08 février

 

Très tôt le matin, nous quittons Champasak et retournons en minibus jusqu'à Pakse pour 20 000 kips par personne (moins de 2€).

Arrivés à Pakse, des songtaew (taxis collectifs) nous proposent de nous amener jusqu'au centre ville pour la modique somme de 10 000 kips par personne.

On pense avoir mal compris car il n'y a que deux petits kilomètres à parcourir et nous avons payé le double depuis Champasak pour un trajet de 30 km.

On leur demande 10 000 kips la course pour quatre personnes. Les chauffeurs refusent, c'est 10 000 kips chacun non négociable.

Bon bah, nous choisissons de marcher jusqu'au centre ville par souci d'économies.

Une fois au centre ville, l'objectif est de louer un scooter, de laisser nos gros sacs à l'agence de location ou à un hôtel et de partir cheveux au vent faire le tour du plateau des Boloven, un immanquable du Laos selon les guides.

 

Le plateau des Boloven est réputé pour son climat agréable, ses cascades spectaculaires et son excellent café.

C'est aussi malheureusement l'une des régions les plus bombardées durant la guerre du Vietnam.

 

Nous avons hâte de découvrir cette région mais pour le moment nous sommes coincés à Pakse et c'est une vraie galère pour en sortir !

Impossible de louer un scooter pour deux personnes, les agences et hôtels exigent qu'il n'y ait qu'une personne qui monte sur le scooter, soit disant que le plateau serait assez montagneux.

En revanche, il est possible de monter à deux sur une moto semi-automatique... Allez savoir pourquoi...

Nous pensons qu'il y a un gros business de motos dans cette ville, principalement gérée par des vietnamiens.

Guigui et Slava n'ayant jamais conduit de semi-automatique, préfèrent louer un scooter, automatique et plus facile à conduire.

Après avoir passé près de deux heures à chercher en vain un loueur de moto honnête, nous décidons d'aller directement à Paksong en bus et de louer une moto là-bas en espérant que ce sera plus simple et moins cher.

Les tuk-tuk étant toujours trop chers, nous effectuons à nouveau le trajet de deux kilomètres à pieds jusqu'à la gare routière.

Là, ce ne sont pas des bus mais des songtaew qui vont jusqu'à Paksong, cela signifie un trajet très inconfortable d'une bonne heure et demie pour seulement 30 kilomètres à parcourir.

Mais nous n'avons pas le choix alors c'est parti pour du transport purement local.

Le songtaew est blindé : des hommes, des femmes, des enfants, des sacs de riz partout et même un coq.

Nous sommes tous super serrés mais Guigui et moi apprécions malgré tout le voyage assez typique.

 

Nous voici arrivés à Paksong. Nous trouvons rapidement un hébergement petit budget (60 000 kips) et partons à la recherche d'un scooter à louer.

Là c'est le drame ! Personne ne loue de scooter ni de moto dans cette ville. On a même l'impression que les commerçants n'ont pas le droit de nous vendre quoique ce soit. On leur dit à peine bonjour qu'il nous répondent "no no" et nous envoient sur les roses...

C'est vraiment étrange. A croire qu'il y a une mafia et que le business n'appartienne qu'à Pakse...

Puis nous nous rappelons d'un café tenu par un hollandais et mentionné dans le Lonely Planet. D'après le guide, ce serait LA personne à aller voir pour obtenir des informations. C'est ce que nous faisons.

Ce type hollandais nous explique qu'il n'y a pas de business de moto à Paksong pour la simple et bonne raison que la ville n'est pas suffisamment touristique et que ça coûterait trop cher aux laotiens d'acheter des motos pour ne quasiment pas les louer.

Du coup il nous conseille d'en louer une directement à un local.

Il nous donne également plusieurs informations concernant la région, les belles choses à voir et l'état des routes.

Tandis que Sandie et Slava hésitent à faire demi-tour et à rentrer à Pakse, Guigui et moi décidons de passer malgré tout une nuit ou deux ici, histoire de ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien.

Nous étudions et modifions le tour prévu initialement autour du plateau des Boloven, en supprimant les villes de Sekong et Attapeu de notre circuit.

Une fois l'itinéraire à peu près conçu, nous partons manger assez tôt en début de soirée. Là encore, c'est floklo.

Tout d'abord très peu de resto. Nous nous arrêtons dans l'un d'entre eux, vide, et demandons au type qui se tient là s'il est possible de manger.

Le mec secoue sa femme endormie au milieu de la pièce pour qu'elle se mettre aux fourneaux. Un malade !

Elle n'a qu'une soupe de nouilles à nous proposer. Je sais que je suis difficile parfois mais je n'aime vraiment pas ça alors on va voir ailleurs...

Dans le resto suivant, il y a plus de choix. Je prendrai un riz sauté, Sandie des légumes mijotés tandis que les garçons goûteront au barbecue laotien.

