Népal : 3 jours à Katmandou
14 janv. 201409 octobre
Ce matin. départ à 6h30 de notre guesthouse de Chengdu pour prendre le premier bus nous amenant à l'aéroport.
On quitte enfin la Chine ! Nous sommes vraiment contents de nous rendre au Népal, deuxième pays tant attendu de notre voyage.
En effet, cela fait déjà quelques années que nous parlons de faire de la randonnée dans les montagnes de l'Himalaya.
Quand on arrive à l'aéroport, ça nous fait bizarre d'attendre l'avion, le premier en 6 mois et demi de voyage. On croirait presque que l'on va rentrer en France, comme si les vacances étaient terminées.
Mais le superbe vol que nous prenons, laissant apercevoir la chaîne de l'Himalaya, nous rappelle bien notre destination.
Nous passons juste au-dessus des montagnes, les paysages sont incroyables. Ça promet un beau séjour dans ce pays.
Arrivés à Katmandou, le chauffeur de l'hôtel nous récupère gratuitement. Nous sommes tout de suite mis dans l'ambiance.
Une vieille voiture abimée, pas de ceinture de sécurité, des sièges déchirés, et ici on roule à gauche.
Pas de route bitumée non plus mais des nids de poule si gros que des voitures restent coincées dedans.
Des piétons sur le bord de la route car ici il n'y a pas de trottoir.
Le tout dans un concert de klaxons et toujours avec le sourire !
Arrivés à l'hôtel, l'extérieur est plutôt agréable avec de belles terrasses offrant une vue sur Thamel, le quartier le plus populaire et touristique de Katmandou où nous logeons.
En revanche, la chambre est assez rudimentaire...
Les draps sont tachés et la pomme de douche est orange. Rouille ou salmonelle ? L'une ou l'autre, ça ne me donne pas envie de me laver...
Un employé de l'hôtel vient changer la pomme de douche en échange d'un pourboire. Je trouve ça un peu gonflé de donner des sous pour avoir changé une pomme de douche sale censée être propre, d'autant que cet hôtel n'est pas parmi les moins cher de la ville.
Et puis à notre arrivée, nous avons déjà donné aux deux mecs qui ont insisté pour porter nos sacs jusqu'à la chambre. Ne connaissant pas encore la valeur de la roupie népalaise et n'ayant pas de monnaie sur nous, nous leur avons donné 500 roupies chacun, soit 4 euros. Ils étaient super contents !
Le gérant de l'hôtel, qui parle un peu français, est très sympa. Il nous donne des infos concernant les treks, évidemment dans le but de nous vendre un tour, mais quand nous lui annonçons que nous souhaitons effetuer un trek par nous-même, il continue de nous renseigner sans grimacer.
Ça nous change des chinois qui n'acceptaient de nous renseigner que s'il y avait un intérêt pour eux.
Dans l'après-midi, nous sortons acheter des cartes des villes de Katmandou et Pokhara et aussi une carte de randonnée. Nous avons décidé de faire le trek le plus populaire du Népal mais aussi celui qui nous fait rêver depuis quelques années : le Tour des Annapurnas.
Puis, on se fait accoster par un mec d'environ 25 ans qui nous propose de visiter son école d'art.
Guigui n'a pas trop envie d'y aller car il est convaincu que le but de cette visite est de nous vendre quelque chose.
Moi en revanche, je me dis : "chouette ! On va voir des étudiants peindre, ça va être sympa".
Quelle erreur ! Sur ce coup-là, c'est Guigui qui a vu juste.
Le mec nous amène dans un endroit qui ne ressemble pas du tout à une école. Il n'y a absolument personne mis à part son boss qui nous explique pendant un bon quart d'heure les différents mandalas, dessins représentant la spiritualité bouddhiste, le but étant qu'on lui achète des peintures.
D'après lui, ce serait des handicapés qui réaliseraient ces toiles et l'argent servirait à les nourrir et les loger.
Au début, on hésite, surtout moi mais bon, que faire maintenant qu'on est là ? Partir sans rien acheter ? C'est un peu délicat après avoir entendu tout son blabla.
Bah on finit par acheter un mandala à 2000 roupies, soit 15 euros.
Il nous dit qu'il y a des volontaires qui viennent aider dans son école située à 20 km de Katmandou. Quand je lui demande des infos sur son site internet, comme par hasard le site est en reconstruction et effecivement il est introuvable sur la toile.
J'ai comme l'impression qu'on vient de se faire avoir comme des bleus. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, mon pti coeur m'avait prévenu.
Mais bon voyons les choses du bon côté, nous repartons avec un joli mandala :)
On s'apercevra plus tard dans l'après-midi qu il y a beaucoup d'écoles d'art dans Katmandou et surtout dans le quartier de Thamel.
Quand on sort de là, le jeune rabatteur qui nous a conduit jusqu'à cette arnaque nous raccompagne à pieds jusqu'à notre hôtel sans qu'on lui demande quoique ce soit. Guigui sent le mauvais plan... Bah ça n'a pas loupé !
Le jeune demande un peu d'argent à mon pti coeur pour aider sa famille qui vit au village. Guigui ne lâche pas le morceau, ce sera un non catégorique, autrement on va se ruiner avec tous ces pourboires.
Et puis ce n'est pas lui rendre service de lui donner des sous.
De retour à l'hôtel, on planifie un peu ce qu'on veut faire au Népal et on poursuit la soirée dans un resto végétarien super bon et super pas cher : le Shree Lal.
Pour 6,70 euros, nous buvons 2 cocas, 2 lassis, mangeons un apéro Papad très épicé ainsi que 2 plats et 4 petits nans.
