Mongolie : 5 jours de randonnée à cheval
09 nov. 2013Aprés avoir vécu une semaine comme des nomades, nous voilà partis pour vivre notre dernière aventure dans ce pays : parcourir la steppe tels de véritables cavaliers mongols.
Bah oui, on ne peut pas quitter la Mongolie sans monter à cheval.
Nous vivons cette aventure avec Ibtissame, jeune étudiante en médecine et cavalière confirmée (niveau galop 7).
En plus d'être très sympa, c'est un bon professeur qui nous apprend quelques techniques d'équitation.
Utile quand on n'a jamais fait de cheval de sa vie.
C'est donc tous les trois que nous partons à l'aventure avec nos tentes, en compagnie de Mandkraa, notre guide pour les 5 jours (un sacré bogoce !), de Bagui, 13 ans, un invité de dernière minute (il a fait office de guide stagiaire pour terminer ses vacances) et de deux chevaux de bas pour porter notre packtage.
Très vite, nous faisons la connaissance de nos chevaux : celui de Guigui est un coureur de Nadaam et le mien un solitaire associable et un incroyable péteur .
18 août
Pour notre 1ère journée de cheval, nous randonnons pendant 4 heures, principalement au pas, question de s'habituer à nos chevaux et inversement.
Nous aimons beaucoup la tranquillité de cette balade nous permettant de profiter sereinement du paysage.
C'est dans un superbe endroit que notre guide nous arrête pour camper, coincés entre deux bras de rivière.
On se détend et engageons la conversation avec notre guide qui, évidement ne parle pas un mot d'anglais.
Très curieuse comme d'habitude, je lui pose des questions un peu perso et nous apprenons qu'il a 40 ans, qu'il est marié et qu'il a trois enfants.
Fascinée par le bleu de ses yeux (assez rare chez les mongols), je lui demande de qui il tient ses beaux yeux.
Il me répond que c'est sa maman, aujourd'hui âgée de 70 ans, qui a les yeux bleus. Puis il me retourne la question, lui aussi fasciné par mes yeux clairs. Bah moi c'est de mon papa que j'ai hérité mes yeux bleus
Comme tout bon cliché qui se respecte, les hommes s'occupent du feu et c'est Ibtissame et moi-même qui préparons le repas : pâtes avec oignons, chou et viande pour tout le monde sauf moi.
Le repas satisfait nos guides. Tant mieux car nous mangerons la même chose pendant 5 jours.
Voyant que je ne mange pas de viande, Mandkraa s'amuse à m'appeler "yama", qui signifie "chèvre"en mongol.
Ce sera d'ailleurs mon surnom durant tout le séjour. Guigui, lui, sera surnommé "papa yama" à cause de son bouc
19 août
Le temps de se lever, de déjeuner, de replier les tentes et de bater les chevaux, on ne décolle pas avant 11h30 !
On commence tranquillement la randonnée au pas mais le temps étant gris, on n'apprécie beaucoup moins les paysages.
D'ailleurs, quand il se met à pleuvoir, notre guide nous emmène nous réfugier chez une famille dans une yourte.
On y restera tout l'après-midi le temps que la pluie cesse.
En attendant, pour nous occuper, on participe à la fabrication du feutre, cette fameuse couche faite de laine de mouton qui sert à isoler les yourtes.
Evidemment, on se débrouille moins bien que la maîtresse de maison mais tout le monde dans la yourte complimente notre travail. Ils sont vraiment trop gentils.
En fin d'après-midi, la pluie cesse alors on profite de cette acalmie pour repartir, ce coup-ci au trot.
Le trot ça fait mal aux fesses et aux genoux mais c'est agréable de prendre un peu de vitesse.
On campe une nouvelle fois non loin d'une rivière pour alimenter les chevaux et notre popote, et on se dépêche de préparer le repas car un orage semble nous menacer.
Bingo ! C'est une fois le repas prêt que l'orage éclate.
Notre tente 3 places étant la plus grande, on se réfugie tous dans notre T3 pour manger puis dodo car mine de rien ça fatigue le cheval !
20 août
Aujourd'hui, nous avons fait notre premier galop. Ça n'a pas duré longtemps mais suffisamment pour nous procurer quelques sensations fortes.
