Cambodge : 530 km en stop jusqu'à Siem Reap
09 juin 201423 avril
Aujourd'hui, nous quittons la côte cambodgienne et nos amis Nadia et Sam, avec qui nous avons partagé 15 jours de voyage très agréables, pour nous rendre à Siem Reap, voir les fameux temples d'Angkor.
L'auto-stop ayant bien fonctionné au Laos, nous avons envie de tenter l'aventure au Cambodge et parcourir les 530 km qui nous séparent de Siem Reap en stop.
Nous quittons donc notre joli bungalow à 8h et prenons un tuk-tuk pour nous emmener en centre-ville car Otres Beach est quelque peu isolé de la route et à part des motos, il n'y a aucune voiture qui passe dans les environs.
Le chauffeur de tuk-tuk ne comprend pas pourquoi nous ne souhaitons pas qu'il nous amène jusqu'à la gare de bus.
L'auto-stop ne semble pas être très pratiqué au Cambodge, ou en tout cas, pas par les touristes...
Bref, il nous dépose un peu plus loin que le centre ville et nous marchons à peine 5 minutes avant qu'un pick-up ne s'arrête et nous emmène jusqu'à la sortie de la ville.
Nous marchons ensuite un petit quart en agitant la main (en Asie on ne tend pas le pouce pour arrêter les voitures, on agite les mains) avant qu'un autre pick-up ne s'arrête.
Il s'agit d'une famille qui nous propose de nous avancer jusqu'à Sre Ambel, un embranchement situé à 100 km de là.
Nous faisons 1h45 de voyage dans la benne du pick-up, en plein soleil :-)
Merci à cette gentille famille de nous avoir permis une belle avancée.
Puis, nous attendons une demie-heure sur le bord de la route, à essayer d'arrêter les voitures ou les camions.
Il y a bien une famille dans un minivan qui s'arrête pour se ravitailler en eau et nourriture. Le grand-père parle français et le jeune parle un bon anglais.
Cette famille nous pose pas mal de questions pour savoir où on va et pourquoi on ne veut pas payer le bus.
Une famille qui pose autant de questions, c'est sûr, elle va nous prendre. Et bien non !
Le conducteur du minivan nous explique que son véhicule est une location. Enfin bref, ces gens ne nous emmènent nulle part, ils sont simplement curieux.
Une voiture finit par s'arrêter et accepter de nous emmener jusqu'à Phnom Penh, la capitale cambodgienne.
Cela signifie une portion de 150 km, confortablement installés dans une voiture qui d'habitude fait office de taxi, mais pour nous ce sera gratuit. Guigui s'en est assuré ;-)
Le chauffeur est sympa et nous trouve bien courageux de tenter le stop au Cambodge car d'après lui, les cambodgiens ne nous prendront jamais, ils seraient bien trop peureux...
Pour le moment, cela semble bien fonctionner, nous verrons bien.
Alors qu'il fait une chaleur à crever à l'extérieur, environ 40°C, notre chauffeur règle sa clim à 18°C dans la voiture.
On se les gèle grave, on va peut-être même se choper un rhume !
Sur la route, notre chauffeur s'arrête près de deux minibus hyper chargés et discutent avec les chauffeurs. On espère qu'il essaie pas de nous refiler aux minibus car ce n'est pas du tout ce que l'on recherche...
Finalement, il remonte dans la voiture comme si de rien n'était et nous continuons la route.
Nous parcourons les 150 km en 2h30 et sommes déposés devant le Palais Royal de Phnom Penh un peu avant 14h.
C'est un véritable choc thermique que nous subissons en sortant de la voiture. Le soleil est tellement chaud que nous avons l'impression qu'il nous brûle la peau.
Nous rentrons très vite dans le premier petit magasin que nous trouvons pour y acheter de la crème solaire. Nous nous en étalons devant les caissiers et ça les fait bien rire :-)
Puis nous allons nous rafraîchir dans une cafétéria en dégustant une bonne glace, et réfléchissons à la suite.
Soit, nous arrêtons le stop pour aujourd'hui et trouvons un endroit où dormir à Phnom Penh, soit nous continuons et essayons de nous rapprocher le plus possible de la ville de Skun.
Pourquoi Skun ? Parce que ce serait le seul endroit au Cambodge où l'on puisse manger des araignées grillées.
Pourquoi vouloir absolument manger des araignées grillées ? Parce que nous avons un défi à réaliser pardi ! :-)
Le corps rafraîchi par la glace, nous décidons de continuer notre route car il est encore assez tôt pour se rendre dans la ville de Skun, située à seulement 80 km de la capitale.
Nous marchons pendant 1h en plein sous la cagne pour nous rendre vers la sortie de la ville, sur la route menant à Skun et Siem Reap.
Nous attendons 45 minutes qu'une voiture veuille bien s'arrêter, en compagnie d'un policier et de jeunes très curieux de me voir essayer d'arrêter les voitures.
Des jeunes filles en moto font même demi-tour pour nous proposer d'écrire la ville de Skun en khmer pour que ce soit plus facile à lire pour les locaux.
