Thaïlande avec les parents : 3 jours de trek
28 févr. 201408 janvier : jour 1
C'est parti pour 3 jours de trek à la rencontre des tribus montagnardes ! :-)
Nous commençons par nous rendre à 7h30 à l'agence Pooh Eco Trekking pour y laisser des affaires. Nous partons avec un gros sac par couple et un petit sac à dos.
Nous retrouvons Henning et Yara, le couple germano-hollandais et Pan, notre pour ces trois prochains jours.
Les parents semblent prêts et contents de faire ce trek :-)
Nous espérons que tout se passera bien car ça fait longtemps qu'ils n'ont pas fait de grosses randonnées au confort très rudimentaire mais nous avons confiance en eux et sommes persuadés qu'ils vont assurer.
Ce que l'on souhaite avant toute chose, c'est qu'ils apprécient le séjour...
Nous commençons par faire pas mal de route avant d'entamer la marche. Une première demie heure de voiture et on fait une pause dans un marché.
Pan achète des provisions pour les trois jours, et nous, des petits cadeaux pour les enfants du village où nous séjournerons.
Puis nous reprenons la route pendant deux heures avant d'arriver au point de départ de la randonnée.
Avant l'effort, le réconfort ;-)
Nous nous arrêtons à environ 30 km de notre départ de randonnée pour savourer ce très bon pique-nique emballé dans une feuille de bananier.
Du riz avec des morceaux de porc à la sauce saté et en dessert du riz collant sucré à la noix de coco. Un vrai régal :-)
Arrivés au premier village, nous apprécions les lieux et les sourires des habitants avec qui le contact se fait très facilement.
Gérard et moi remarquons du tabac en train de sécher. Nous demandons confirmation auprès d'un groupe de femmes flânant non loin de nous. Oui, il s'agit bien de tabac.
Puis, en guise de bienvenue, l'une d'elles me propose une cigarette roulée par ses soins.
Moi qui ne fume pas, je suis obligée de refuser mais ça me gêne car je ne voudrais pas les vexer et cette dame ne semble pas comprendre mon refus.
Alors je leur mime que ça me fait énormément tousser, ça fait bien rire toutes ces femmes. J'aime mieux ça.
Quel bonheur de retrouver cette communication gestuelle que nous utilisions en Mongolie !
Je rattrape mes compagnons de trek qui ont déjà bien avancé.
A la sortie du village, nous empruntons un sentier descendant où la flore y est très riche. Pan nous fait découvrir les vertus des plantes médicinales telles que des racines à consommer en infusion.
Nous trouvons également dans cette jungle différents arbres fruitiers tels que le papayer, le caféier, les plantes à tabac ou encore l'arbre à piment.
Nous y voyons également du teck, le bois que l'on utilise souvent pour la fabrication de nos meubles.
Il nous montre aussi différentes espèces d'araignées ainsi que les endroits où les tarentules se cachent...
Tarentules ? Heuuu....on ne va pas trop traîner...
Après les habitations d'araignées, nous faisons face à un nid d'abeilles.
La descente nous mène à une rivière, la première que nous traversons à pieds.
L'eau pourtant bien fraîche nous fait beaucoup de bien et nous permet de réguler notre température, car il est bientôt midi et il fait chaud !
Une fois la rivière traversée, nous remontons la montagne pendant près d'une heure et demie. Ça grimpe sec !
La montée est raide et nous cuisons sous le soleil !
Le trek commence fort et cette partie de randonnée n'épargne pas les parents qui reconnaissent manquer d'entraînement cardio-vasculaire.
Ils s'essoufflent mais se débrouillent plutôt bien et gardent toujours le sourire, ce qui est bien agréable.
Première blessure pour Gérard : il s'accroche le lobe d'une oreille dans les ronces :-\
Vite vite ! Une plante médicinale cicatrisante qui soigne les plaies !
Fort heureusement, il ne s'agit que d'une griffure.
Nous arrivons au village d'une tribu Karen dans lequel nous allons passer la nuit et prenons connaissance des lieux et de notre famille d'accueil.
Des poules et des cochons qui se promènent partout en toute liberté dont un particulièrement gros qui servira de repas au prochain évènement à célébrer.
Un peu surpris au début par le comportement de la mère de famille qui nous accueille, nous la voyons prendre dans nos sacs les cadeaux que nous avons achetés pour les enfants.
Est-ce pour réguler le flux de présents à offrir ou bien pour être sûre qu'on ne reparte pas avec ?...
Une fois installés dans la cabane, nous faisons la connaissance du voisinage. C'est fou le nombre d'enfants autour de nous !
Nous jouons un peu avec eux en commençant par leur gonfler des ballons de baudruche.
Puis les petites filles souhaitent nous coiffer, Yara et moi. Bah oui, les cheveux longs sont faits pour être brossés.
Et moi j'adore qu'on me tripote les cheveux.
