colorées mais encore peu de commodités (pas de petit commerce de proximité, seulement deux bus par jour, etc…).
Juste derrière chez les filles, un petit sentier agréable que nous empruntons quotidiennement pour promener Chimay et Molson. Tandis que les chiens se donnent à cœur joie de courir librement à travers bois et crête de sable, Guigui et moi apprécions observer la vue sur la Yukon River et les montagnes en arrière.
À toute heure de la journée, qu'elle soit ensoleillée, nuageuse ou même venteuse, le paysage est fantastique et toujours plaisant à admirer.
Même des aigles à tête blanche ont élu domicile ici tellement c'est agréable .
Les premiers jours où nous gardons Chimay et Molson, nous ne comprenons pas pourquoi les filles les appellent “les Monstres”. C'est vrai quoi, ces deux toutous sont super gentils, obéissants, affectueux, pas chiants pour un sou.
Mais ce jeudi soir où je vais promener seule ces deux loustics sur ce beau sentier juste derrière la maison, je comprends vite que Chimay peut être une véritable peste. En effet, la belle s'est roulée dans du caca. Du caca d'humain en plus ! Elle pue, c'est à vomir !
De retour à la maison, je n'ai pas d'autre choix que de lui donner un bain. Elle ne semble pas aimer que je lui frotte le dos mais se montre malgré tout très sage. Loin d'être bête, elle sait qu'elle a fait une connerie et qu'elle a plutôt intérêt à écouter et se tenir à carreau.
Et puis, un autre jeudi, le 24 mai exactement, avec deux amis nous allons promener les chiens du côté de Chadburn Lake, à dix minutes en voiture du centre-ville de Whitehorse.
Tout se passe super bien. Les chiens sont contents de courir sur un terrain de jeu qu'ils ne connaissent pas et nous, nous nous régalons de cette météo ensoleillée et chaude ainsi que des beaux paysages.
La balade est supposée durer entre deux et trois heures, mais soudainement, après une demi-heure de marche, les chiens dévalent une pente à toute vitesse et ne reviennent à nous qu'au bout de quelques minutes, Molson avec un porc-épic dans la gueule et Chimay avec des épines plein la truffe.
Et bien bravo ! On fait quoi maintenant ?
Bah Molson commence par nous déposer sa trouvaille, encore vivante, à nos pieds. Il s'agit d'un bébé porc-épic, tout mignon et visiblement pas trop mal en point. Nous ne voyons ni sang ni trace de morsure sur cette pauvre bête, mais bon, nous ne nous approchons pas trop près non plus.
On ne voudrait pas se retrouver dans le même état que Chimay .
La pauvre ! Elle est infestée d'épines sur la truffe et dans la gueule. Elle en a plein les gencives !
Elle essaie tant bien que mal de se les retirer elle-même et elle y arrive un peu, mais pas suffisamment pour tout enlever.
Molson, lui, en a quelques unes sur le bout de la truffe mais ne semble pas autant gêné que sa sœur.
Munis d'une pince à épiler, nous essayons de retirer au mieux ces épaisses épines mais notre pince est bien trop fine et petite pour en venir à bout.
Bon bah, direction le vétérinaire.
Entre Dozer, le chien que nous avons gardé il y a trois mois et maintenant ces deux petits monstres, on se demande si un abonnement chez le véto ne serait pas utile pour nos prochains gardiennages de chiens...
En fin d'après-midi, nous retrouvons les deux loustics complètement défoncés par l'anesthésie mais sans presque plus aucune épine. J'ai quand même dû en retirer trois ou quatre moi-même à la maison avec la pince à épiler. Au prix de l'intervention, le véto aurait quand même pu se montrer plus efficace…
Les chiens, tout comme nous, avons eu plus de peur que de mal. Nous avons particulièrement apprécié communiquer facilement avec Stéphanie et Marie-Alexis qui sont à neuf heures de décalage horaire avec le Yukon.
Jamais, elles n’ont rejeté la faute sur nous. Depuis la France, elles se sont plutôt montrées rassurantes et même désolées que leurs chiens nous aient causé quelques ennuis.
Malgré cet incident, cette expérience de housesitting nous a réconcilié avec les gardiennage de chiens.
Jamais nous n'aurions pensé ressentir autant d'affection et d'attachement pour des animaux qui ne nous appartiennent pas.
Merci Hélène de nous avoir permis cette fantastique rencontre où un housesitting se transforme en une très belle amitié .
Merci Stéphanie et Marie-Alexis de nous avoir fait confiance et de nous avoir hébergé plus longtemps après votre retour. Repartez quand vous voulez, nous serions ravis de nous occuper à nouveau de Chimay et Molson que nous aimons vraiment beaucoup
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