Laos : 3 jours dans les environs de Muang Ngoi

05 mars

 

11h, nous embarquons dans une petite barque à moteur, direction Muang Ngoi.

Comme d'habitude, le bateau est bien trop chargé et il y a plus de passagers et de bagages que de places assises dans le bateau.

Bien qu'habitués à ces façons de faire, nous ne comprenons toujours pas leur organisation...

 

Le trajet jusqu'à Muang Ngoi s'effectue en 1h, sous un beau soleil et à travers de beaux paysages.

Sur l'eau, nous croisons quelques chercheurs d'or...

 

 

Arrivés à Muang Ngoi, il nous faut trouver un hébergement. Le village ne se composant que d'une seule rue, ça ne devrait pas être compliqué.

 

 

Après avoir visité plusieurs chambres assez moyennes à 50 000/60 000 kips, nous optons pour un bungalow un peu plus onéreux à 80 000 kips (moins de 8€) bénéficiant d'une agréable vue sur la Nam Ou.

 

 

 

Muang Ngoi est un village sans route de 800 habitants, entourés de montagnes et de falaises karstiques. Ce serait l'un des plus beaux villages du nord du Laos, situé en bord de rivière.

L'unique "rue" longue de 500 mètres qui commence à un monastère et se termine à un massif calcaire couvert de forêt, se compose principalement d'hébergements bon marché, de restaurants et de supérettes.

Pas grand chose à faire ici si ce n'est se balader jusqu'aux villages alentours, ce que nous ferons ces deux prochains jours.

Il y a encore 7 mois, l'électricité ne fonctionnait que le soir de 18h à 22h. Aujourd'hui, elle circule 24h/24.

En revanche, pas d'internet et c'est tant mieux car malgré notre volonté de nous en passer, cela devient presque une addiction quand nous en avons un accès.

 

Une fois installés, nous reprenons notre rythme lao, et nous prélassons dans le hamac devant la rivière.

Puis nous suivons les conseils de notre guesthouse et allons inscrire nos noms sur le tableau d'embarquement pour Muang Khua à l'embarcadère.

Notre visa laotien se termine le 10 mars. C'est aussi notre date d'entrée pour le Vietnam.

Donc en théorie nous pouvons rester ici jusqu'au 9 mars mais dans le doute, les bateaux pour Muang Khua ne partant que s'il y a suffisamment de passagers, nous prévoyons un départ le 8 mars, un jour plus tôt.

Pour le moment nous sommes les seuls inscrits à cette date donc pas sûr que nous partions ce jour-là. Nous verrons bien...

 

En soirée nous faisons la connaissance de Morgane, une voyageuse française et solitaire, avec qui nous dînons et passons une bonne soirée.

 

 

06 mars

 

Réveil matinal par le chant des coqs, nous prenons notre petit déjeuner-buffet à notre guesthouse.

Le mari de la patronne étant suédois, nous retrouvons tout le savoir-faire d'Ikea.

Les gaufres en forme de fleur, les œufs au plat à la forme parfaitement ronde, bref, tout y est :-)

 

 

Une fois le ventre bien rempli, nous laissons nous laissons nos sacs dans la guesthouse et n'emportons avec nous que le stricte minimum pour aujourd'hui et demain.

En effet, nous souhaitons nous rendre à pieds dans un village voisin et y passer la nuit.

C'est accompagné de Morgane, avec qui nous avons mangé hier soir, que nous entamons une marche d'une demi-heure jusqu'à la petite grotte calcaire de Tham Kang.

 

 

 

 

 

Puis, nous traversons un petit pont en bamboo et continuons notre promenade avec vue sur les rizières, complètement à sec à cette saison.

Le paysage n'en reste pas moins très beau.

 

 

 

Nous bifurquons ensuite en direction des villages de Ban Na et Huay Bo.

Les rizières sont certes à sec, mais la verdure des champs et le silence qui règne dans les environs nous permettent d'apprécier pleinement la beauté des paysages.

 

 

Au bout d'une vingtaine de minutes environ, nous arrivons dans un premier village, celui de Ban Na où nous voyons les enfants sortir de l'école, les monsieurs tresser les paniers en bambou, les poules et canards se balader en toute liberté et les gousses d'ail sécher au soleil.

 

 

 

 

 

 

Nous ressentons la bonne humeur dans ce village. Nous y faisons donc une pause boisson fraîche dans le resto d'une petite grand-mère.