Au début je crains énormément pour ma tignasse car au lieu de brosser, j'ai l'impression que la petite fille me fait surtout de gros nœuds.
Heureusement, une femme met fin au massacre et prend la relève. Yara et moi sommes toutes les deux tressées à la thaïlandaise, une belle natte comme on en voit souvent chez les jeunes filles d'ici.
Pendant ce temps, une des fillettes s'amuse à prendre en photo ses copines avec notre appareil. Certains portraits sont plutôt réussis :-)
Quand un groupe de jeunes garçons arrive, on se dit qu'il est temps de sortir le ballon que nous avons acheté et de jouer au foot.
Pendant la partie, une des voisines nommée Popué, vient me voir et me fait comprendre qu'elle veut jouer avec moi. Pas de problème ! Ils sont trois contre moi alors un peu de renfort n'est pas de refus. Ils mènent 5-2 !!!
Mais la pauvre se fait jeter par les garçons qui ne veulent pas la voir jouer.
Nous avons comme l'impression que Popué est le clown du village car à chacune de ses interventions, tout le monde rigole.
Du coup, elle s'en va manger ailleurs tandis que j'essaie de rattraper mon score.
Pendant ce temps, Guigui et son père commencent l'apéro et goûtent une spécialité locale : le rat.
Selon les garçons, ce n'est ni bon ni mauvais, la viande a surtout un goût de charbon.
Finalement ce sont Guigui et Henning qui me viennent en aide dans cette partie de foot et c'est tant mieux car ces gamins sont de vrais tricheurs.
Nous sommes trois contre trois : les Européens contre les Karens.
Soudainement la partie s'arrête pour Guigui et moi-même car Popué nous demande de l'accompagner dans la maison voisine.
Nous la suivons. La pièce est sombre et il y a plusieurs femmes assises par terre dont une grand-mère qui se tient à l'écart.
De part ses gestes, nous comprenons qu'elle souffre du dos.
A l'autre bout de la pièce, il y a également trois jeunes hommes et au centre, deux chatons placés près d'une cocotte bouillante.
Mon coeur s'affole un peu. Je m'imagine le pire comme le sacrifice de ces petits chats sous mes yeux. En fait pas du tout !
Popué nous a simplement invités à nous joindre à eux pour la prière.
Toutes les personnes de la pièce joignent leurs mains et récitent leurs prières à voix haute, ce qui créé une certaine cacophonie mais l'ambiance religieuse est bien présente.
Les prières se terminent par un "Amen" collectif, ce qui nous fait comprendre que ce village Karen est chrétien.
Nous apprenons plus tard dans la soirée que cette prière était destinée à la grand-mère souffrant du dos, ce qui explique qu'elle était placée à part dans la pièce.
Nous sommes honorés d'avoir été conviés à cette prière, suivie de la dégustation d'un plat préparé à base de riz, de gras de porc, le tout dans un curry très très épicé.
Ce n'est pas très bon mais malgré le morceau de gras coincé entre nos dents, nous nous forçons à en manger un peu, par respect pour ces gens qui nous accueillent si chaleureusement.
Nous entamons ensuite une conversation mimée avec Popué. Une fois les présentations faites, elle essaie de nous faire comprendre qu'elle a trois enfants. Là encore c'est assez comique et elle amuse bien la galerie.
Très douée pour communiquer avec ses mains, elle pointe son doigt vers le zizi de Guigui pour dire qu'elle a un garçon et vers mes seins pour décrire ses deux filles.
Tout le monde se marre mais l'essentiel est qu'on arrive à se comprendre :-)
Pendant qu'on discute, le repas se prépare aussi chez notre famille d'accueil.
Suite au très bon dîner préparé par notre famille d'accueil, Guigui et moi rejoignons notre guide Pan dans la pièce qui fait office de séjour/cuisine/chambre.
Lui et nos hôtes ont l'air d'avoir pas mal picoler et chantent des chansons en rigolant.
Ils nous demandent de chanter à notre tour une chanson. Ce moment nous rappelle beaucoup notre séjour en famille en Mongolie.
Après une telle journée (nous avons quand même randonner pendant 3h et demie), il est temps d'aller se faire dormir les yeux comme dirait le père de Guigui.
Nous dormons tous les six dans la pièce des invités, directement sur le sol, emmitouflés dans nos duvets. C'est encore plus rustique que dans une yourte mongole :-)
09 janvier : jour 2
Réveil très matinal à 5h avec le chant des coqs. Nous arrivons à somnoler jusqu'à 7h.
Le petit déjeuner est assez difficile pour nos estomacs d'occidentaux, surtout pour Silvie et moi : un bouillon au curry avec du riz, façon porridge, du tapioka baigné dans le lait (le plus horrible à avaler) et de l'ananas bien sucré avec lequel nous remplissons nos estomacs.
