Canada - Celui qui randonnait dans le parc Tombstone - boucle Alpine Lakes + Fold Mountain
08 mars 2019Jour 724 : mercredi 25/07/2018
Randonnée : Alpine Lakes + Fold Mountain
Distance : 10 km en boucle
Dénivelé : 920 mètres (+ en cumulés)
Départ : 980 mètres d'altitude
Arrivée : 1900 mètres d'altitude
Durée : 8h (pauses incluses)
Aujourd'hui promet d'être encore une journée chaude et ensoleillée. Nous sommes vraiment chanceux de pouvoir explorer le parc territorial Tombstone dans ces conditions.
Afin de profiter pleinement de cette belle et longue journée d'été, nous choisissons de coupler deux randonnées répertoriées sur le site Yukon Hiking en une seule boucle. Deux randonnées toujours hors sentiers.
La première se nomme Alpine Lakes Viewpoint que nous ferons en montée pour ensuite redescendre par la deuxième randonnée nommée Fold Mountain, avec une partie en crête entre les deux, non indiquée sur le site mais qui permet de les relier l'une à l'autre et d'effectuer une boucle. Parce que nous, on préfère toujours faire des boucles quand on randonne .
C'est donc une randonnée de 7 à 8h qui nous attend dans les montagnes. C'est parti !
Après un réveil tardif et difficile, nous commençons enfin notre rando à 11h45. Vive les longues journées d'été du Grand Nord !
Le départ se fait juste en face de notre campement.
Le début du sentier (qui n'en ai pas vraiment un puisque l'on randonne hors sentiers justement), suit une vieille route parallèle à la rivière Klondike. Il s'agit très certainement d'une ancienne route de mineurs.
Ce chemin nous embarque rapidement dans une zone de petits arbustes qu'il nous faut traverser. J'ai choisi la bonne journée pour randonner en short....
Petits, petits, c'est vite dit. Ces arbustes nous arrivent facilement à la taille, voire jusqu'à mes épaules pour certains…
Cette zone, un peu difficile, nous la traversons pendant environ une demie heure.
Lorsque nous quittons cette forêt de bouleaux nains pour retrouver la toundra, nous traversons une vaste étendue où fleurit le thé du Labrador qui, soit dit en passant, n'est pas du thé mais une plante à infuser, et que l'on peut trouver partout en zone arctique et pas seulement dans la province du Labrador .
Si je savais comment les cueillir, j'en ramasserai bien volontiers car j'aime beaucoup les infusion de cette plante. Mais ne sachant comment la récolter, je préfère m'abstenir et ne pas détruire plusieurs pousses inutilement.
Également, et pour le plus grand bonheur de mes papilles, nous traversons une belle étendue du plaquebières (ou Chicouté en québécois), cette petite baie orange ressemblant fort à une framboise et que nous avons découvert lors de notre séjour au Labrador.
Je m'en donne à cœur joie et me régale de ce fruit, sucré à souhait .
Nous poursuivons ensuite notre ascension dans les rochers. Très vite, nous gagnons en hauteur et jouissons d'une jolie vue.
Préférant aller tout droit vers le plateau, notre premier objectif, plutôt que de contourner et de nous rallonger, la rando se transforme légèrement en escalade.
Nous grimpons les rochers à l'aide de nos mains et en trouvant de bonnes prises pour nos pieds.
Guigui emploie même la tactique de la chèvre de montagne, à savoir passer par le creux d'une roche pour grimper un peu plus haut. Mais mon p'tit cœur est bien plus grand et bien moins habile que les chèvres. La grimpette ne semble pas si évidente…
Cette partie d'escalade nous demande certes pas mal de souplesse, d'amplitude articulaire et d'habileté mais nous nous amusons beaucoup de cet effort physique. Il se pourrait même que l'escalade soit une activité à développer dans nos prochains loisirs .
L'escalade terminée, nous poursuivons sur une jolie crête.
