10 mars

 

Aujourd'hui, nous quittons le Laos par le nord-est pour rejoindre Dien Bien Phu au Vietnam, une ville importante où a eu lieu la bataille décisive et victorieuse des vietnamiens contre les français durant la guerre d'Indochine.

 

Pour nous y rendre, nous prenons le bus de 11h, qui arrive finalement à midi. Nous avons de la chance, il s'agit d'un gros bus, certes peu confortable mais avec de vraies soutes pour y ranger nos bagages...sauf qu'on nous demande de déposer nos gros sacs à l'intérieur du bus.

Allez savoir pourquoi...

Le bus est loin d'être plein, nous avons le choix parmi les sièges. Nous faisons le voyage avec quatre autres touristes : deux allemands, une française et un italien.

 

01 Dien-Bien-Phu (01)

 

Le trajet se passe relativement bien si on fait abstraction du rabatteur tout simplement insupportable.

Pour rappel, le rabatteur, c'est celui qui fait monter les gens dans le bus (avec plus ou moins d'insistance) à chaque arrêt dans les villes et villages, et qui fait payer le billet.

Dans notre présente situation, ce type est vietnamien et mériterait quelques claques.

Durant le trajet, une passagère laotienne est malade et vomit partout. Un gentil touriste allemand propose à ce fameux rabatteur de lui donner une pilule contre le mal des transports mais ce dernier prend la pilule et la met dans sa poche.

Le touriste allemand insiste pour qu'il la donne à cette pauvre femme malade mais il refuse.

Du coup, l'allemand souhaite récupérer sa pilule mais le vietnamien lui demande de l'argent en échange !

Voyant bien qu'il ne récupérera pas son médicament, l'allemand garde son sang froid, laisse tomber cette histoire mais on peut lire la colère sur son visage

Peu de temps après, le vietnamien décide de venir emmerder Guigui. Il lui touche constamment sa barbe. Au bout d'un moment, Guigui lui demande sur un ton ferme et accompagné d'un geste brusque, d'arrêter de le toucher.

Le mec arrête de toucher mon pti coeur mais à chaque fois que Guigui boit une gorgée d'eau, le vietnamien veut lui prendre sa bouteille.

Ce type commence sérieusement à nous gonfler !

Nos regards de tueur et notre ton ferme employé suffiront à calmer cet abruti.

Un peu soulé, Guigui m'annonce que si les vietnamiens sont tous comme lui, on ne restera pas bien longtemps dans ce pays...

Nous qui appréhendons un peu le Vietnam et surtout son peuple, ce mec ne fait qu'amplifier nos inquiétudes..

Une fois ce rabatteur endormi, le voyage se passe nettement mieux, sauf quand il rabaisse les sièges de tous les touristes à chaque arrêt, histoire de nous emmerder davantage.

 

Arrivés à la frontière, nous sortons du bus pour faire vérifier et tamponner nos visas mais nos sacs restent dans le bus.

N'ayant aucunement confiance en ce jeune vietnamien bien casse-pieds, nous nous inquiétons un peu pour nos sacs.

Tout est bon concernant nos visas, nous remontons dans le bus et vérifions immédiatement nos sacs. Rien à signaler.

Nous sommes quand même bien contents d'avoir acheté ces sacs à sacs avant de partir en voyage. Ils nous permettent de ranger nos sacs à dos dedans et nous pouvons le verrouiller au cadenas. Ce qui peut ralentir voire repousser les personnes mal attentionnées.

 

A peine avons-nous passé la frontière que le bus se voit obligé de s'arrêter, au milieu de nulle part, pour se faire contrôler par la douane.

Des douaniers aux têtes de voyous jettent un œil dans les moindres recoins du bus mais en font sortir tous les passagers ainsi que le staff de la compagnie de bus.

Au début, nous craignons un peu pour nos bagages avec les autres touristes mais en voyant l'inquiétude sur le visage du personnel de bus, on se dit que les douaniers ne sont certainement pas là pour les touristes...

