Mongolie : 5 jours à Oulan Bator
06 oct. 201305 juillet
7h du matin, en route vers l'un des pays tant attendu de notre voyage : la Mongolie !
Pour nous y rendre, nous faisons 13h de bus en incluant les passages de frontières où l'on doit descendre du bus à deux reprises avec nos bagages.
Dans le bus, beaucoup de passagers mongoles.
Bien que leurs sacs soient au fond de la soute, ils se précipitent à chaque fois pour descendre.
Du coup, ils n'hésitent pas à bouger nos sacs qui se trouvent devant et à les mettre de préférence dans une flaque d'eau pour récupérer leurs énormes cartons.
Devant nous, un passager originaire de Singapour est un vrai fanatique de la photo moche au smartphone.
Il prend absolument tout en photo : les toilettes mongoles qui ne sont autre qu'un trou dans la terre, le paysage de la steppe à travers une vitre dégueulasse et avec en 1er plan le rideau, les douaniers qui montent dans le bus, etc...
Bien qu'il soit interdit d'utiliser son téléphone, ce rebelle prend le bureau de la douane en photo et poste le tout sur facebook dans la seconde.
On l'a même vu prendre des photos à une main sur le bord de la route, l'autre main lui servant à tenir sa quéquette pour pisser.
Il nous rend fous à s'agiter dans le bus en permanence.
A chaque fois qu'il bondit de son siège pour prendre une photo, nos voisins allemands et nous-mêmes nous demandons ce qu'il y a de si intéressant à voir : bah en fait rien.
Nous arrivons à Oulan Bator vers 20h. Nous partageons un taxi avec les deux suissesses rencontrées en Russie car nous allons à la même auberge de jeunesse.
Le taxi nous coûte 5€ pour nous quatre.
Arrivés au Lotus guesthouse, la nana de l'accueil qui ne parle pas un mot d'anglais nous annonce un lit en dortoir à 15$ alors que la veille elle nous avait dit par mail que c'était entre 8 et 10$.
Comme dirait notre ami Pem, faudrait pas nous prendre pour des jambons ;-)
Au début elle refuse de baisser le prix mais quand Guigui lui montre le mail, elle est obligée d'accepter.
Mais comme elle nous a soulé, qu'elle n'est pas très aimable et que les lits ne sont pas très confort, on décide de poser nos sacs et d'aller voir ailleurs si on y est.
Au Baïkal, un couple français faisant le voyage dans l'autre sens nous avait parlé d'une auberge tenue par un français et plutôt sympathique malgré un propriétaire râleur : la petite Marmotte.
Ce n'est pas très loin du Lotus Guesthouse alors on s'en va prospecter.
Le proprio n'est pas là, nous sommes accueillis par d'autres voyageurs français.
On visite. C'est plutôt mignon et propre et les gens ont l'air sympa.
C'est une auberge qui n'accueille visiblement que des francophones puisque nous ne sommes entourés que de français et de suisses.
De plus cette auberge n'est référencée que dans le Petit Futé.
Comme il y a de la place en dortoir pour 5€ le lit, nous repartons chercher nos sacs au Lotus pour nous installer ici.
Quand on revient à la Petite Marmotte, nous faisons la connaissance de Vincent, le propriétaire des lieux.
Il a l'air sympa mais d'entrée de jeu il me saoule.
En effet, quand je lui explique notre voyage, il se permet de refaire notre itinéraire.
Quelques exemples :
- je lui dit qu'on aimerait bien faire du volontariat en Mongolie
Sa réaction : "vous n'allez pas faire ça ! Qu'est-ce que c'est que tous ces français qui veulent sauver la Mongolie, ils n'arrivent déjà pas à se sauver eux-mêmes."
- je lui dit qu'on aimerait prolonger notre visa pour rester quasiment deux mois en Mongolie.
Sa réaction : "vous n'allez pas rester deux mois en Mongolie ! Un mois c'est largement suffisant pour ce qu'il y à faire ici ! En revanche restez plutôt deux mois en Chine, dans le Yunnan et le Sichuan."
A ce moment-là il commence un peu à me gonfler (Guigui n'est pas avec moi, il discute avec d'autres voyageurs)...
Guigui me rejoint. Ouf ! Il va pouvoir prendre le relais car le mec me fait péter un câble. Quand il nous demande notre destination après la Chine, Guigui lui répond le Népal et là, c'est le drame.
Sa réaction n°1 : "N'allez pas au Népal ! A part des treks, il n'y a rien à faire."
Ça tombe bien, c'est un peu pour ça qu'on y va...
Sa réaction n°2 : "en plus, ce n'est pas la bonne saison. En octobre vous allez avoir froid."
Ce mec ne dit que de la merde. Les bonnes saisons pour le Népal sont justement les mois d'octobre, novembre et de mars à mai.
Sa réaction n°3 : "Vous êtes jeunes, il vous sera facile à votre retour en France de poser 2 semaines de congés pour passer des vacances au Népal."
