Russie : 1 semaine autour du lac Baïkal
28 août 201327 juin : arrivée sur l'île d'Olkhon
Il est 19h30, on est crevé ! Faut dire qu'on a peu dormi dans le train, qu'arrivés à Irkoutsk on a pas mal marché avec les gros sacs à la recherche d'un hébergement, pour finalement faire 6h de route bien pourrie dans un minibus pour arriver sur l'île d'Olkhon.
Heureusement, la chance nous sourit et Olga, la propriétaire de la pension, a des lits disponibles.
Sous ses airs un peu brut de décoffrage, Olga semble malgré tout très sympathique. Elle nous fat même quelques sourires, ce qui nous surprend un peu au début...
Faut dire qu'on n'est pas très habitué à voir les russes sourire.
En plus d'être très accueillante, elle est aussi une bonne cuisinière.
Au menu de ce soir : poisson, riz, maïs, haricots et en dessert un chausson à l'abricot.
Le tout fait maison bien sûr !
Soirée tranquilou à étudier les possibilités de randonnée dans l'île.
28 juin
Le temps est mitigé. On fait un petit tour en ville.
Le décor est posé : pas de route, que de la terre et du sable, des maisons en bois, des vaches qui se baladent librement et surtout des gens aux yeux bridés !
On a l'impression d'avoir déjà changé de pays.
On a un aperçu de ce qui nous attend en Mongolie.
On part à la recherche d'une carte de l'île pour les randonnées.
On nous apprend que depuis cette année, il faut payer un permis pour avoir le droit de marcher ou de faire du vélo en dehors de la ville de Khoujir.
Mais visiblement, il n'y aurait pas vraiment de contrôle.
Le problème pour nous c'est qu'on s'est renseigné directement auprès de l'office du parc. Du coup on est un peu grillé alors dans le doute on préfère payer ce permis.
Il nous coûte 320 roubles pour 2 personnes et une tente, soit 7€50.
Normalement on est censé payer ça pour chaque jour de marche mais la nana ne nous fait payer qu'une seule journée alors que l'on prévoit de faire 2 jours de marche.
Tant mieux pour nous mais ça prouve le peu de sérieux de la chose.
Au vu du ciel gris, on se contentera aujourd'hui de nous rendre à pieds au village voisin, à 4km aller.
On a bien fait de ne pas partir trop loin car on rentre sous la pluie.
29 juin : 2 jours de balade en autonomie
C'est parti pour de la randonnée en totale autonomie, comme on aime.
Bon, ce n'est que deux jours mais ça fait longtemps alors on est tout content.
On essaie d'expliquer tant bien que mal nos plans à Olga grâce à Google Translate et à quelques gestes.
Elle est d'accord pour qu'on laisse des affaires dans la chambre alors on allège nos sacs au maximum.
Juste avant notre départ, nous faisons la connaissance de Guillaume, un autre routard en tour du monde, faisant à peu près le même trajet que nous.
Il nous raconte sa mésaventure dans le transsibérien : il a assisté à une tentative d'égorgement au couteau suisse d'un russe par un tchétchène.
Comme quoi les expériences en transsibérien peuvent varier.
Quand on pense que le pire qu'on ait vu dans ce train c'est l'explosion d'une bouteille de kwas dans notre compartiment (c'est une sorte de bière au pain sans alcool) !
Heureusement, personne n'a été éclaboussé ;-)
Trêve de blabla, il faut quand même qu'on parte randonner.
On commence par sortir de la ville par le nord. Itinéraire déconseillé par le jeune homme qui nous a vendu la carte et on comprend pourquoi.
C'est une vraie décharge !
Du coup, on reprend le chemin par la piste avant de couper à travers ce qui ressemble déjà à de la steppe mongole.
La vue sur le lac est tout simplement à couper le souffle.
Le chemin se poursuit ensuite en grimpant à travers bois,
avant de déboucher sur un petit lac, enfin ce qu'on pensait être un lac.
Il s'agit en fait d'une marre dans laquelle les vaches viennent boire, pisser et bouser.