En effet, ils n'ouvrent que les cartons que le bus transporte pour les villages (comme souvent en Asie, les chauffeurs de bus sont également coursiers/livreurs). Fort heureusement il ne s'agit que de bouteilles d'eau et de canettes de red bull.

Rien à signaler, nous remontons dans le bus et continuons notre route jusqu'à Dien Bien Phu où nous apercevons déjà des paysages très différents de ceux du Laos.

Des rizières bien vertes bordent la route et les femmes sont coiffées d'un chignon haut sur la tête, telles des geishas.

 

Nous arrivons à Dien Bien Phu à 17h15. Avec Natacha, une touriste française également présente dans le bus, nous partons à la recherche d'un hébergement.

En ce lundi 10 mars, la ville a fêté ce week-end le 60ème anniversaire de la victoire vietnamienne de la Guerre d'Indochine contre les français.

Résultat, tous les hôtels petit budget sont pleins et quand ils ne le sont pas, les chambres sont bien pourries et bien chères pour ce que c'est !

Comme toutes les villes frontières par lesquelles nous sommes passés en Asie, Dien Bien Phu ne nous inspire rien de bon, alors on retourne à la gare routière pour prendre le bus de nuit jusqu'à Sapa, la région montagneuse du nord du Vietnam.

Pas de chance, le bus est complet. On nous propose bien de nous emmener quand même mais on n'aura pas de siège, nous serons installés par terre dans le couloir du bus, sur des tapis.

On commence à avoir l'habitude des bus surchargés donc ça ne nous gêne pas plus que ça d'effectuer ce trajet par terre, à condition de ne pas payer plein tarif.

Le vendeur veut bien nous faire un rabais de 50 000 dongs. Sachant qu'1€ vaut 29 000 dongs, cela signifie une ristourne d'à peine 1,70€.

"Non merci, c'est une arnaque ta proposition".

 

Nous décidons finalement de passer la nuit à Dien Bien Phu et cherchons de nouveau un hébergement.

Nous finissons par trouver une belle chambre près de la gare routière, à la salle de bain propre pour 300 000 dongs, soit 10€.

C'est 2 à 3€ de plus que celles que nous avons vues avant mais elle est nettement plus propre et plus confortable.

C'est une mère de famille qui tient cet hôtel avec sa fille. Elles sont très gentilles et en voyant Guigui, la mère le surnomme Hô Chi Minh, par rapport à sa barbiche :-)

Puis en prenant nos passeports pour nous enregistrer, elle comprend que nous sommes français et n'hésite pas à nous rappeler en mimant une bagarre (Slava, t'aurais trop rigoler), que l'on s'est fait battre il y a 60 ans.

 

Quand vient le moment de dîner, il nous est compliqué de trouver à manger. En effet, il y a peu de resto dans cette ville finalement peu touristique, et les seuls boui-boui que nous trouvons proposent uniquement le " Pho", cette fameuse soupe de nouilles très bon marché, le plat national au Vietnam.

Mince ! Nous ne raffolons pas de soupes de nouilles.

Nous allons voir un peu plus loin et trouvons, près de la place où se tient le festival de la victoire de Dien Bien Phu, un boui-boui qui veut bien nous préparer un riz sauté aux légumes accompagné de tofu.

 

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Nous aurons chacun deux plats énormes que nous avons du mal à terminer, pour 50 000 dongs (moins de 2€). Si nous avions su que les assiettes seraient si bien fournies, nous n'aurions pris qu'un plat pour deux...

A table, nous retrouvons par hasard Natacha, avec qui nous passons la soirée.

Partie seule pour un voyage de 5 mois en Asie, elle est toujours ravie de rencontrer d'autres voyageurs.

