Vietnam : 3 jours à Dalat
27 mai 201403 avril
Notre train de nuit en provenance de Danag nous fait arriver à 8h à la gare de Nha Trang, une ville balnéaire où nous ne séjournerons pas.
Non, nous avons prévu d'aller à Dalat, une ville située dans les hauts plateaux du centre, à l'ambiance paraît-il européenne laissée par les français et où l'on peut retrouver la fraîcheur printanière.
Selon les vietnamiens, Dalat serait un "petit Paris"...
N'ayant aucune ligne ferroviaire passant par Dalat, nous devons prendre un bus pour y aller. Nous marchons donc jusqu'à la gare routière.
En chemin, un bus touristique couchette qu'on appelle Open Tour, s'arrête et nous propose de nous amener jusqu'à Dalat pour 200 000 dongs chacun (7€). Nous refusons car c'est bien trop cher. Nous savons qu'il est possible d'acheter un billet pour moitié prix.
Du coup, le rabatteur nous suit et nous propose le billet de bus à 150 000 dongs (5€). Encore trop cher.
Et puis, on trouve ça bizarre que le mec descende le prix si rapidement, sur le bord de la route...
Nous refusons et le bus s'en va. Mais le rabatteur lui, nous suit en moto et nous propose le billet à 100 000 dongs (3,50€).
Ah là ça devient intéressant seulement nous trouvons vraiment louche qu'un type d'un bus touristique négocie le prix des billets de bus sur le bord de la route...
Connaissant les arnaques dans les transports vietnamiens, nous préférons refuser et aller acheter nos billets directement à la gare routière.
Grossière erreur !
Au final à la gare de bus, l'option la plus économique est de prendre un minibus pour 110 000 dongs (3,80€).
Le prix n'est pas tellement plus cher que ce que nous avait proposé le chauffeur du bus touristique mais le confort y est beaucoup moins bon !
Tant pis, nous n'avons pas trop le choix. Nous prenons le minibus de 8h30 qui roule comme un fou et nous amène à Dalat en trois heures au lieu de quatre.
Le chauffeur ne nous arrête pas en centre ville de Dalat mais un peu plus loin, à l'hôtel d'une de ses amis. Nous lui expliquons que nous avons déjà une réservation d'hôtel et qu'on préférerait qu'il nous dépose au centre ville ou au moins un peu plus près.
Il refuse et nous demande de prendre nos sacs sur un ton pas aimable.
Ne comprenant pas le comportement du chauffeur, je demande à deux passagers vietnamiens où ils vont et l'un d'entre eux me répond au centre ville. Il demande même au chauffeur de nous laisser monter pour continuer jusqu'au centre mais le pauvre, il se fait engueuler comme du poisson pourri par le chauffeur alors qu'il essaye juste de nous aider.
Le passager s'excuse en nous disant que le chauffeur ne veut pas nous emmener.
La situation est vraiment trop bizarre. Le chauffeur continue de crier et commence à toucher à nos sacs. Guigui fait barrage et on insiste pour qu'il nous amène car après tout nous avons payé nos billets comme les autres alors il n'a pas de raison d'emmener que les locaux où ils veulent...
Là le chauffeur s'emballe et commence à bomber le torse devant Guigui d'abord, puis à nouveau avec moi quand je lui demande de se calmer.
Mais ce mec est dingue ! Il se prend pour qui à bomber le torse ?
S'il veut faire la bagarre, ce n'est pas un souci !
Très en colère par cette attitude, je bombe également mon torse et lui dit : "c'est quoi ton problème ? On a payé alors tu nous emmènes, c'est tout".
Le mec semble un peu surpris que je lui tienne tête mais bon, faut pas exagérer. S'il croit que son bombage de torse va m'impressionner, c'est mal me connaître.
Guigui, qui voit bien que je commence à m'emballer aussi préfère que nous laissions tomber et que nous partions car de toute façon, ce chauffeur ne semble pas décidé à nous emmener et en plus, nous ne sommes qu'à un kilomètre de l'hôtel d'après son plan.
Franchement ce type nous a trop mis les nerfs !
Simplement parce que nous avons refusé de loger dans l'hôtel où il nous a amené alors il refuse de nous conduire alors que nous avons payé nos billets ! Mais quel connard !
Arrivés à notre hôtel, nous obtenons aussitôt notre chambre qui donne sur la route et est vraiment très bruyante. Difficile de se reposer. On ne s'entend même pas penser...
Nous demandons à changer de chambre. La patronne, qui parle le français, nous informe qu'elle n'a pas d'autre chambre mais elle nous propose d'aller dans l'annexe de son hôtel située plus au calme, à moins de 10 minutes en scooter.