Heureusement qu'on a apporté de l'eau en bouteille ! ;-)
Après avoir marché 14km pendant 3h, quelle joie de pouvoir planter la tente au milieu de nulle part !
30 juin : retour chez Olga
La nuit a été plutôt fraîche (6°C) et humide mais nous repartons sous un beau soleil et avec une tente sèche :-)
Pour le retour, nous passons par un chemin différent de l'aller car nous préférons toujours effectuer des boucles.
Le retour se fait en 15km et 3h20, encore une fois à travers des paysages splendides.
De retour chez Olga vers 14h, on se repose un peu et retournons en ville prendre explorer les coins encore inconnus.
1er juillet
Nous remercions Olga pour son accueil et grimpons dans le minibus de 9h30. Retour à Irkoutsk pour repartir ensuite à Listvianka, une autre ville au bord du Baïkal.
Le trajet nous coûte 1200 roubles pour 2, soit 28€.
Nous faisons les 6 heures de retour avec Fabienne et Francisca, deux suisses avec qui nous délirons sur la bouffe.
En effet, on essaie de se rappeler le goût des différents fromages que l'on peut trouver chez nous.
Nous finissons par conclure que c'est en France, en Suisse et en Italie que l'on trouve les meilleurs fromages.
Fabienne nous fera même un grand plaisir en partageant son lapin Lindt :-)
Elle a des réserves de chocolat dans son sac à dos. Elle n'a pas suisse pour rien.
Arrivés à Irkoutsk, nous reprenons un bus pour Listvianka, une petite ville balnéaire en bord de lac.
Le trajet nous coûte 200 roubles pour nous deux et s'effectue en 1h15.
Arrivés à Listvianka, nous sommes les derniers passagers à descendre.
C'est le moment de payer le chauffeur et il nous demande 400 roubles (soit deux fois le prix) en prétextant que nos sacs ont pris la place de 2 personnes.
On lui dit qu'il n'avait qu'à les mettre sur le toit et surtout qu'il fallait nous le dire avant.
Je suis enragée car il n'est pas question de payer et de rentrer dans cette corruption.
Pendant que Guigui tente de négocier avec le chauffeur, je m'empresse de ramasser nos sacs à l'arrière et de les descendre du minibus.
Le chauffeur commence à s'emballer et à monter d'un ton alors je parle plus fort que lui : "niet niet niet !"
Au final Guigui lui donne 100 roubles pour les sacs. Je suis méga énervée !
Maintenant il faut trouver la guesthouse. D'après le plan du guide, ce n'est pas trop loin, 800m à tout casser.
Sauf que cette guesthouse n'est indiquée nulle part et que pour l'atteindre il nous faut monter une côte bien raide.
On y est ! Le Baïkaler Eco Hostel est devant nous !
Sur le prospectus, il est indiqué qu'on peut camper pour 500 roubles sauf que le terrain est en pente, bossu et plein d'arbustes.
Publicité mensongère ! Ça commence à me gonfler tous les 5 minutes.
Du coup la nana nous propose un dortoir économique à 600 roubles pour 2 : matelas au sol dans un grenier bas de plafond.
Ça nous convient, d'autant qu'on est que tous les 2 dans le dortoir. Et puis de toute façon on n'a pas trop le choix.
Je sais pas pourquoi mais la nana de cette guesthouse, je ne la sens pas. Elle m'a l'air malhonnête et fourbe.
Guigui pense que je me fais des idées et qu'elle est tout simplement russe.
On verra bien...
2 juillet : expédition à Bolchie Koty
L'idée aujourd'hui c'est de nous rendre dans le petit village de Bolchie Koty, situé à 20 km de Listvianka.
Seulement deux moyens pour y aller : le bateau à 330 roubles par personne, (soit 7€50) ou les pieds pour gratos.
On choisit la deuxième option et on aimerait bien camper sur place.
Pour le retour, on verra si on refait le même chemin à pieds (mais ce n'est pas une boucle) ou bien si on prend le bateau.
A la guesthouse, nous faisons la connaissance de Kathryn, une australienne qui aimerait bien faire la randonnée avec nous car elle devait partir avec un groupe mais finalement elle se retrouve toute seule.