J'avais trop envie de lui dire : "mais tu nous emmerdes, on fait ce qu'on veut."
Avec Guigui on s'échange un regard. Mon pti coeur comprend ma détresse et terminera la conversation par : "bah on verra bien ce qu'on fera...".
Fort heureusement nous terminerons la soirée avec les autres voyageurs.
Samedi 6 juillet
C'est le week-end, toutes les administrations sont fermées. Nous sommes obligés de patienter jusqu'à lundi pour faire notre demande d'extension de visa.
En attendant, on se repose un peu et on réfléchit aux différentes activités que l'on aimerait faire pendant notre séjour.
On sympathise aussi avec les autres voyageurs de l'auberge, notamment avec Sophie la suisse et Stéphanie et son fils Paolo, anciens tourdumondistes en famille : cekankonvaou
On sort de l'auberge pour prendre l'air car on en a assez d'entendre Vincent râler en permanence et nous faire subir sa crise de la quarantaine.
Ça nous permet de voir un peu ce qu'il se passe autour de la place Sukhbataar et on a bien fait puisqu'on assiste à une flashmob présentée par un rappeur mongole avec des rastas. Génial ! :-)
Flasmob à Oulan Baator from Jenni et Guigui on Vimeo.
Il y a beaucoup de monde à UB comme on dit ici (you-bi : Ulan Bataar) car nous sommes à quelques jours du Nadaam, fête nationale mongole.
Les rues sont très bruyantes, les voitures klaxonnent en permanence et nous respirons la douce odeur des pots d'échappement.
Selon certains, Oulan Bator serait la capitale la plus moche du monde. C'est pas faux.
Le soir, Vincent s'est montré étrangement agréable en nous proposant un apéro saucisson et une soirée crêpes.
Nous avons passé un bon moment.
Mais cela ne durera pas. En effet depuis notre arrivée à l'auberge, il y a une coupure d'eau dans le quartier et nous n'avons pas d'eau chaude.
Certes il n'y est pour rien mais est-il obligé de dire à sa clientèle :
"Moi ça m'arrange qu'il n'y ait pas d'eau chaude, ça me baisse ma consommation d'eau et comme ça les gens restent moins longtemps dans la salle de bain et c'est plus propre. Ça me fait moins de ménage à faire."
Sans commentaire.
Dimanche 07 juillet
C'est bon on s'est décidé sur ce qu'on veut faire comme activités en Mongolie :
- road trip en van
- randonnée à cheval évidement. Nous sommes quand même dans le pays des cavaliers
- randonnées pédestres dans le parc du Terelj et/ou au lac Khovsgol dans le nord
- séjour chez une famille nomade
- faire du volontariat
On ne pourra sûrement pas tout faire en 2 mois mais au moins on a des idées.
Maintenant reste à savoir ce qu'on fait en premier.
On aimerait bien commencer par le road trip en van mais il faut qu'on trouve des compagnons de voyage, de préférence sympa, pour partager les frais.
Si on ne trouve pas d'ici 2 jours, on commencera par une randonnée dans le parc du Terelj, à 2h de la capitale.
En fin d'après-midi, on part faire un tour au marché de Narantuul.
On suit à la lettre les recommandations du Lonely Planet, à savoir qu'on n'emporte avec nous que le strict minimum.
En effet il paraîtrait que le marché soit un repère de pickpockets coupeurs de poches.
Alors on met la pochette d'argent près du slip et on s'en va affronter le marché noir.
Même pas peur !
Bah en fait, c'est juste un grand marché, tout ce qu'il y a de plus classique.
Notre seule crainte est de nous prendre un seau d'eau sur le coin de la tête car il pleut des trombes d'eau.
Au début on ne visite pas trop le marché car trop occupés à s'abriter sous les bâches.
D'ailleurs, Guigui avec ses 1,85m est d'une grande aide pour les commerçants il n'a besoin ni de tabouret ni de perche pour vider l'eau des bâches.
Après l'orage, on poursuit notre visite du marché mais il est déjà bientôt 19h, l'heure de remballer les stands alors on rentre à l'auberge de jeunesse.
De retour en centre ville, nous croisons Jessica et Daniel, le couple allemand rencontré en Russie. Nous allons boire un verre ensemble et passons un bout de soirée ensemble.
Lundi 08 juillet
Aujourd'hui c'est journée administrative ! En route vers le consulat pour demander notre extension de visa.
En attendant le bus, nous croisons un couple occidental. On se demande s'ils sont français car ils ont quand même bien des sacs quechua :-)
Quand on monte dans le bus, on entend la fille demander en français à un policier si c'est ce bus qu'ils doivent prendre.
Alors superwoman que je suis, je leur crie "Montez ! Ce bus va à l'ambassade".
Tout va très vite. Le bus commence à rouler la porte ouverte et moi je suis toujours sur le bord de la route avec les deux français alors mon pti ceur me demande ce que je fous et me dis de monter fissa car il est en train de partir sans moi.