 

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Pour le moment la vilaine ville de Paksong nous déprime un peu mais nous restons optimistes et espérons voir de jolis paysages et villages sur notre route autour des Boloven.

 

 

09 février

 

C'est aujourd'hui que nos chemins se séparent avec Sandie et Slava. Ils s'en vont voir rapidement la chute de Tat Fan et filent directement au village de Tat Lo, tandis que nous souhaitons nous balader dans les environs de Paksong, tranquillement.

Après avoir dit au revoir à nos crevettes, nous déjeunons et partons louer une moto semi-automatique au hollandais du café.

Finalement Guigui gère très bien la conduite de cette moto, on aurait pu en louer une directement à Pakse et gagner du temps...

Nous commençons la balade en nous rendant à la chute de Tat Fan, la plus spectaculaire selon le guide. Enfin ça, c'est ce que nous pensions faire.. En réalité nous nous sommes trompé de route et sommes arrivés aux chutes de Tat Yuang.

 

A l'entrée du parc, un terrain de pétanque et une plaque typiquement française : la place des marseillais ;-)

 

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En nous dirigeant vers les chutes, nous nous faisons interpellés par un français aux yeux bridés, qui nous invite à boire le thé dans son écolodge. Cet homme âgé de 73 ans et qui se fait appelé "le Berrichon du Mékong" nous raconte un peu son histoire.

Arrivé en France à l'âge de 18 ans et parlant un peu le français, il a rencontré l'amour de sa vie dans le Berry et a travaillé d'arrache-pied pour devenir comptable.

Depuis que sa femme est décédée à 10 jours de sa retraite, il voit la vie différemment.

Pourquoi attendre la retraite pour vivre ses rêves et voyager ? Il s'est donc réinstallé au Laos dans le but de développer l'éducation des jeunes ainsi que la culture du thé et du café de façon responsable.

En effet, des volontaire apprennent l'anglais et le français aux enfants dès leur plus jeune âge.

Une belle rencontre que nous avons faite. Nous avons bien fait de nous trompé de route car qui aurait cru que nous aurions rencontré un "voisin" de Tata Monique (la grande-tante de Guigui) ?

 

Nous prenons congé et poursuivons notre balade. L'endroit est très agréable et les cascades très belles. Ce lieu reposant serait idéal pour un pique-nique.

 

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Nous reprenons la route à moto jusqu'à la fameuse chute de Tat Fan, tant recommandée par les guides.

Certes, elle est plus haute mais n'est pas plus impressionnante que celles que nous venons de voir.

De plus, l'hôtel resort qui entoure cette chute inaccessible rend l'atmosphère des lieux beaucoup moins naturelle et authentique.

 

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Nous reprenons la route, les cheveux au vent jusqu'à la rivière Nam Tok Katamtok. Mais avant de découvrir une nouvelle cascade, nous faisons une pause déjeuner dans un boui-boui trouvé en bord de route et mangeons typiquement local : des oeufs en omelette (car nous n'avons pas confiance en la viande) accompagné de sticky rice (le fameux riz collant).

 

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Le ventre plein et le fessier reposé (la moto ça fait bien mal aux fesses au bout d'un moment...), nous repartons en direction de cette fabuleuse rivière qu'est la Nam Tok Katamtok.

D'après le guide et le hollandais qui nous loue la moto, la route serait superbe. En réalité il en est tout autre.

La route est en construction et est complètement buldosée de partout. Elle est même difficilement pratiquable par endroit mais mon pti coeur gère la conduite comme un chef ;-)

 

Sur la route, deux laotiens à moto nous informent que nous avons dépassé la cascade et nous demande de les suivre, il vont nous y amener.

En effet, nous avions loupé la bifurcation. Là on se retrouve à moitié dans la forêt avec ses deux hommes que l'on ne connaît pas, armés de mitraillettes.

On se demande un peu qui sont ces mecs et restons sur nos gardes.

En fait, le plus vieux des deux qui parle un peu anglais nous expliquent qu'ils sont garde forestier et que leur mission est d'éviter le braconnage, l'abattage des arbres sans autorisation et de temps à autre de renseigner les touristes comme nous.

En tout cas pour quelqu'un qui appris à parler anglais par ses propres moyens, il se débrouille plutôt bien.

Il nous montre la chute, certes bien plus haute que les deux précédentes, mais pas du tout extraordinaire à voir.

 

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D'une part, nous sommes en saison sèche, ce qui signifie qu'elle a moins de débit qu'en saison des pluie.

D'autre part, il nous est encore impossible d'admirer cette chute de très près à cause des différents éboulements liés à la construction de la route.

C'est donc un peu déçus que nous rentrons à Paksong, mais gardons en mémoire les premières chutes vues ce matin à Tat Yuang ainsi que notre rencontre avec le Berrichon du Mekong :-)

 

 

10 février

 

Aujourd'hui nous quittons la triste ville de Paksong pour nous rendre à Tat Lo, une petite bourgade dont l'intérêt principal est marqué par ses cascades et sa tranquillité.