Pas de problème ! Ça nous fera bosser notre anglais :-)
Avant de partir, la nana (dont je me méfie) nous met un léger coup de stress.
Elle nous dit qu'un randonneur s'est fait mordre par une tique et qu'il est actuellement à l'hôpital.
Du coup, elle nous recommande d'apporter du répulsif, mais surtout de garder les vêtements longs, de se protéger la tête et de vérifier nos dos toutes les demies heure.
On obéit et on se pulvérise une fois encore d'insect écran.
Il fait très chaud mais tant pis, je mets une manche longue et on se couvre la tête.
Nous voilà fin prêts pour affronter les tiques.
Même pas peur ! On a déjà fait le parc de Stolby, on n'est pas des bleus !
C'est parti !
On commence par une montée assez difficile dans les bois pour ensuite longer le lac.
Certains portions du sentier sont en bordure de falaise et donc un peu dangereuses.
On est quand même sur une section du Great Baïkal Trail ! :-)
En chemin, nous nous arrêtons pour réaliser un défi personnel : celui de se baigner dans l'eau pure du lac Baïkal.
Une croyance dit que si on trempe les mains, on gagne 1 année de vie, les pieds c'est 5 ans et si on se baigne complètement, on gagne entre 10 et 25 ans de vie selon les sources.
Dans le doute, on se baigne deux fois.
A savoir que l'eau du Baïkal est particulièrement froide. Seulement 7 ou 8°C.
Ça pique !!!
Kathryn souhaite réaliser ce défi avec nous.
Après s'être séchés au soleil, on continue la rando, interminable !
Étonnement, alors qu'on a déjà effectué des randonnées de 20 km (notamment au tour du Mont Blanc), celle-ci nous paraît bien plus difficile.
Sur la fin de la balade, nous rencontrons le gérant du Lesnaya 7, l'unique hébergement de Bolchie Koty, village de 50 habitants.
Il nous déconseille de camper car il y aurait des contrôles et comme on ne parle pas russe, on risquerait de payer une amende...
Est-ce vrai ou bien est-ce un argument pour nous louer une chambre ?
Le ciel annonçant un orage et nos jambes étant trop fatiguées pour rechercher un emplacement, nous décidons de lui prendre une chambre bien qu'elle soit à 1300 roubles (30€).
Mais bon, nous sommes au sec, au chaud, sur des matelas confortables avec couette, dans une chambre rien que pour nous et en plus, quand il apprend que nous faisons un long voyage, il nous propose d'utiliser gratuitement le bania (sauna).
3 juillet
Nous décidons de rentrer à Listvianka en bateau car refaire le même chemin en sens inverse ne nous enchante pas, d'autant que c'est une balade assez longue, près de 6h de marche sans pause.
Il n'y a que deux bateaux par jour qui rentrent à Listvianka : 12h et 18h.
Nous décidons de prendre celui de 18h et de profiter de la journée pour continuer la balade le long du lac.
De retour à Listvianka, nous rencontrons quelques ennuis avec la nana du Baïkaler Eco Hostel.
Souvenez-vous, je vous avais dit que je ne la sentais pas.
Avant de partir hier matin, on lui avait laissé des affaires pour alléger nos sacs et on lui avait dit qu'on reprendrait une nuit dans le dortoir économique.
On voulait la payer à l'avance mais elle nous avait répondu : "pas besoin, et de toute façon je ne peux pas réserver ce dortoir à l'avance, mais vous aurez votre place".
Arrivés là, elle nous dit que le dortoir est plein.
"Des Coréens sont venus. Il y aurait bien moyen de rajouter deux matelas mais vous comprenez, chez eux les hommes et les femmes dorment séparément".
Elle est en train de me dire que je ne pourrai pas dormir avec mon pti coeur ! Elle est sérieuse là ?!!!
Du coup, elle nous annonce que n'ayant plus de place en dortoir classic (1200€ roubles pour 2) elle peut nous proposer une chambre double (1800 roubles) au tarif du dortoir classic.