Mon cheval très associable ne supporte pas que les autres le doublent alors quand ça se produit, il s'emballe un peu et commence à tracer. Heureusement que je commence à le maîtriser le canasson, autrement il m'aurait mise par terre.
Après une bonne balade d'environ 4h, on fait une pause déjeuner à l'heure du goûter près d'une rivière bien marron.
Cette eau-là, on l'a fera bien bouillir...
Pendant qu'Ibtissame et moi préparons le repas, Mandkraa montre à Guigui des gravures sur pierre datant de naguère ou jadis, on ne sait plus trop...
Ça fait du bien de faire une pause car nos cuisses et nos fessiers souffrent un peu. On redécouvre nos muscles.
Le soir, on campe près d'une famille nomade. On joue un moment au foot avec les enfants de cette charmante famille.
La maîtresse de maison me propose aussi de recoudre une de mes chaps. C'est incroyable ce que les gens sont gentils dans ce pays.
Comme chaque soir, nous admirons les couleurs du crépuscule, un ciel aux camaïeux de bleus.
21 août
Aujourd'hui on approfondit le galop et on prend de la vitesse.
C'est vraiment le pied de pouvoir galoper dans la steppe, les cheveux au vent. On a une sensation de totale liberté.
Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ce qu'on ressent, il faut tout simplement venir essayer pour se rendre compte des sensations.
Comme d'habitude on fait notre pause déjeuner vers 16h, près d'un étang.
On est vraiment bien là, allongés dans l'herbe à ne se préoccuper de rien, jusqu'à ce que Mandkraa nous montre où on en est dans notre parcours sur la carte.
Il nous reste étrangement encore beaucoup de chemin à parcourir pour retourner à Kharkhorin, notre destination de demain.
C'est là qu'on comprend qu'il y a un malentendu sur la durée du trek. Nous avons payé pour 5 jours de cheval et 4 nuits en tente mais Mandkraa pense qu'on fait 5 nuits et 6 jours. C'est du moins ce que lui a dit la femme du gérant de l'agence...
On lui explique que ça ne nous dérange pas de faire une nuit de plus mais qu'on a payé que pour 4 nuits.
Du coup le soir, il essaye de contacter l'agence en appelant d'une yourte mais pas de réseau.
On se couche sans savoir si on rentre au bercail demain ou pas. On verra bien. On se laisse guider par Mandkraa en qui nous avons une totale confiance.
22 août
Ce matin, Mandkraa nous annonce que c'est jouable de parcourir les 50 km pour rentrer à Kharkhorin.
On va juste faire deux étapes en une. Dis donc, il est bien confiant sur notre niveau car on va galoper sévère !
Mais n'allons pas trop vite ! Commençons par nous arrêter à la yourte voisine, chez un ami de Mandkraa pour picoler un peu.
Notre guide boit pas mal d'aïrag et de vodka mongole, on s'inquiète un peu surtout en voyant le jeune Bagui faire la tête.
C'est pas tout ça mais faut y aller maintenant. On a encore 50 bornes à parcourir...
On se rend compte en repartant que notre guide n'est pas si bourré que ça, contrairement à son ami qui a de la choucroute dans la bouche.
C'est donc plein galop que l'on rentre, toujours à travers de magnifiques paysages de steppe, de montagne et de forêt.
Vers 19h30, notre guide reçoit un appel de l'agence qui s'inquiète de ne pas nous voir rentrer.
Pas de panique, on arrive !
Quand la nuit commence à tomber, on augmente la cadence et on n'arrête plus de galoper à flanc de colline.
Les chevaux transpirent mais semblent prendre autant de plaisir que nous.
C'est en pleine course que nous assistons à un magnifique levé de lune.
Nous rentrons à l'agence à 21h, fatigués mais avec un sourire accroché aux lèvres.
Mandkraa nous félicite de notre performance de la journée. Nous prenons un dernier repas ensemble avant de nous dire au revoir.
Je déteste les au revoir car je sais qu'ici ils signifient plutôt un adieu.
Mais ce coup-ci je me contiens et ne pleure pas.
Un fantastique trek à cheval que l'on aurait pu prolonger si on avait su qu'on s'en sortirait si bien.
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