Le petit déjeuner ayant lieu à l'hôtel, elle accepte de nous prêter un scooter gratuitement pour effectuer les aller-retour entre l'annexe et l'hôtel uniquement.
Son fils nous emmène voir les chambres dans la villa annexe.
L'hôtel est effectivement plus au calme et bien plus sympa.
Seulement dans la chambre qu'il nous fait visiter, on y trouve des vêtements dans l'armoire, un lit un peu défait, des affaires de toilette dans la salle de bain et une nuisette accrochée à la porte.
Cette chambre est clairement utilisée et nous le faisons remarquer au garçon qui trouve aussitôt une solution au problème.
En effet, il nous dit que toutes ces affaires sont à sa mère, il les reprend et nous demande : c'est bon comme ça, vous prenez la chambre ?"
Nan mais on croit rêver ! On paye quand même 11$ pour une nuit dans un hôtel !
Nous lui expliquons que la chambre n'ayant pas été nettoyée, nous ne la prenons pas.
Du coup, nous prenons une autre chambre qui semble ne pas être habitée mais plus tard dans la soirée, nous trouvons un savon utilisé dans la salle de bain ainsi qu'un bracelet dans le lit.
Nous en informons le fils de la patronne et lui demandons s'il est possible de nettoyer la chambre car de toute évidence, cela n'a pas été fait.
Nous passons un peu pour des lourds mais très franchement, je commence à en avoir marre de payer pour des chambres pas nettoyées. Ça me fatigue !
Il est clair que les chambres sont utilisées par les membres du personnel et refilées ensuite aux clients.
Nous attendons jusque tard le soir la patronne qui est censée nous apporter des draps propres mais elle ne vient pas et nous dormons dans nos draps de sacs.
Le bruit du bar en bas de la rue, animé jusque tard le soir, rend notre nuit difficile, et pourtant nous sommes crevés !
04 avril
Ce matin nous nous rendons à l'hôtel en scooter pour y prendre notre petit déjeuner.
Nous discutons avec la patronne, qui comme nous nous en doutions, n'était pas au courant que nous l'attendions pour avoir des draps propres.
Son fils est vraiment trop insupportable !
Voyant que pour le moment nous n'apprécions pas trop les prestations de son hôtel, hormis le très bon petit déjeuner, elle nous promet de faire nettoyer une chambre rien que pour nous.
Mais ce qu'elle ne comprend pas, c'est que ça devrait être pour tout le monde !
Bref, une jeune fille vient nettoyer une autre chambre. Nous perdons notre matinée car nous préférons rester et vérifier que la chambre est bien nettoyée. Et nous faisons bien !
En effet, après avoir passé la serpillère au sol, la jeune fille nous dit que la chambre est prête.
Sauf qu'il y a des tâches sur la cuvette des chiottes et que les draps n'ont pas été changés.
Je suis obligée de lui expliquer en détail ce qu'elle doit faire. J'hallucine !
Moi : "Et ça là, tu vois que le toilette est sale, il faut pas juste passer de l'eau, il faut frotter. Et les draps il faut les changer.
Elle : ah vous voulez que je change les draps ? Ok."
Dix minutes plus tard...
Le toilette est propre, les draps sont changés mais pas les oreillers !
Elle : les oreillers aussi vous voulez que je les change ?
Moi : Bah oui, nettoyer une chambre ça veut dire nettoyer TOUTE la chambre !"
Cet hôtel nous fait halluciner !
Nous finissons par obtenir cette chambre propre et pouvons enfin sortir et visiter la Crazy House, cette fameuse maison folle créée par une architecte vietnamienne, Mme Dang Viet Nga, fille du deuxième président du Vietnam après Hô Chi Minh.
La maison ne comporte que des pièces aménagées dans une structure d'aspect organique afin de ressembler à un arbre énorme.
Cette maison d'Alice au pays des Merveilles a été construite pour inciter les visiteurs à retrouver la nature.
Des chambres y ont d'ailleurs été aménagées.
D'en haut, on a une vue sur la ville de Dalat.
Après cette visite un peu farfelus, le temps se gâte et nous restons coincés dans notre chambre d'hôtel, attendant que la pluie cesse, mais ici quand il pleut, ça peut durer longtemps.
On se réconforte avec une sorte de pic-nic break qui nous rappelle des souvenirs :)
05 avril
Comme hier, nous nous rendons à notre hôtel pour le petit déjeuner quand la patronne nous informe qu'elle a besoin du scooter qu'elle nous prête pour venir depuis l'annexe où nous logeons, mais qu'elle nous le ramène d'ici une demie heure.