Très agacée, je lui exprime mon mécontentement et lui dit qu'on n'a pas à payer pour ses boulettes.
Au final, elle nous trouve 2 lits dans un dortoir classic (censé être complet) au prix d'un dortoir économique.
On s'en est bien tiré sur ce coup-là mais j'avais sentie sa fourberie à des kilomètres.
4 juillet
La nuit a été particulièrement mauvaise pour moi. Gros ma au ventre.
Guigui, lui a bien dormi. Moi je suis crevée.
Je me repose un peu quand soudain il y a urgence !
Il y a un feu d'artifice dans mes intestins et quelques secondes plus tard, je fais pipi par le mauvais trou. Viva La Turista !
Guigui qui semblant y avoir échapper, me rejoindra dans cette souffrance moins d'une heure plus tard.
Un truc est mal passé, sûrement l'eau du Baïkal. On nous avait dit qu'on pouvait la boire mais on en a peut-être abusé.
Nous ne pension pas avoir notre 1ère turista en Russie, mais plutôt en Asie.
Malgré tout, nous devons repartir à Irkoustk. Nous devons prendre notre dernier train russe ce soir avant d'entrer en Mongolie.
Le meilleur remède contre la chiasse, ça reste encore le coca cola alors on prend un immodium et on s'achète 2 litres de coca pour la route.
N'étant pas d'humeur à négocier, nous avons mis les choses au clair dès le début avec le chauffeur du minibus. On ne paye pas pour les bagages !
L'heure de trajet est quelque peu difficile pour moi. A chaque bosse, je serre les fesses.
Arrivés à Irkoustk, nous récupérons nos visas mongoles et passons l'après-midi à l'office du tourisme pour avoir accès à un ordinateur et à internet.
Nous sommes à 1 jour de notre arrivée en Mongolie et nous n'avons rien réservé, ce qui n'est pas très malin à une semaine du Nadaam, fête nationale en Mongolie.
Notre train prévu à 21h20 a 45 minutes de retard.
Pour ce dernier trajet, nous sommes dans le "vrai" transsibérien, qui est exactement identique aux autres trains sauf que les billets sont quasiment 30℅ plus cher.
Nous sommes installés côté couloir. C'est un peu moins bien car on est davantage dans le passage et on ne peut pas tendre complètement les jambes.
Pour moi qui dort en foetus ça va encore mais pour mon pti coeur et son 1m85, c'est beaucoup plus inconfortable.
Les 6 heures de trajet se font très vite quand on dort 4h30.
On arrive à Oulan Oude à 4h du matin, il fait nuit et on ne sait pas quoi faire.
On aimerait prendre le bus de 7h qui va directement en Mongolie mais on ne sait pas s'il y a encore de la place et s'il faut réserver.
Les joies du voyages désorganisé !
Du coup, on va au Travellers, la guesthouse recommandé par le Lonely Planet.
A 4h30 du matin, la nénette qui nous ouvre est complètement fracassée et on l'a comprend.
On lui demande des infos concernant le bus. La pauvre, on la soule avec toutes nos questions au milieu de la nuit.
En gros, elle nous répond qu'on n'est pas obligé de réserver mais qu'on n'est pas sûr d'avoir de la place et qu'on risque de payer plus cher, selon elle.
En attendant, on se repose un peu dans le canapé. On paiera nos 2h de repos 100 roubles (2€30).
Nous retrouvons dans cette guesthouse les 2 filles suisses avec qui on a fait le trajet Olkhon-->Irkoustk.
Elles aussi prennent le bus pour Oulan Bator, qu'elles ont réservé et paye 1600 roubles.
En allant au lieu de départ du bus, on aperçoit quand même la grosse tête de Lénine, qui est pour le moins imposante.
Comme on est chanceux, il reste des places dans le bus parmi les dernières car il était plein quand on est parti.
Et en plus on paye moins cher en achetant le billet directement au chauffeur : 1300 roubles par personne (30€).
Ça fait plaisir de quitter la Russie et de voyager dans un vrai car !
Plus quelques heures avant d'ouvrir la page asiatique du voyage :-)
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