 

 

 

Au bout d'une heure de pause, nous reprenons la balade, l'objectif étant de passer la nuit dans le village de Huay Bo, situé à moins de quarante-cinq minutes de marche.

Une heure de marche en plein soleil se passe et toujours pas de village...

Par chance, un laotien passe en moto sur notre chemin et nous confirme ce que l'on pensait : on s'est trompé de route. Le village de Huay Bo se situe à l'opposé de notre situation.

Tant pis, on rebrousse chemin. Heureusement que les paysages valent le coup d'œil :-)

 

 

 

 

 

 

Une fois sur le bon sentier, la randonnée jusqu'au village de Huay Bo nous oblige à franchir une rivière à gué, l'eau nous arrivant jusqu'aux chevilles.

 

 

Une fois à destination, nous sommes tous les trois charmés par ce village aux maisons traditionnelles en bambou tressé sur pilotis.

 

 

Très vite, nous faisons la connaissance de Mr Keo, le propriétaire de la Konsavanh gesthouse, où nous passons la nuit.

C'est ici que nous payons la nuit la moins chère du Laos. Pour 10 000 kips (moins de 1€), le confort est sommaire mais les deux matelas installés au sol sont assez confortables.

 

 

 

 

Pour la douche, nous avons deux options : un tuyau à l'aspect douteux dans les toilettes rudimentaires à la turque, ou la douche au bamboo dans la rivière.

 

 

L'eau de la rivière étant quand même assez froide, nous choisissons l'option de nous laver à notre retour à Muang Ngoi.

Un jour sans se laver ce n'est pas la mort...

 

 

Une fois nos quelques affaires posées dans notre chambre, nous nous accordons une boisson fraîche avant d'aller faire un tour dans ce village d'un autre temps.

 

 

Très vite le propriétaire de la guesthouse, Mr Keo, nous agace un peu. Il ne fait que parler d'argent !

Combien ça lui coûte de construire la guesthouse...

Qu'il a arrêté les travaux parce qu'il n'a plus d'argent...

Qu'il attend qu'il y ait plus de touristes pour gagner plus de sous et reprendre les travaux...

Bref, il nous gonfle à nous parler d'argent. On aurait préféré en savoir davantage sur le village.

De plus, nous ressentons une tension étrange entre les habitants et lui. Ils ne lui parlent pas et quand ils passent devant la Guesthouse, ils le regardent un peu de travers, mais répondent toutefois poliment à nos salutations, et avec le sourire.

On se demande si ce Mr Keo ne garderait pas tout l'argent pour lui au lieu d'en faire profiter tout le village...

 

Bref, avant que le soleil ne se couche, nous partons à la découverte de ce village où le temps semble s'être arrêté.

J'ai l'impression de regarder un épisode de La Petite Maison Dans La Prairie :-)

Maisons en bambous tressés, animaux gambadant en toute liberté, paysans coupant le bois, tissant la soie, déplumant la volaille...

Bien que ces activités soient encore courantes dans nos campagnes françaises, ici l'ambiance est vraiment différente.

Le village est très beau, nous sommes sous le charme.

 

 

 

 

 

Une fois la nuit tombée, il n'y a plus de vie dans le village.

Nous dînons de bonne heure et à 20h30, tout le monde est au lit. Nous préférons suivre ce rythme car nous ne savons pas à quelle heure les coqs vont nous réveiller demain matin...

 

 

07 mars

 

Et bien c'est vers les 4h30 du matin que nos yeux se décollent violemment au chant des coqs :-)

Nous arrivons toutefois à nous rendormir jusqu'à 7h, d'un sommeil entrecoupé de quelques notes volatiles.

 

Après le petit déjeuner, nous marchons à travers les rizières afin d'atteindre des cascades, mais pour y arriver, il nous faut à nouveau traverser des rivières à gué.

 

 

 

N'ayant pas envie de nous mouiller les pieds une nouvelle fois, nous faisons demi-tour et jouons quelques instants avec des enfants, de retour au village de Huay Bo.

Avec un bidon vide, une bouteille de bière vide et des bâtons, on peut facilement jouer des percussions.

D'autant plus quand un petit garçon nous envoie de la musique de son vieux poste ;-)

 

 

 

En nous dirigeant vers la sortie du village, déjà bien animée par la famille cochon,

 

 

nous retrouvons Morgane près d'un groupe d'enfants en train de jouer une partie de balle un peu curieuse.

On dirait un mélange de volley et de foot. Le ballon est petit et se joue uniquement avec le côté du pied, le but étant de le passer derrière le filet.

