Laos : 4 jours de Paksé aux 4000 îles
17 mars 201402 février
Après avoir passé une nuit dans le train thaïlandais, pris un songtaew (taxi collectif) jusqu'à la frontière, traversé la frontière à pieds, nous voilà arrivés au Laos !
Les garçons se chargent de nous obtenir les visas tandis que Sandie et moi surveillons les bagages et profitons de ce moment pour retirer les quelques poils disgracieux de nos jambes. A nous la pince à épiler :-)
Le temps passe et on trouve les garçons bien longs à obtenir nos visas, si longs qu'on a le temps de s'épiler les deux jambes !
En effet, les visas n'étant payables qu'en dollars, ils sont allés changer une partie de leurs bahts en dollars pour payer les visas (60$ pour deux) et l'autre partie en kips (la monnaie laotienne).
Le bureau de change ne semble pas très bon en calcul et Guigui reçoit 1000 kips de plus que prévu (soit environ 0,10€ !). C'est toujours ça de gagné :-)
De retour au guichet des visas, le type annonce aux garçons qu'il faut donner 1$ supplémentaire par visa car nous sommes le week-end.
Il aurait fallu le dire avant car ils ont pile 60$ pour payer les visas...
Après négociation, le type accepte de recevoir les frais de week-end en monnaie locale, soit 16 000 kips pour deux.
Les garçons lui donnent chacun 20 000 kips et le mec leur rend 10 000 kips au lieu de 4000 ! Encore 6000 kips de gagné (environ 0,60€).
Ils n'ont pas l'air très bons en calcul dans ce pays...
La demande de visas est faite, ils sont payés, ne reste plus qu'à les récupérer au guichet d'à côté.
Là, les garçons ont affaire à un autre agent qui, cette fois-ci leur réclame 3$ par passeport. Pourquoi ?
Soit disant pour des frais de dossier... Ça sent la corruption à plein nez !
Certains diront qu'il ne s'agit que de 3$, sauf que lorsqu'on voyage à deux et en mode petit budget, bah 6$ ça représente une somme.
En effet, 6$ représentent un peu moins de 50 000 kips et avec une telle somme, on peut manger chacun un plat de riz sauté aux légumes et poulet et boire chacun une canette de soda.
Donc pas question de cautionner la corruption et de dépenser l'équivalent d'un repas !
L'agent voyant bien que Guigui et Slava ne céderont pas, il n'insiste pas et leur remet les passeports.
Les visas en poche, on monte dans un minibus négocié à 17 000 kips par personne au lieu de 20 000, direction Paksé, notre première étape. Dans les guides, il est écrit que le Laos est un pays où il fait bon de négocier mais on a l'impression que ce n'est pas si simple...
Arrivés à Paksé, c'est une vraie galère pour trouver un hébergement. Soit les établissements sont complets, soit les chambres sont franchement pas terrible.
On finit par trouver une chambre de 4 personnes que l'on partage avec les copains. Depuis le temps que l'on voulait dormir ensemble dans la même chambre, c'est chose faite. Elle nous coûtera un peu moins de 7€ par couple.
Une fois installés, bien qu'il soit l'heure du goûter en France, nous partons manger dans un boui-boui car nous n'avons rien avaler de la journée à part quelques grignotages et notre estomac crie famine. Sandie est même à la limite de s'évanouir...
Puis nous partons à la recherche d'une agence proposant des tickets de bus pour les 4000 îles, tout au sud du Laos.
La ville de Paksé étant quelque peu vilaine et déprimante, nous souhaitons partir dès demain pour l'île de Don Det et commencer à apprécier le pays.
On trouve une agence, le billet combiné bus + bateau coûte 65 000 kips par personne (6,50€), ce qui paraît un peu cher pour le niveau de vie du pays. Nous tentons une négociation en jouant notre carte : "nous sommes 4 personnes, on vous achète 4 billets).
Le type est dur en affaires et nous n'obtenons pas moins de 62 500 kips par tête, soit un rabais de 0,25€...whouhou !
Après une rapide promenade sur le marché, nous rentrons à la chambre et passons une soirée tranquille.
03 février
En route pour les 4000 îles !
Nous prenons un bus assez tôt le matin, vers 8h, en direction de Don Det. Depuis le terminus du bus, nous marchons quelques mètres jusqu'à la rivière où nous prenons une barque à moteur.
Nous navigons sur le Mékong durant un petit quart d'heure jusqu'à l'île de Don Det, notre lieu de repos pour les jours à venir.
Le capitaine de la barque nous fait signe qu'il faut descendre. Ok mais comment ?
Pas de petit port, seulement une colline de terre difficile d'accès depuis la barque. Le capitaine ne semble pas vouloir nous aider ni nous rapprocher du bord.
C'est donc les pieds dans l'eau que nous récupérons nos gros sacs en espérant ne pas les faire tomber à l'eau.
Première chose à faire, trouver un hébergement. Bah ce n'est pas chose facile... Tous les hébergements sont pleins !
Mais en persévérant, nous finissons par trouver un petit bungalow propre et confortable, en bord de Mékong, à 50 000 kips (moins de 5€).
Certes il n'y a pas d'eau chaude ni internet, mais il fait bon de se balancer dans un hamac en admirant le Mékong.
De plus, la famille qui gère le bungalow est adorable et malgré un anglais inexistant, nous arrivons à communiquer sans problème.
Après avoir dépensé tant d'énergie pour la recherche de cet hébergement, nous nous reposons sur notre terrasse et contemplons la vue.
Le lieu est superbe.
Ici pas de route mais des pistes de terre.
Pas de béton mais des maisons en bois sur pilotis et des palmiers qui longent le Mékong.