Il fait excessivement chaud aujourd'hui, particulièrement dans cet espace à découvert que nous sommes en train de traverser. Nous sommes assoiffés, si bien qu'en à peine 1h15 de marche, nous avons déjà vidé une gourde de 750ml d'eau.
Alors que nous songions à nous rationner en eau afin de préserver nos 2 litres 300 restants pour le reste de la journée, la chance nous sourit.
Guigui repère une petite marre tandis que j'entends de l'eau couler tout près de nous. Nous tendons l'oreille et allons aussitôt jeter un œil près des quelques arbres situés non loin et voir s'il n'y aurait pas un p'tit ruisseau par hasard.
Bingo ! Le ruisseau est bien là et sa source est à peine plus haut, ce qui signifie que l'eau est bien pure et que nous pouvons la boire sans risque.
Ce ruisseau est un véritable cadeau qui s'offre à nous car il sera très certainement notre seul point d'eau de toute la randonnée.
Que ça fait du bien de s'hydrater d'une eau si fraîche et si bonne ! Nous buvons sans modération et remplissons nos gourdes.
Notre soif étanchée, nous repartons sur la crête, contents d'avoir pu charger nos sacs d'un litre et demi d'eau supplémentaires.
La montée de la crête qui devient de plus en plus raide est plutôt fatigante, surtout par cette chaleur écrasante. Une pause s'impose et nous faisons le plein d'énergie autour de quelques collations avant de reprendre notre ascension et atteindre le plateau alpin qui apparaît enfin après la traversée interminable de pierriers.
Ce plateau que nous atteignons serait une zone fréquentée par les caribous alors nous ouvrons grands nos yeux et scrutons les alentours dans l'espoir d'en apercevoir un. Malheureusement, nous n'en voyons aucun. Pas de caribou à cette heure-ci .
Nous traversons ce plateau jusqu'à atteindre une nouvelle crête de pierriers qui, au bout, amène au fameux point de vue sur les deux lacs alpins (alpine lakes).
L'endroit est vraiment très beau, si bien que nous restons assis là pendant trois bons quarts d'heure à balayer le paysage aux jumelles à la recherche d'animaux sauvages à observer.
Nous voyons bien quelques bois de caribous ici et là dans les étendues mais malheureusement pas la bête qui va avec les bois…
Nous repérons quelques énormes trous que nous supposons être des tanières, mais là encore, pas d'ours visible dans les environs. Et c'est tant mieux....
Nous parcourons des yeux les lacs et la rivière en contrebas, des fois qu'un orignal serait en train de s'abreuver… Nada ! Pas une seule bête en vue. Tant pis, nous ne voyons pas d'animaux mais le paysage qui nous entoure n'en reste pas moins incroyablement beau et nous ne nous lassons pas de le contempler.
A partir de ce point de vue sur les deux lacs alpins, nous pourrions décider de rebrousser chemin jusqu'à la voiture (c'est ce qu'indique en tout cas le topo sur le site internet), mais nous préférons continuer la randonnée jusqu'à une autre crête menant au sommet qui précède le Mont Fold (la deuxième randonnée).
L'après-midi est déjà bien avancé lorsque nous quittons le point de vue sur les lacs alpins mais avec ces journées d'été interminables typiques du Grand Nord, nous avons encore bien le temps de marcher .
Nous empruntons donc une nouvelle crête de pierriers, puis encore une autre, et encore une autre pour atteindre la jonction entre la direction des lacs alpins que nous venons de quitter et le Mont Fold.
Nous continuons sur notre droite en direction du Mont Fold avec toujours plus de crêtes pierreuses à grimper.
Quand on se retrouve en bas des crêtes, ça paraît vraiment difficile d'atteindre les sommets mais une fois dessus, ça se fait plutôt bien .
Depuis le point de vue sur les Alpine Lakes, il nous faut 1h15 pour rejoindre l'un des sommets de la chaîne montagneuse Fold Mountain.
