Mongolie : 18 jours en van russe (1ère partie)
08 oct. 201310 juillet
9h30 : nous voilà tous les 4 devant le Golden Gobi, tout excités par cette aventure.
Nous faisons la connaissance de Bagui, notre chauffeur avec qui nous allons partager ces 18 jours de voyage.
Bagui semble tendu. La nana du Golden Gobi nous explique qu'il est un peu nerveux car il n'y a pas d'interprète et il ne parle pas un mot d'anglais.
On essaie de le rassurer en lui disant que tout va bien se passer, qu'on arrivera bien à se comprendre.
C'est parti mon kiki !
Avant de quitter Ulan Bator, nous nous arrêtons à un marché acheter des provisions pour quelques jours et on file vers la steppe.
Dés le premier jour, ça secoue pas mal, mais certains arrivent malgré tout à s'endormir.
Environ 3h plus tard, on s'arrête au milieu de nulle part près d'un rocher sacré dont on doit taire le nom (si on a bien compris...).
Installés non loin d'une yourte, le propriétaire de celle-ci vient à notre rencontre, comme c'est la coutume ici. Il arrive bien sûr à cheval, plein galop. Whaou !
C'est tout près de cette montagne que nous installons notre premier campement.
Nous préparons notre premier repas de camping : des pâtes avec une boîte de thon à la sauce très piquante. On s'arrache la gueule mais notre morceau de pastèque, sûrement l'unique fruit du séjour, apaise notre palais.
Le ciel est gris, l'air est frais. On s'empare de nos ponchos et on part se balader pendant environ deux heures aux alentours.
On commence par grimper en haut du rocher où nous restons émerveillés devant un si beau paysage et restons assis un moment à regarder les chèvres
Puis nous redescendons et poursuivons la balade non loin du campement.
De retour aux tentes, les filles font une sieste tandis que Nico effectue son premier croquis de voyage. Hé ouais on a un artiste avec nous :-)
Quant à moi, j'immortalise les jeux de lumière entre le soleil et la pluie.
J'aperçois au loin un bogosse perché sur la montagne. Mais ce serait pas notre chauffeur que l'on cherchait depuis un moment ?
Au menu de ce soir : les pâtes froides de ce midi avec du ketchup. On se régale ! :-)
Bagui, qui était parti manger chez la famille nomade, revient au camp. Nous essayons de communiquer avec lui en lui demandant des choses basiques comme l'heure à laquelle on doit se lever demain et celle du départ, ou encore comment on dit "bonne nuit" en mongol.
On arrive très facilement à se comprendre avec les mains et quelques dessins au sol.
Un petit "saïren emraarai" et tout le monde au dodo.
11 juillet
On commence la journée par aller voir nos voisins nomades.
Nous sommes accueillis avec un thé au lait et des gâteaux. Bon, leur thé au lait n'a pas vraiment le goût de thé. C'est plutôt du lait chaud coupé avec de l'eau salée. C'est pas top mais ça se boit.
Bagui, lui, a droit à des abats de moutons dans son thé au lait, et il n'est que 10h du matin. Hummmm !
La maîtresse de maison nous en propose également mais nous refusons poliment. Ce n'est que notre 1er jour dans la steppe, on y va doucement...
Après cette parenthèse gastronomique, nous reprenons la route vers l'inconnu.
Bagui semble hésitant sur la piste à suivre. Faut dire que tout se ressemble ici.
Il demande son chemin à un cavalier.
Pendant la pause déjeuner, on demande à Bagui de nous montrer sur la carte où on était hier et où on va aujourd'hui.
Nous comprenons d'après ses mimes que nous allons à Baga Gazryn Uul voir une grotte et un monastère.
Le monastère a été détruit dans les années 1930 et il n'en reste que des ruines et des cairns.
L'endroit est superbe, reposant, et propice à de jolies photos de sauts.
Pendant qu'on se promène, Bagui reste près du van et discute avec un guide anglophone.
Lorsque nous revenons, celui-ci nous annonce qu'un Nadaam se déroule jusqu'à aujourd'hui à Mandalgovi et que si on veut le voir nous devons partir maintenant.
Il est plus de 14h et nous avons environ 60km à parcourir.
Bagui veut vraiment qu'on assiste à ce Nadaam car il met les gaz. Ça secoue dans le van !
Le Nadaam c'est quoi ? C'est un peu comme le "14 juillet" en France sans les feux d'artifices mais avec des épreuves sportives.
Il y a notamment la lutte, la course de chevaux et parfois le tir à l'arc.
Cette fête a lieu les 11 et 12 juillet à Oulan Bator mais les dates changent d'un village à l'autre.
On découvre les lieux, les gens se sont mis sur leur 31, ils portent leurs plus beaux manteaux.
On commence par aller voir l'arrivée de la course de chevaux effectuée uniquement par des enfants car il s'agit d'une course d'endurance de 25km au galop. C'est impressionnant de voir de si jeunes enfants monter sur ces chevaux, parfois sans selle.
Nous allons ensuite nous promener autour des stands. Une jeune fille qui parle un peu anglais nous invite à déguster dans sa yourte des Khuushuur (beignet frits fourrés au mouton). Quand c'est bien préparé c'est plutôt bon.
Elle est contente de nous recevoir car elle peut exercer son anglais.
Les enfants du coin sont émerveillés de voir des occidentaux.
La jeune fille note nos profils facebook sur un papier afin de garder le contact mais on n'aura jamais de nouvelles.