A voir les enfants, ça n'a pas l'air si compliqué... Allez on essaie :-)

 

 

 

Et bien ce n'est pas si simple, et ça fait même un peu mal à la malléole...

Guigui joue la partie à fond et se fait même quelques torsions au genou... Fort heureusement, les douleurs ne dureront que très peu de temps grâce à notre camphre magique ;-)

En tout cas, il ne doit pas y avoir beaucoup d'occidentaux qui prennent le temps de jouer avec ces enfants car à peine avons-nous commencé la partie, que les habitants sont venus nous regarder jouer.

Pas très doués, il faut bien le reconnaître, nous laissons notre place à de jeunes adultes bien plus agiles avec le ballon.

Pendant que ces pros du ballon jouent comme des champions, d'autres enfants font des bulles avec un morceau de bamboo et du savon.

 

 

 

 

Avant de quitter ce village, deux jeunes hommes nous appellent et nous montrent un papillon très différent de ceux que nous avons l'habitude de voir.

Ce spécimen, certainement rare, est vraiment beau et rigolo avec son nez allongé.

 

 

 

Puis une jeune maman portant son petit garçon dans les bras, vient nous voir pour nous saluer.

Elle ne nous demande rien, elle souhaite juste communiquer et nous invite à venir voir sa maison.

Très vite, une autre maman nous rejoint avec sa fille.

Pour quelles aient un souvenir de leurs enfants étant bébé, nous leur imprimons quelques photos.

Ce n'est pas grand chose mais nous n'avons rien d'autre à offrir.

 

 

 

C'est ici que nous quittons Morgane qui a prévu de rester une nuit de plus tandis que nous souhaitons rendre visite au village de Huay Saen avant de rentrer à Muang Ngoi.

 

Pour nous rendre à Huay Saen, il nois faut compter une bonne heure et demie de marche.

En chemin, des bœufs qui se baignent dans la rivière, des ponts en bambou approximatifs à traverser, des paysages toujours aussi splendides.

 

 

 

 

 

Nous arrivons au village et commençons par manger un riz sauté avant d'aller y faire un tour.

Tout de suite, nous remarquons une différence avec le village de Huay Bo que nous venons de quitter.

Ici, les gens sont plus souriants et communiquent entre eux, ce qui n'était pas vraiment le cas à Huay Bo.

Le village est également plus aéré et semble plus grand.

 

 

 

Nous sommes encore plus séduits que la veille.

Avant de quitter cet endroit, nous croisons des petites filles qui jouent, comme toute petite fille de leur âge, à l'élastique.

Qu'est-ce que j'ai pu y jouer quand j'étais gamine !

Mais ici, l'élastique est un peu différent de celui que j'utilisais lorsque j'étais enfant.

Il est fabriqué de façon artisanale. En assemblant plusieurs élastiques bout à bout, on obtient un grand élastique que l'on accroche un bout à un poteau, la copine tenant l'autre bout.

Ça fait des années que je n'y ait pas joué mais je me lance ! :-)

 

 

 

 

C'est dans cette bonne humeur que nous quittons le village de Huay Saen pour rentrer à Muang Ngoi sous un soleil couchant et dans un paysage automnale mais avec quelques degrés de plus que chez nous.

 

 

 

 

 

Une fois à Muang Ngoi vers 17h, il nous faut trouver un hébergement, ce qui n'est pas si simple.

En effet, toutes les guesthouses sont complètes. Cela nous embête mais au pire, on peut planter la tente un peu plus loin en forêt...

Mais la chance nous sourit. Un patron de guesthpouse qui a entendu que nous recherchions une chambre, vient nous chercher dans la rue pour nous dire qu'il a une chambre de libre.

La chambre est correcte et ne coûte que 50 000 kips (moins de 5€).

 

Autre bonne nouvelle, nous pouvons partir demain et effectuer la traversée de la Nam Ou jusqu'à Muang Khua. Quand nous partis hier matin, nous n'étions que les deux seuls inscrits pour l'embarcation mqis aujourd'hui, il semblerait que nous soyons une vingtaine à vouloir partir demain.

 

Pour résumer ce séjour, nous avons beaucoup aimé la découverte des villages plus reculés mais avons été surpris d'y remarquer la consanguinité.

En effet, nous avons rencontré quelques enfants et adultes un peu attardés et au faciès déformé.

Ces personnes n'en restent évidemment pas moins gentilles et attachantes.

 

Une belle région où nous avons apprécié la beauté des paysages et la sérénité qui en dégage.