Barista (ou serveuse de café)

 

Durant le mois de mai 2018, j'ai exercé le métier de serveuse au café The Chocolate Claim café, un petit salon de thé local où il est possible de déguster de bonnes boissons chaudes, savourer de délicieuses pâtisseries ou encore d'avaler une soupe et/ou un sandwich pendant la pause du midi.

 

Les produits proposés sont relativement sains, cuisinés à partir d'ingrédients principalement issus de l'agriculture biologique et locale.

Les prix pratiqués sont certes un peu élevés mais la qualité de la nourriture est bien là.

 

Lorsque j'ai su que le café recherchait du personnel, je suis aussitôt allée déposer ma candidature.

J'avais réellement envie de décrocher ce travail pour plusieurs raisons. D'une part parce qu'il s'agit d'un commerce local et que je soutiens à fond les entrepreneurs locaux. J'en ai assez de voir un Starbucks ou un Tim Horton à chaque coin de rue. Il faut aider les commerçants locaux à se développer et ça passe notamment par le choix de l'entreprise dans laquelle on souhaite travailler.

D'autre part, cet emploi me permettait une immersion totale ou quasi-totale en anglais (à Whitehorse, il y a beaucoup de francophones…), un bon moyen pour moi de pratiquer la langue de Shakespeare.

 

J'y ai donc fait un premier essai le 02 mai. La journée s'est plutôt bien passée même si le rythme est très soutenu.

Le premier jour de travail n'est jamais évident où que l'on soit.

Là, il me fallait retenir une dizaine de cafés différents. Contrairement à la France où les clients ne commandent  généralement qu'un Espresso, un double ou un café crème, ici au Canada, les gens aiment bien mettre beaucoup de lait dans leur café, ou du sirop d'amande, ou encore du sirop à la vanille. Ou alors, ils apprécient énormément quand leur dose de café est diluée dans un grand verre d'eau. Bref, pour moi qui ne suis pas du tout une buveuse de café (j'ai horreur de ça), ça m'a fait beaucoup de recettes à apprendre.

De plus, je devais également servir les soupes ou les sandwiches.

Je peux vous dire qu'entre 12h et 14h, je ne voyais pas le temps passer ! Je n'étais pas loin de rêver de café tellement j'en voyais passer sous les yeux.

 

La responsable se montre très gentille avec moi et me propose de venir faire un deuxième essai. C'est avec plaisir que j'accepte la proposition, je me dis que c'est plutôt bon signe.

 

Deuxième essai le 09 mai, qui s'avère être meilleur que le premier.

Troisième essai le 11 mai. Bon là je commence à penser qu'ils vont m'embaucher, cela fait trois fois je viens travailler en deux semaines…

 

La troisième semaine, j'effectue une quatrième, cinquième et sixième journée de travail mais toujours pas de proposition d'embauche. Je commence à trouver tout ça bizarre.

 

La quatrième semaine, je n'effectuerai qu'une seule journée de travail. J'en suis à sept interventions dans cette entreprise.

Je sais que que mon permis de travail prenant fin le 20 juin, soit dans un mois, pose problème.

Mais en attendant, ils n'ont personne d'autre sous la main à part ce jeune allemand également en PVT et dont le permis de travail se termine à la fin du mois de mai.

Lui aimerait prolonger son expérience au Canada et serait tout à fait disposé à recevoir un contrat sponsorisé.

Toutefois, les responsables du café le font languir tout autant que moi et il ne sait pas non plus s'il va être engagé ou non.

 

Le mardi 29 mai sera ma dernière journée de travail au Claim Café. Je ne le sais pas encore mais elle le sera.

En effet, après être intervenue à huit reprises pour les dépanner surtout les jours de grosses affluence, je n'aurais plus jamais de nouvelles de la responsable, qui m'avait pourtant affirmé qu'elle me tiendrait au courant de mon prochain emploi du temps.

Le travail commence sérieusement à me souler dans ce pays où rien n'est jamais clairement signifié.

J'ai pourtant insisté pour qu'ils me disent réellement leurs intentions, et que s'ils pensaient que je ne faisais pas l'affaire pour ce travail, et bien ils pouvaient me le dire et que je le comprendrais parfaitement. J'ai insisté sur le fait que tout ce que je voulais était de savoir, d'être mise au courant.

Mais je n'ai jamais eu de nouvelles après le 29 mai. Pas un coup de fil. Et quand je suis repassée une semaine plus tard pour acheter une pâtisserie, la responsable m'a saluée tout sourire et l'air de rien : “Hi Jennifer, how is it going today ?”

Quoi ??? J'ai bien failli lui demander si elle ne se foutait pas un peu de ma gueule…

 

Enfin bref !

Cette manie de mettre l'employé au service de l’employeur en tout temps mais surtout quand ça l'arrange, ce profond manque de respect et de communication entre salariés et patrons, vraiment je ne m'y fais pas et je ne pense pas que je m'y ferai un jour.

Les français ont tendance à se plaindre du travail en France mais au moins, chez nous, il y a un cadre où salariés comme employeurs ne font pas ce qu'ils veulent quand ça les arrange, sous peine de devoir s'expliquer devant la justice.

 

Dommage que cette expérience de travail n'ait pas été plus approfondie. Mais bon, voyons le bon côté des choses, je me suis fait un peu d'argent, et c'est toujours bon à prendre dans ce pays où la vie coûte cher smiley.

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