Je saute dans le bus. Les deux français sont toujours sur le bord de la route. Tant pis, ils prendront le prochain.
Le bus s'est pressé pour rien car nous sommes dans les embouteillages.
Arrivés à l'ambassade, nous suivons à la lettre les instructions que Sophie la suisse nous a données pour faire l'extension de visa :
- remplir un formulaire
- écrire une lettre de motivation expliquant les raisons pour lesquelles nous souhaitons prolonger notre visa
- et enfin payer 60€ chacun pour une extension de 30 jours.
Ça y est, on a notre extension. Ça été réglé en une heure de temps. On peut rester en Mongolie jusqu'au 03 septembre :-)
Au moment de quitter le service immigration, sur qui on tombe ? Les deux français laissés sur le bord de la route !
On fait donc la connaissance de Sonia et Nico, deux parisiens de notre âge originaires des Cévennes.
En discutant avec eux, on s'aperçoit qu'ils ont un peu le même profil que nous, à savoir qu'ils sont en mode petit budget, qu'ils sont aussi équipés d'une tente et qu'ils aimeraient bien faire un road trip en van en campant dans la steppe afin de partager les frais.
Ces deux français semblent être de parfaits compagnons de voyage !
Alors on s'échange nos emails et on se tiendra au courant.
Nous, on espère que ça va marcher car on aimerait bien quitter la capitale rapidement.
Le retour au centre ville se fait en une heure et demie avec encore plus de bouchons.
L'après-midi on traîne un peu au Department Store, une sorte de Galeries Lafayette mongole. Très pratique, on y trouve de tout et notamment des cartes de la Mongolie, routières et randonnées.
Le soir Sonia et Nico nous recontactent, ils sont partant pour un trip en van avec nous. Trop cool !
On a trouvé des compagnons de voyage. Il n'y a plus qu'à trouver un van et un chauffeur car il est très difficile de partir seuls dans la steppe, les panneaux de directions étant inexistant et les cartes très imprécises.
Mardi 09 juillet
Aujourd'hui c'est journée prospection à la recherche d'un van et d'un chauffeur pour le moins cher possible.
Sous les recommandations d'Alex de Vizeo, ancien tourdumondiste, nous contactons Mejet Tour. Ils ne répondent pas.
Qu'à cela ne tienne, on se déplace directement à leur bureau, à l'autre bout de la ville.
Sauf qu'en fait ils n'ont pas vraiment de bureau mais un appartement. Reste à savoir lequel c'est.
Par chance, nous croisons par hasard la gérante de l'agence dans l'escalier.
Dans un premier temps elle nous annonce qu'étant seulement 4 personnes, elle peut nous proposer une jeep à 100$ par jour mais pas un van. On est un peu déçu mais bon faut voir...
De plus, elle n'est pas certaine d'avoir un chauffeur disponible pour demain.
Elle nous tiendra au courant dans la journée.
En attendant sa réponse, on part faire quelques amplettes pour les enfants que nous rencontrerons sur la route.
En fin d'après-midi, Mejet Tour nous rappelle. Mauvaise nouvelle : aucun chauffeur dispo avant une semaine ! On part prospecter ailleurs.
Il est 18h, ça nous semble compromis de partir demain mais on croise les doigts pour après-demain...
On commence à tout hasard par nous rendre au Golden Gobi, l'une des plus grosses guesthouses de la ville, une vraie usine.
On annonce tout de suite la couleur en expliquant ce que l'on souhaite : un tour en van russe de 15 jours avec seulement un chauffeur car nous n'avons pas d'argent à dépenser pour un guide anglophone, ni pour un cuistot, ni pour les hébergements car nous avons une tente.
Elle nous répond "no problem" et nous propose un circuit à travers le désert de Gobi en remontant par le centre et le lac blanc avant de revenir à la capitale.
Elle nous conseille d'étendre ce circuit de 15 jours en 18 jours afin de ne pas passer trop de temps sur la route.
Ce circuit nous convient. L'étendre nous permet de baisser le coût journalier du tour car pas d'essence supplémentaire à payer mais seulement les 3 jours en plus de salaire du chauffeur.
Quand elle nous demande quand nous souhaitons partir, nous lui répondons, dubitatifs : "demain ?".
Quelle joie de l'entendre nous répondre "no problem" !
Whouhou ! On est trop content ! :-)
Mission accomplie !
En résumé nous partons demain avec Sonia et Nico pour un road trip de 18 jours en van russe et en tente à travers la steppe mongole, le tout pour la modique somme de 690€ pour 2, soit environ 19€ par jour et par personne.
A cela, il nous faudra rajouter la nourriture.
690€ ça représente environ 1 300 000 tughriks, ce qui fait une sacrée liasse de billets de 10 000.
On n'a pas assez de place pour tout planquer dans nos slips ! :-P
Le soir, nous fêtons cette victoire tous les 4 au resto et on file préparer nos sacs.
L'aventure mongole peut enfin commencer ! :-)
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