10h, nous remercions la famille de nous avoir accueillis, prenons une photos souvenir du groupe au complet et repartons à l'aventure.
Pour ce deuxième jour de trek, nous avons trois accompagnateurs supplémentaires originaires du village Karen, équipés de couteaux, machettes et lance-pierre.
En quittant les lieux, nous passons devant l'église du village et poursuivons la balade en bord de rivière. Les paysages sont très beaux et la randonnée beaucoup moins difficile qu'hier, ce qui est assez reposant.
Nous faisons une agréable pause déjeuner au bord de l'eau et mangeons notre pique-nique emballé dans une feuille de bananier avec des baguettes en bamboo, fraîchement fabriquées par nos accompagnateurs.
Guigui et son père s'essaient à la chasse au lance-pierre, pas si simple... C'est Dan l'un de nos guides, qui réussit à tuer quelques moineaux pour l'apéritif de ce soir ;-)
Après avoir randonner près de 3h et demie, nous arrivons au camp de bamboo vers 14h, notre hébergement pour la nuit.
Le confort est très sommaire mais l'endroit est superbe et on se sent bien, seuls en pleine nature.
Nous profitons de la rivière pour aller nous baigner et du courant pour nous décrasser un peu. Un vrai jacuzzi naturel ! :-)
La randonnée abime les pieds de Gérard, je me charge donc de soigner les ampoules de beau-papa :-)
Mine de rien, nous vivons des journées fatigantes alors je fais une sieste avec les beaux-parents tandis que Guigui observe nos guides préparer le dîner de ce soir.
C'est encore un très bon repas qui nous attend, servi dans des couverts en bamboo et accompagné d'un alcool local que Silvie apprécie tout particulièrement...
A 20h, tout le monde sous les moustiquaires. Nous tombons assez rapidement dans les bras de morphée.
10 janvier : jour 3
C'est déjà notre dernier jour de trek !
Réveil assez tôt ce matin, nous prenons notre petit déjeuner à l'occidental vers 7h30.
Au menu pour bien commencer la journée : des fruits, tartines au beurre et confiture et des œufs durs.
Nous pouvons désormais repartir en pleine forme :-)
Aujourd'hui nous faisons notre plus belle balade du séjour, en partie les pieds dans l'eau.
Certains passages sont difficiles mais les accompagnateurs, toujours très souriants, sont aux petits soins avec les parents, qui soit dit en passant se débrouillent très bien.
Gérard nous fait une petite chute dans l'eau dans le seul but de récupérer la tongue que Silvie vient de perdre. Que ne ferait-il pas pour sa bien-aimée ?
Cette balade n'est pas sans difficulté mais les très beaux paysages de la jungle nous récompensent de tous ces efforts.
Nous formons tous un bon groupe solidaire et avançons dans la bonne humeur :-)
Nous continuons ensuite la balade, toujours les pieds dans l'eau mais dans le noir complet d'une grotte aux chauves-souris.
Équipés de nos lampes frontales et de torches en bamboo, nous partons à la découverte de cette endroit mystérieux.
Nous ne voyons pas de chauves-souris mais un serpent tout vert planqué dans une crevasse et quelques araignées.
C'est avec un grand sourire que nous sortons tous de la grotte, contents d'avoir passer les difficultés avec succès.
C'est ici que nos trois accompagnateurs nous quittent pour retourner à leur village. Leur aide nous a été précieuse et on les en remercie.
Encore quelques efforts à fournir, nous terminons le trek avec Pan, par une montée d'environ une heure et demie.
La fin de la balade est de plus en plus difficile pour les parents, surtout au niveau de l'endurance. Faut reconnaître aussi qu'on ne les ménage pas avec ce trek...
Du coup, je procède à un échange de sac avec le père de Guigui. Je lui donne le petit que j'ai sur le dos et porte le sien beaucoup plus gros.
Après tout, c'est moi la prof de sport et c'est moi qui ait insisté pour que l'on fasse ce trek alors je peux bien soulager beau-papa qui s'est montré épatant tout au long de ce séjour.
Avant de terminer la balade, nous faisons une pause grignotage qui redonne des forces et faisons un point sur les blessures de Gérard. Bah c'est pas joli joli....
Au bilan : une oreille et une main écorchée, des genoux abîmés et des ampoules aux deux talons. Un vrai guerrier ! :-)
La balade touche à sa fin, nous la terminons à l'arrière d'une camionnette, sur une piste qui nous secoue.
Le retour à Chiang Mai se fait comme à l'aller, dans un mini-van où nous tombons de sommeil.
De retour en ville, nous sommes certes bien fatigués mais gardons des souvenirs et des images plein la tête.
Nous venons de vivre un trek incroyable et sommes contents d'avoir pu partager cette expérience avec les parents de Guigui, qui ont grave assuré.
Voici le résumé de ces 3 jour inoubliables en vidéo :
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