Notre feutre véléda n'écrivant plus beaucoup, la jeune fille utilise son rouge à lèvre. Les cambodgiens sont vraiment trop sympas :-)
Un jeune homme en pick-up finit par s'arrêter. Guigui repère sa plaque d'immatriculation, il s'agit d'une voiture d'État. Il est d'accord pour nous amener jusqu'à Skun car c'est sur son chemin.
Le policier intervient et vérifie avec notre conducteur qu'il nous y emmène bien gratuitement. Tout semble très clair, c'est parti !
Mais avant ça, nous passons récupérer sa famille (sa sœur, son beau frère et deux enfants) et quelques affaires à charger dans la benne du pick-up.
En chemin, cette charmante famille s'arrête pour manger un morceau dans un boui-boui. Notre chauffeur insiste pour que nous goûtions à la soupe de nouille cambodgienne et au jus de canne à sucre.
Il insiste également pour nous offrir le repas. Nous sommes très gênés mais n'avons pas trop le choix visiblement...
Puis nous poursuivons la route jusqu'à Skun.
Y avons-nous trouvé ces fameuses araignées grillées ? Vous le saurez très vite dans un prochain article...
En tout cas, il y en avait des bien vivantes :-)
Notre jeune chauffeur qui travaille pour le ministère du tourisme, nous informe qu'il va jusqu'à Kampong Thom, une ville située à 130 km de Skun.
Nous lui demandons gentiment s'il peut nous conduire jusque là. Avec lui, il semble ne jamais y avoir de problème. Il est d'accord.
Nous arrivons donc dans la ville de Kampong Thom à 20h15, complètement crevés du voyage.
Pour rappel, nous sommes sur la route depuis 8h ce matin !
Par chance, notre conducteur, Eddie, habite à côté d'un hôtel qui appartient à sa famille. Nous n'avons donc pas besoin de rechercher un hébergement. Tant mieux ! Enfin, faut voir à quel prix sont proposées les chambres...
Quand on lui pose la question, Eddie nous dit que c'est gratuit car l'hôtel n'est pas encore totalement terminé.
Là, nous sommes vraiment très très gênés mais une fois de plus, il ne veut pas de notre argent.
La chambre est plutôt pas mal. Certes il n'y a pas d'eau chaude mais comme il fait plus de 40°C dehors, ce n'est pas un problème de se doucher à l'eau froide :-)
Une fois installés et douchés, nous retrouvons Eddie chez lui, dans une très belle maison, afin de partager avec lui un délicieux repas qu'il nous offre également. Ce mec est si généreux !
Après manger, il nous emmène faire un tour dans le quartier où plusieurs établissements appartiennent à sa famille, comme cette discothèque/spa encore en construction.
Nous faisons également la connaissance d'un de ses beau-frères, un français d'origine cambodgienne, qui nous explique qu'Eddie est le fils du gouverneur de la Province et que c'est pour ça que plusieurs établissements lui appartiennent.
Nous partageons un bout de notre voyage avec le fils d'un gouverneur, trop classe ! :-)
Vers 23h, nous faisons un tour dans la discothèque qui, elle est ouverte au public (le spa lui, est encore en construction).
Il n'est pas encore minuit alors il n'y a pas grand monde mais le DJ est à fond.
Eddie nous offre un verre et puis nous partageons quelques pas de danses sur la piste. Un moment bien agréable.
Évidemment nous ne trainons pas longtemps dans la boîte car nous sommes mercredi et Eddie doit bosser demain. Il a d'ailleurs une réunion très tôt demain matin.
C'est avec le cœur rempli de joie et la tête pleine de bons souvenirs que nous nous couchons.
Cette rencontre est tout simplement incroyable. Nous sommes tellement surpris d'avoir obtenu autant d'hospitalité venant d'une personne inconnue ! Comme quoi, il faut continuer de croire en l'humanité, qui peut parfois nous réserver de bien belles surprises :-)
Merci Eddie !
24 avril
Nous quittons l'hôtel à 8h45, sans pouvoir dire au revoir à Eddie, déjà parti bosser.
Nous marchons une demie heure jusqu'au centre ville et attendons à peine 5 minutes avant qu'un 4x4 ne nous embarque jusqu'à Sinem Reap.
Cette portion de 180 km qui nous sépare des temples d'Angkor se fait en deux heures et une nouvelle fois dans une voiture d'État surclimatisée, en compagnie d'un chauffeur peu bavard.
Nous arrivons à Siem Reap vers 11h30, cela nous aura pris moins de deux jours depuis la côte sud du pays :-)
Nous commençons par rechercher un hébergement. Nous trouvons un hôtel un peu cher, certes, mais pour 20$ la nuit, la chambre est spacieuse, propre et nous avons accès à la piscine.
Faut bien reconnaître qu'avec cette chaleur, la piscine est un bonus très appréciable :-)
Nous ne faisons pas grand chose du reste de la journée à part barboter dans l'eau et nous remettre de notre voyage en stop.
Conclusion : le stop a très bien fonctionné et nous en sommes très contents.
Nous remarquons que seuls les riches nous ont pris en stop, peut-être parce qu'ils sont les seuls à posséder un véhicule, les pauvres ne pouvant guère s'offrir mieux qu'une petite moto.
Quoiqu'il en soit, il est possible que nous retentions l'expérience lors de notre prochaine étape au Cambodge :-)
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