Nous assistons ensuite aux combats éliminatoires de lutte.
Ne sont ils pas mignons avec leur slips et leurs boléros ?
En lutte mongole, il existe plusieurs rituels à respecter lors d'une victoire, notamment tourner autour de l'autel en faisant l'oiseau pour remercier le ciel et jeter des petits biscuits dans la foule pour remercier la terre.
Mais notre préféré reste et restera la claque sur le cul de l'adversaire. On ne sait pas si ce geste a une signification particulière ou si c'est juste parce qu'ils aiment ça ;-)
Les éliminatoires terminés, c'est l'heure de la pause cigarette pour Nico qui se fait rappeler à l'ordre par un employé de la commune que l'on prend pour Monsieur le Maire.
Nico s'éloigne et nous on reste assis par terre à côté, comme beaucoup de monde, les gradins étant pleins.
"Mr le Maire" revient nous voir et nous demande de le suivre. On se dirige vers des officiers de police.
Sonia commence à rouspéter Nico car elle pense que c'est à cause de sa clope.
En fait pas du tout, il demande aux policiers assis sur un banc de nous laisser la place. Ils s'exécutent immédiatement.
Nous sommes un peu gênés d'être traités comme des VIP.
C'est également à ce moment là que nous goûtons à notre premier aïrag, lait de jument fermenté au goût de vomi très prononcé. C'est une horreur ! Mais il nous a été si gentiment offert par "Mr le Maire" que nous nous forçons à en boire un peu.
Le Nadaam terminé, Bagui nous amène chez sa soeur, mariée 3 enfants, qui habite en ville.
C'est ici que nous plantons les tentes, juste à côté de sa yourte.
C'est quand on s'installe qu'on s'aperçoit que le van a un pneu à plat. Une crevaison dès le 2ème jour ça promet !
Nous passons une très bonne soirée en compagnie de cette famille fort sympathique.
La partie de "Time's Up" (mimes) commence réellement à ce moment là et Bagui discute beaucoup plus avec nous.
Il nous apprend qu'il à 47 ans, qu'il a 2 filles et qu'il est grand-père.
La famille nous confie qu'ils ont adopté leur fils car les parents de ce garçon n'avaient pas les moyens de s'en occuper.
Le père de famille est blessé à l'œil car il est tombé de moto avec sa fille qui a très mal à la tête.
La soeur de Bagui fabrique des bottes en cuir et Jenni décide de lui en acheter une paire.
Nous mangeons local : riz et mouton accompagné de thé au lait.
Nous sniffons du tabac plutôt fort. On a l'impression qu'on va saigner du nez !
Pendant la soirée, Nico en profite pour dessiner un portrait de Bagui, plutôt réussi.
On en est seulement au deuxième jour et on a l'impression d'avoir déjà vécu plein de choses !
On s'endort sous les étoiles.
12 juillet
Petit déjeuner avec la famille de Bagui qui nous conduit ensuite sur les hauteurs de la ville. Il s'agit d'une sorte de parc avec des statues.
Puis il nous amène aux douches publiques de la ville qui n'existent malheureusement plus. Alors ce sera toilette de chat dans une bassine chez la soeur de Bagui ;-)
On déjeune une soupe de nouilles au mouton avant de dire au revoir à la famille.
Pour les remercier, on leur imprime des photos et on leur offre des échantillons de parfums.
En route pour Ulaan Suvraga où se trouvent le "désert peint", une succession de collines rocheuses teintées de rouge.
Bagui se perd un peu mais on ne s'inquiète pas pour autant. Nous lui faisons entièrement confiance, d'autant qu'il finit par retrouver son chemin.
Le soleil tabasse fort aujourd'hui et nous sommes obligés de faire une pause sous la cagne pour laisser le moteur refroidir.
Arrivés à bon port, on se balade un petit moment dans ce désert éblouis par ce paysage incroyable au beau milieu de la steppe.
On se croirait dans un décor de far west.
Évidemment le cadre est parfait pour une nouvelle photo de saut. Ce coup-ci nos compagnons de voyage se joignent à nous.
Sur le chemin du retour, on aperçoit l'ombre de notre chauffeur qui veille sur nous de là-haut.
Le soleil commençant à se coucher, il est temps de trouver un endroit où camper.
Bagui nous amène près d'un camp de yourte. Il demande à son propriétaire si l'on peut camper tout près. En attendant nous discutons avec d'autres voyageurs occidentaux car nous ne sommes pas les seuls ici. Il y a déjà deux autres vans.
Bagui revient, un peu contrarié. Il nous fait comprendre qu'on doit bouger, ce qui nous arrange car on aime mieux être tout seul pour camper.
Il nous trouve facilement un terrain, ce n'est pas la place qui manque dans la steppe mongole.
Et pourtant, le terrain n'étant pas idéal, nous partageons un espace restreint sans cailloux et plantons nos tentes à moins d'un mètre l'une de l'autre.
Pour le dîner, Bagui va manger chez les voisins nomades et nous, on se fait une sorte de couscous de la mer : semoule avec boîte de thon piquant, oignons et raisins secs.
Bagui revient plus détendu que tout à l'heure. Au début on croit qu'il a bu...
On passe la soirée à apprendre quelques mots de vocabulaire en mongole et au dodo.
Merci à Sonia pour ses photos et à Nico pour ses croquis que vous pouvez aller voir sur son site.
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