Les doses ne sont pas très grosses mais nous avons le ventre plein et avons goûté à plusieurs spécialités.
Une adresse que nous recommandons ;)
Sur le chemin, nous croisons beaucoup de dealers de haschich complètement défoncés. Certains font un peu flipper avec leurs yeux pas en face des trous...
De retour à notre chambre, nous profitons que l'électricité soit revenue pour recharger tous nos appareils électroniques. Ah oui, il faut savoir qu'à Katmandou il y a régulièrement des coupures de courant...
10 octobre
Après le petit déjeuner, nous filons faire nos demandes de permis de trekking.
En chemin, nous passons devant un homme allongé au sol, le visage recouvert d'un torchon en guise de bandage, des moignons suintant lui servant de pieds, en train d'agiter un bras sans main. Ce mendiant a la lèpre.
Je suis choquée mais ne peux malgré tout pas m'empêcher de le regarder. Il semble tellement souffrir. Je sens que ça va être dur d'affronter la misère...
Guigui me fait accéler le pas et me conseille de ne pas regarder si ça me choque à ce point.
A l'office du tourisme, nous faisons nos demandes de permis de trekking qui nous coûtent au total 59 euros pour deux et 4 photos chacun.
On y croise Perrine et Jérôme, le couple français rencontré à Guilin en Chine. C'est cool de les revoir car le contact était bien passé avec eux.
Une fois les permis de trekking en main, nous voulons faire nos demandes de visas indiens mais l'embassade ferme à midi et il est 12h15... Tant pis, on les fera plus tard.
On arrête les démarches administratives pour aujourd'hui et on part se balader dans le quartier de Thamel.
A peine sortis de l'office du tourisme, on croise à nouveau plusieurs mendiants atteints de polio cette fois-ci.
Là c'est trop dur pour moi, je ne peux retenir mes larmes. On s'arrête un moment le temps pour moi de reprendre mes esprits.
En me voyant dans cet état, Guigui se demande si on va finalement aller en Inde car on nous a souvent raconté que la misère était bien plus présente là-bas.
Les larmes séchées, on reprend notre balade jusqu'au Durbar Square.
Bien que les rues soient un vrai bordel et très encombrées (il y a des gens partout !), je ne me sens pas opressée et la balade est plutôt agréable, ce qui n'est pas toujours évident pour moi qui suis souvent coincée entre la claustrophobie et l'agoraphobie...
A Durbar Square, nous nous posons dans un petit café et dégustons un lassi (ce breuvage à base de yaourt que nous prenons toujours à la banane, spécialité du pays et de l'Inde) et observons la vie sur la place.
Des enfants jouant au cerf-volant,
un Sâdhu,
le marché,
la place.
Pour le moment, malgré une propreté de chambre très moyenne et la misère de la rue qui m'effraie, nous trouvons qu'il fait bon vivre au Népal. Nous aimons beaucoup l'ambiance qu'il s'y dégage et la culture totalement différente de ce que l'on a connu depuis le début de notre voyage.
Les népalais sont souriants et gentils. Les taxis ne se montrent pas insistants et bien qu'on leur refuse la course, ils viennent nous parler et nous demander d'où on vient.
Nous sommes également impressionnés par leur maîtrise de l'anglais. Certes ils ont leur très fort accent indien mais ils parlent tous anglais. Il ne faut pas oublier que le Népal est l'un des pays les plus pauvres dans ce monde !
Ce soir, nous retrouvons Perrine et Jérôme pour manger et passons une bonne soirée en leur compagnie.
11 octobre
Après le petit déjeuner, nous souhaitons nous rendre à la station de bus pour acheter nos billets nous amenant au point de départ du trek des Annapurnas.
On espère obtenir des billets pour demain matin, ce qui ne va pas être évident car nous sommes en période de "Big Pestival" (oui, les népalais ont beaucoup de mal à prononcer les "f").
Nous en avons d'ailleurs déjà eu un aperçu devant notre hôtel.
Nous nous rendons à la gare routière en taxi, qui nous propose la course à 800 roupies l'aller-retour, soit un peu moins de 6 euros. On négocie à 600 roupies...on obtiendra la course à 700.
Pendant le trajet, on se rend compte qu'on était en train de négocier 200 roupies, soit 1,50 euro dans l'un des pays les plus pauvres au monde. On a un peu honte...
Arrivés à la station de bus, le chauffeur est adorable. Il nous aide à trouver le bon guichet et à acheter nos tickets de bus. Cool ! On a nos tickets pour demain matin ! A nous les Annapurnas !
Le chauffeur nous ramène à notre hôtel et on lui donne finalement 1000 roupies pour le remercier d'avoir fait plus que nous conduire. Il s'apprête à nous rendre la monnaie mais quand on lui dit qu'il peut la garder, c'est un vrai plaisir de lire la joie dans son regard et son sourire.
Le reste de la journée est consacrée à l'achat de quelques provisions pour le trek (fruits secs, eau, barres de céréales) et à la préparation de nos sacs.
On essaie de laisser le plus d'affaires possible à notre hôtel et d'alléger nos sacs mais au final je porterai un sac de 13 kilos (au lieu de 15 kg) et Guigui 15 kg (au lieu de 18).
Pour le dîner, nous retrouvons une nouvelle fois Perrine et Jérôme et mangeons une autre spécialité du Népal : les Momos.
Ce sont comme des raviolis chinois (voir la vidéo du défi) mais cuisinés différemment.
On se couche à 1h du matin, tout excités de partir en trek. La nuit va être courte...
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