Ne souhaitant pas emprunter le même chemin qui nous a conduit ici depuis Pakse, nous préférons monter dans un songtaew en direction de Tha Teng. Seulement voilà, aucun véhicule n'y va.

Nous sommes obligés de prendre un songtaew en direction de Pakse qui nous déposera sur la route au croisement du kilomètre 21.

En théorie nous pouvons récupérer une correspondance pour Tat Lo.

On trouve ça un peu risqué au début mais on n'a guère le choix alors on tente cette option.

A peine les gros sacs déchargés du songtaew à ce fameux croisement du kilomètre 21 que nous devons repartir. Le bus pour Tat Lo est déjà là.

Le billet coûte 60 000 kips. Le bus étant archi blindé, je tente bien de le négocier en argumentant sur le fait que nous serons mal installés mais en vain. Ils se fichent pas mal du confort des passagers dans ce pays. C'est le même prix pour tout le monde, peu importe où tu t'assois.

Nous faisons donc le voyage pendant une bonne heure assis sur des sacs de riz et la demie heure suivante sur les sièges d'une famille française descendue avant nous.

 

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Le bus ne nous dépose pas à Tat Lo même mais dans un village situé à moins de deux kilomètres, que nous parcourons à pieds pour retrouver notre destination.

Les beaux paysages en chemin nous mettent déjà dans l'ambiance, les enfants qui réclament des stylos aussi. Cela n'a rien d'étonnant, le lieu semble très visité par les touristes...

 

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Tat Lo, on y arrive enfin ! Se résumant à une rue principale essentiellement composée d'hébergements, il nous est très facile de prospecter une chambre.

Nous en trouvons une, la moins pire, pour 35 000 kips (moins de 3,50€) avec salle de bain à partager.

Ici, le climat est différent de Paksong. On crève de chaud !

C'est autour d'un coca bien frais que nous nous détendons et attendons le retour de Sandie et Slava qui ont prévu de partir demain en fin de journée.

A leur retour, nous visitons leur bungalow et décidons de le récupérer pour les nuits prochaines.

Il coûte 2€ plus cher mais a sa propre salle de bain et est situé plus au calme juste en face des chutes de Tat Lo.

 

En soirée, nous allons manger chez Mama Pap, qui comme elle le dit si bien : "Small Mama, big plate" (petite mama, grosses assiettes).

Sous les conseils de nos crevettes, nous mangeons un plat pour deux et nous faisons bien.

 

 

11 février

 

Nous commençons la journée par changer d'hébergement et récupérons le bungalow de Sandie et Slava.

Puis, nous partons tous les quatre en balade autour des chutes de Tat Lo.

 

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Nous nous perdons un peu au milieu des champs et de la forêt jusqu'à arriver complètement par hasard dans un charmant village. On a l'impression de regarder un épisode de La Petite Maison dans la Prairie :-)

 

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Nous continuons la balade jusqu'à la chute de Tat Suong, où les enfants réclament beaucoup.

En nous voyant arrivés, une dizaine de ses bambins sortent de l'eau tels des zombies pour nous réclamer argent, stylos et bonbons.

Évidemment, nous ne leur donnons rien.

Malheureusement, cette mendicité présente chez les enfants est directement liée au tourisme de masse, qui nous ne le répèterons jamais assez, n'est pas sain pour les populations locales.

 

Sandie et Slava qui ont déjà vu cette chute nous attendent près de la rivière tandis que nous allons y jeter un œil.

Pas grand chose à voir si ce n'est un pipi de chat en cette saison sèche. Toutefois, le chemin à travers les potagers qui nous y mène est très joli.

 

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Nous repassons ensuite par ce même village pour retrouver la route nous ramenant à Tat Lo.

Au Laos, personne n'est stressé, pas même les biquettes :-)

 

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Sur le chemin retour, des écolières font une partie du trajet avec nous.

 

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Nous rencontrons également une très belle araignée :-P

 

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En milieu d'après-midi, nous prenons notre dernier repas avec les copains (toujours chez Mama Pap).

 

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Cette fois-ci nos chemins se séparent pour de bon. Ils s'en vont pour Vientiane tandis que nous restons une journée de plus ici avant de découvrir le centre du Laos.

Nous avons été heureux de vivre un bout de ce voyage avec eux. C'est toujours bon de revoir les copains.

Nous espérons partager à nouveau un bout de notre route avec ceux restés à la maison ;-)

 

 

12 février

 

Aujourd'hui pas grand chose. On se repose et on tente tant bien que mal de mettre à jour notre blog avec vue sur les cascades.

 

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Pour conclure, mis à part le village de Tat Lo et les chutes de Tat Yuang, nous n'avons pas trouvé le plateau des Boloven si extraordinaire que ça, comme indiqué dans tous les guides.

C'est d'ailleurs le sentiment que partage plusieurs voyageurs rencontrés.

Selon nous, il ne fait pas partie des immanquables du Laos. Mais les goûts et les couleurs...

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