De l'autre côté de la rivière, nous voyons Don Khon, une île accessible depuis Don Det par un pont.
Ici, tout le monde se dit bonjour par un joyeux "Sabaidee" et avec grand sourire, comme ce jeune homme transportant une tonne de marchandises sur sa moto.
Nous découvrons ensuite la cuisine laotienne qui a la réputation de ne pas être variée (soupe de nouilles, riz sauté ou laap).
Toutefois, l'île étant touristique, les restaurants proposent différents plats et Guigui et moi nous laissons tenter par un curry indien dans un resto en bord de rivière.
En soirée, nous observons le coucher de soleil depuis le pont et assistons à une séance de pêche au filet typiquement locale.
Une chose est sûre, cet endroit va nous plaire :-)
04 février
Aujourd'hui nous nous mettons au rythme lao et prenons notre temps. On ne se lève pas trop tôt le matin (ça ce n'est pas du tout lao en revanche), on traîne un peu et allons prendre notre petit déjeuner vers 10h ou 11h au River Garden, le restaurant qui sera d'ailleurs notre cantine durant notre séjour ainsi que notre salon de thé.
Nous flânons quelques heures sur la terrasse de ce restaurant avec vue superbe sur le Mékong. Je bouquine le Lonely Planet et étudie les régions à explorer au Laos tandis que Guigui s'occupe du tri et du traitement de nos photos.
En fin d'après-midi, en retournant au bungalow déposer des affaires, le jeune garçon de la famille qui nous héberge souhaite nous montrer la prise de la journée : un très beau poisson chat.
Nous profitons que la lumière soit basse pour nous balader à pieds sur l'île de Don Det, très rurale.
Nous admirons à nouveau un très beau coucher de soleil mais d'un point de vue différent de la veille.
Une petite pause boissons rafraîchissantes dans un bar et nous nous dirigeons vers le nord de l'île, qui soit dit en passant, a beaucoup moins de charme que le sud, où nous logeons.
En effet, les pistes de terre ont fait place à des routes en béton, de même pour les habitations.
Pour le dîner, nous retournons au River Garden car les plats y sont vraiment bons, puis Guigui et moi faisons une soirée série télé dans notre bungalow.
05 février
Aujourd'hui nous louons un vélo et partons en balade sur l'île de Don Khon.
Nous commençons par visiter un temple. Guigui prend quelques photos tandis que je m'en vais à la rencontre d'un groupe d'enfants.
J'aime bien les temples mais au bout d'un moment je les trouve tous pareil... Les enfants, c'est bien plus marrant.
Nous poursuivons la balade jusqu'à l'entrée des chutes de Li Phi, où nous déposons le vélo pour nous promener à pieds.
Selon la légende, les chutes d'eau captureraient les mauvais esprits des personnes et animaux décédés.
Le lieu est vraiment beau et très reposant.
Nous marchons jusqu'à une plage assez fréquentée. Nous préférons boire un rafraîchissement et nous prélasser dans un hamac.
Nous restons une bonne heure et demie en ces lieux avant de repartir. A la sortie, on s'arrête dans un resto et on retrouve Sandie et Slava qui ne nous ont pas accompagnés et qui nous attendent pour continuer la balade à vélo. Ils sont fous de nous avoir attendus si longtemps !
Nous repartons ensuite tous les quatre jusqu'à une petite plage puis un autre point de vue.
Nous traversons également des villages reculés et plus pauvres et nous arrêtons dans l'un d'entre eux pour jouer à la pétanque avec des jeunes, un héritage laissé par les français ;-)
Il y a tellement d'enfants dans ce village qu'il est difficile de ne pas jouer avec eux.
Nous terminons notre balade par la rue principale de l'île de Don Khon, où nous pouvons encore voir d'anciens bâtiments français datant de l'époque coloniale.
En soirée, l'un des fils de la famille qui nous héberge vient manger chez ses parents avec des amis.
Le papi propriétaire de notre bungalow lui marmonne un truc en nous désignant du menton. Le fils vient aussitôt nous voir.
Il s'appelle Sam et nous demande de nous joindre à eux pour le repas. C'est avec grand plaisir que nous acceptons et nous passons une excellente soirée.
Notre repas est typiquement local : une fondue laotienne avec ce qu'il reste du poisson chat péché la veille dans le Mékong.
En accompagnement, beaucoup de salade que l'on fait cuire et du sticky rice (riz collant) que l'on mange avec les doigts et que l'on trempe dans une sauce piquante.
Pour ce qui est de la boisson, nous ne goûtons pas le lao-lao, l'alcool local, mais faisons tourner des verres de bière.
Pour moi qui déteste la bière, difficile d'y échapper...
C'est incroyable de voir ces trois générations vivre ensemble sous le même toit. Il y a les grands-parents, les enfants et les petits-enfants.
Ils vivent avec très peu de confort. La cuisine est sommaire et ils prennent leur douche directement dans la rivière.
Pour les remercier de ce si bel accueil et ce très bon moment passé avec eux, nous leur donnons notre multi prises pour remplacer la leur qui est en fin de vie, ainsi que quelques produits d'hygiène (savon, shampoing, brosses à dents, fil dentaire, peigne).
Nous leur imprimons également quelques portraits d'eux, certains semblent surpris de se voir en photo.
C'est en compagnie de ces gens merveilleux que nous terminons notre séjour à Don Det dans les 4000 îles.
Nous avons beaucoup hésité à rester plus longtemps ici car nous aimons beaucoup cette famille et les lieux si reposants, mais nous souhaitons aussi continuer l'aventure avec les copains alors nous partons demain pour Champasak.
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