Ok pas de souci, ça nous laisse le temps de déjeuner tranquillement.
Sauf qu'après le petit dej, la patronne ne revient pas. On attend, on attend. On demande à son insupportable de fils s'il sait quand elle va revenir.
Il nous répond qu'elle sera de retour dans cinq minutes sauf qu'il n'en sait rien. C'est juste histoire de répondre et qu'on le laisse tranquille.
Finalement, nous retournons à notre chambre à pieds et marchons un quart d'heure au milieu des scooters, dans un brouhaha horrible.
Nous allons ensuite à la gare de bus à pieds qui se situe à 3 kilomètres pour y acheter nos billets pour Ho Chi Minh Ville.
Bizarrement, il ne se vend que des billets en bus couchette, ce qui ne nous intéresse pas du tout.
D'une part, parce que c'est plus cher. D'autre part, parce que c'est complètement inutile pour un voyage en pleine journée.
Et enfin parce que nous avons entendu dire de la part de plusieurs voyageurs qu'il était dangereux de voyager en bus couchette, les chauffeurs conduisant comme des fous.
Mais il faut savoir qu'au Vietnam, les gares routières appartiennent à une seule compagnie de bus qui ne propose évidemment qu'un type de bus à un seul tarif.
Nous sommes donc un peu coincés et surtout agacés de ne pas pouvoir prendre un bus non couchette.
En insistant auprès des guichetiers, nous réussissons à être mis en contact avec un vendeur de billets de bus non couchette. Ce vendeur n'a pas d'agence physique. Il est là sur le bord de la route à fumer sa clope, ne cherchant même pas à attirer le client.
Comment pourrait-on savoir qu'il vend des billets ?
La situation reste bizarre...
Il nous vend des billets, du moins il écrit les prix des billets et la date du voyage sur un morceau de papier, nous dit qu'il peut venir nous chercher à notre hôtel mais nous devons payer à l'avance.
D'habitude nous trouvons ça normal de payer les billets le jour de l'achat, mais là nous avons un mauvais pressentiment.
N'étant pas certain que le bus vienne nous récupérer à notre hôtel, nous demandons à payer demain matin, une fois dans le bus.
A priori ça ne pose pas de problème sauf que le vendeur à chiffonné nos billets...
Pas sûr qu'il vienne nous chercher demain...
Nous repartons sans ticket de bus et allons nous balader près du lac.
Quelle perte de temps !
Arrivés près du lac, nous pensions pouvoir nous promener au calme mais c'est à croire que ce concept n'existe pas dans ce pays.
La balade autour du lac se fait en réalité à côté de la route très très bruyante. Nous ne trainons donc pas longtemps près du lac qui pourrait pourtant être bien agréable, et allons jeter un œil à l'ancienne gare ferroviaire à crémaillère, fermée en 1964 en raison des attaques du Viet Cong.
Aujourd'hui, cette gare a une fonction plutôt décorative et semble être très prisée pour des séances photos de mariage dans les vieilles locomotives :-)
Nous retournons ensuite en centre ville et tentons de trouver l'agence de la compagnie de bus avec qui nous aimerions voyager demain.
Le vendeur de ce matin nous a laissé une carte de visite. Nous aimerions réserver nos billets directement à l'agence.
Comme tous les après-midi dans la région, il se met à pleuvoir. Nous prenons donc un taxi pour nous rendre à l'agence et insistons pour qu'il mette le compteur en route.
Le chauffeur ne trouve pas l'agence. Il appelle mais personne ne répond. Il demande autour de lui mais personne ne sait où se situe cette agence.
On dirait bien qu'elle n'existe pas et que le chauffeur nous fait perdre du temps exprès pour gagner des sous.
D'ailleurs le compteur défile à une vitesse improbable.
Pour nous avoir baladé sur 500 mètres, le chauffeur nous demande 50 000 dongs (1,70€). Nous lui en donnons 20 000 (0,70€) et on se casse.
Cette ville commence à nous taper sur le système !
Entre le bruit permanent, la galère pour obtenir une chambre propre, pour obtenir des billets de bus, le taxi qui essaie de nous arnaquer...
Ça nous fait trop et commençons à déprimer. Dans ces moments-là, la France nous manque terriblement !
C'est bizarre mais nous avions déjà ressenti ce ras-le-bol en Chine à nos six mois de voyage, et nous le ressentons à nouveau après un an de voyage, au Vietnam...
Nous en avons assez du Vietnam. Nous décidons de partir demain matin pour Ho Chi Minh et d'enchainer avec un bus de nuit en direction du Cambodge.
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