Pour atteindre le Mont Fold, il nous faudrait marcher encore trois bons kilomètres avec près de 100 mètres de dénivelé, mais l'heure tourne et il est déjà 18h quand nous décidons que le sommet que nous venons d'atteindre sera le dernier que nous grimperons aujourd'hui.
Cela ne paraît très raisonnable de continuer en sachant qu'il nous faudra ensuite tout redescendre avec peu de collations restantes, peu d'eau et beaucoup de fatigue musculaire accumulée.
Nous prenons donc racine ici d'où la vue à 360° est absolument spectaculaire.
Depuis ce sommet, nous distinguons les deux lacs alpins que nous avons quittés plus tôt dans l'après-midi, ainsi que le lac Fold.
On est tellement haut dans la montagne !
C'est incroyable ce que les montagnes qui nous entourent peuvent être nombreuses et comme on réussit à voir super loin !
Nous restons là pendant près d'une demie heure à observer le monde avant de redescendre un long trajet jusqu'à la voiture.
Nous commençons par descendre assez rapidement les premiers deux cents mètres de dénivelé qui nous séparent d'une nouvelle crête. Le chemin de pierres n'est pas toujours stable mais ça se fait bien.
Lorsque nous retrouvons une crête plus mousseuse, nous pouvons observer une femelle chien de prairie avec ses trois petits. Ils sont trop mignons !
Puis, vue d'en bas, nous voyons des beaux piliers rocheux, pour certains aux formes tendancieuses…
En voyant ce pillier rocheux que Mère Nature a dessiné sous une forme phallique, nous nous amusons à prendre quelques photos rigolotes .
Nous poursuivons notre descente de crête en crête jusqu'à atteindre un sommet qui se distingue par son très beau cairn.
Nous descendons ensuite jusqu'à un col et arrivons dans la vallée.
A mesure que nous perdons de l'altitude, nous nous retournons et n'en revenons du trajet parcouru aujourd'hui. Nous sommes allés tellement loin et tellement haut !
D'une manière générale, la descente se passe bien, qu'elle se fasse dans les mottes molles de lichen ou dans les pierriers. Elle est plutôt rapide malgré un terrain qui fatigue nos chevilles.
Les courtes pauses d'à peine quelques minutes que nous nous accordons pour reposer nos pieds suffisent à apprécier le paysage et les couleurs de fin de journée, comme cette roche à la teinte dorée absolument superbe.
La dernière partie de la descente avant d'atteindre le van sera le pire moment de la rando.
Pendant près d'une heure, nous traversons une forêt d'arbustes empruntée uniquement par originaux et les ours, à en juger les crottes que nous trouvons en chemin.
Traverser ces branches à la manière d'une sauvageonne me fait vite regretter d'avoir opter pour le port du short aujourd'hui…
Ne voyant absolument rien devant nous, nous passons près d'une heure de temps à taper dans nos mains et parler très fort en même temps que nous enjambons les arbres car on aurait bien l'air fin si on se retrouvait nez à nez avec un ours.
Sur cette dernière portion de randonnée, la plus éprouvante, nous n'avons pas faits nos fiers…
Nous atteignons enfin la route. Hallelujah !
Plus que 500 mètres à marcher et nous pourrons nous affaler dans notre van.
Le vent se lève, le ciel se couvre. Le moment est parfait pour aller se laver rapido à la rivière qui coule juste à côté du van.
Pas de temps à perdre. On se fout à poil. Grrrrr ! Qu'elle est froide ! Mais ça fait tellement du bien après une si grosse journée de rando .
Ce fut encore une belle randonnée aujourd'hui, certainement notre favorite parmi toutes celles que nous avons faites à la journée dans ce fantastique parc Tombstone. Elle était longue et difficile mais valait bien toute cette peine .
Demain, nous nous accorderons une journée de repos avant d'attaquer, après-demain, un trek de cinq jours dans le parc.
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