 

De retour à notre hôtel, nous vérifions nos mails et apprenons que nos amis Pam et Pem vont avoir un bébé. Cette très bonne nouvelle nous émeut beaucoup, à m'en faire verser quelques larmes de joie.

Ce que nous ressentons à ce moment-là est assez étrange : nous avons envie de crier de joie (ce que nous ne faisons pas car il est 23h) et avons aussi envie de les voir et de les prendre dans nos bras pour les féliciter.

Nos amis nous manquent terriblement. En voyage, ce n'est pas toujours facile d'être loin de ceux qu'on aime.

 

 

11 mars

 

Aujourd'hui, nous visitons la ville de Dien Bien Phu. Puisque nous sommes là, autant voir cette ville riche en histoire.

Nous commençons par nous rendre au musée de Dien Bien Phu afin de mieux comprendre cette fameuse bataille de 1954 qui a permis aux vietnamiens de gagner leur indépendance et de renvoyer les français chez eux.

L'entrée du musée coûte trois fois plus cher que ce qui est indiqué dans le guide du Lonely Planet, dernière édition 2012.

Nous pensions payer 5000 dongs chacun (0,17€), et bien nous payons 15 000 dongs (0,50€).

Nous sommes assez déçus du musée qui finalement ne nous apprend absolument rien. Les explications sont très mal traduites.

A en croire ce musée, les vietnamiens auraient sans cesse "anéanti" voire "annihilé" les français. Nous trouvons les termes un tantinet exagéré...

En revanche, les quelques fresques et scènes de vie mises en place rendent la visite moins monotone.

 

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Nous terminons la visite du musée par le visionnage d'une vidéo expliquant cette guerre d'Indochine et particulièrement cette bataille de 1954 à Dien Bien Phu, mais nous sommes très vite dérangés par un autre visiteur qui, comme un chinois l'aurait fait, nous prend en photo et nous met son flash en pleine face.

Il est sérieux le mec ? Sans déconner on n'y voit plus rien.

Je ne vous cache pas que ce comportement m'énerve un peu alors je vais voir le mec et lui demande de me montrer la photo.

La photo de nous les yeux fermés et grimaçant à cause du flash n'a franchement aucun intérêt. Je lui supprime sa photo et tente de lui expliquer qu'il ne peut pas se placer à un mètre des gens et les flasher sans leur demander.

C'est peine perdu, il ne comprend rien. On se casse !

 

Nous poursuivons la visite de la ville, que nous trouvons bien vilaine, en allant jeter un œil au cimetière en hommage aux victimes vietnamiennes de la guerre.

 

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Nous nous posons ensuite dans un petit resto aux allures de salon de thé pour y manger une autre spécialité vietnamienne : des nems !

Et ceux là auront été les meilleurs de notre séjour au Vietnam :-)

 

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Avant de rentrer à l'hôtel, nous passons par un mémorial de guerre perché sur une colline nommée Eliane par les français, représentant à l'époque leur position de guerre. Les vietnamiens ont préféré la nommer "colline A1". Bah oui c'est tellement plus simple à retenir :-)

Selon le guide, l'accès à ce mémorial coûte 5000 dongs mais là encore, le prix a augmenté. C'est désormais 15 000 dongs.

Nous n'y allons pas car c'est bizarre que les prix aient augmenté autant en si peu de temps.

 

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Nous rentrons à notre hôtel et préparons un peu le séjour au Vietnam.

On espère sincèrement que la suite du séjour sera plus intéressante et plus plaisante car pour le moment, le pays nous rappelle pas mal la Chine, ce que nous redoutions...

Des prix qui augmentent sans raison, des boui-boui où manger assez sales, payer pour tout et rien (un mémorial de guerre n'est ni plus ni moins qu'une statue), et surtout beaucoup de bruit !

Quand on vient du Laos, le pays où règne la tranquillité, ça fait un choc. Même pas deux jours que nous sommes arrivés au Vietnam et j'ai déjà mal à la tête... :-(

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